La tentative de putsch qui s’est muée en rébellion en 2002 s’est achevée par la partition du pays. Depuis cette date, deux Armées contrôlent, chacune de son côté, une partie du territoire national. L’APO signé en 2007 s’est assigné pour mission de réunifier le pays et organiser les élections six mois après sa signature. Trois ans après, et devant ce qu’il convient d’appeler désormais l’échec de l’APO, Laurent Gbagbo et sa clique estiment que les FAFN constituent de réelles menaces sur la paix sociale, d’où la nécessité de les désarmer avant d’aller aux élections. Or, ce qu’il nous est donné de voir au cours de certaines manifestations organisées en zones CNO et gouvernementale, constitue les preuves du contraire. Les manifestations organisées en zone gouvernementale et hostiles au camp présidentiel se sont toujours achevées par la mort d’hommes. Les exemples à cet effet sont légion. Il y a quelques années, les manifestations de protestation des femmes contre la flambée des prix des denrées de première nécessité, a enregistré la mort dans les rangs des manifestantes. Récemment, au cours des manifestations du RHDP contre la double dissolution de la CEI et du gouvernement, des morts ont été enregistrés dans plusieurs localités du pays. Le plus écœurant dans cette histoire, c’est que toutes les victimes portent la marque des FDS, étant donné qu’elles ont été abattues par balles. Cette accusation de notre Armée par l’opposition n’a jamais été démentie, ni par le CMA, ni par le Gouvernement. Tous se murent dans un silence qui prend tout le sens d’un aveu de culpabilité. Cependant, dans les zones CNO, aucune manifestation à caractère politique n’a jamais été réprimée, encore moins, enregistré un cas de mort. Et pourtant, des manifestations favorables au camp présidentiel et à l’opposition ont régulièrement lieu dans les zones sous contrôle des FAFN sans que rien ne vienne les perturber. Toute chose qui nous fait logiquement dire qu’en terme de sécurisation des manifestations à caractère politique, la zone gouvernementale fait plus peur que la zone CNO. Ce qui veut également dire qu’on peut réaliser les élections avant le désarmement, étant entendu que du côté des FAFN, il y a moins de soucis sécuritaires. Pourvu qu’au sud, Laurent Gbagbo agite son Armée pour qu’elle se vête de son manteau républicain en vue de la bonne marche de la démocratie en Côte d’Ivoire.
Rodolphe Flaha
rflaha@yahoo.com
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