L’Hôtel Ivoire renaît. Le gouvernement ne boude pas son plaisir. Depuis quelques temps, ses émissaires se succèdent sur place pour se rendre compte de cette vie nouvelle du plus grand palace ivoirien. On le comprend, les 45e assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) que la Côte d’Ivoire accueille y siégeront. Seulement, pour se rendre à l’Hôtel Ivoire, les délégués attendus de partout devront passer par le carrefour de l’Indenié.
Est-ce un oubli ou une simple négligence ? Je me le demande. Avec moi, beaucoup d’Ivoiriens pourront se poser la même question : en se réjouissant seulement du luxe et de la fonctionnalité retrouvés à l’Hôtel Ivoire, pour affirmer que « tout est fin prêt » pour la réunion de la BAD, le gouvernement a-t-il oublié que les routes d’Abidjan sont en lambeaux ?
A voir de près, il ne peut pas s’agir d’un oubli. Le Ministre d’Etat du plan et du développement sait très bien, plus que quiconque, que rien ne peut s’organiser sans la prise en compte des routes. Quant à son collègue du tourisme et de l’artisanat, on ne lui apprendra pas que c’est parce qu’on peut avoir accès un site touristique qu’on le qualifie comme tel, et qu’on peut en bénéficier.
J’ai encore en souvenir ce qui est arrivé à l’ambassadeur d’Israël, invité à présider une cérémonie dans un village de San-Pédro, à plusieurs centaines de kilomètres d’Abidjan. Le diplomate s’en allait quand il a été stoppé, à quelques dix kilomètres dudit village par l’état de la route. Son véhicule s’est embourbé, et quand il s’en est sorti, il a fait demi-tour. Alors que le village avait fait sa toilette des grands jours et battu le rappel de ses cadres…Loin de moi l’idée de vouloir qu’un délégué de la BAD soit bloqué entre l’aéroport à Port-Bouët et l’Hôtel Ivoire à Cocody. Mais l’objectivité, surtout en cette saison de pluie où les autobus de la Sotra restent parfois coincés sur des chaussées inondées m’oblige à évoquer la question.
Les routes d’Abidjan, comme les routes dans tout le pays, sont sinistrées, et le carrefour de l’Indenié n’est qu’une trop belle image de ce sinistre devant lequel le Président de la république, le Premier ministre et tout leur gouvernement sont impuissants. Sinon, comment comprendre que même des mois après la présentation d’un don de la Banque mondiale censé aider à la réhabilitation de ce qu’on appelle « la baie de Cocody », les choses restent en l’état ? Si ce n’est pas de l’impuissance devant cet espace routier devenu catastrophe national, pourquoi rien ne démarre ? Pourquoi une réunion aussi importante comme celle de la BAD, ainsi qu’on la présente, n’a pas pu permettre de déclencher l’opération salvatrice ? Je n’attends pas des réponses à mes questions, mais des actions devant ce qui peut être à tout moment, en ce mois de mai, un champ de patate, un bourbier.
Je n’ai pas encore reçu le programme officiel de ces jours de réunion à Abidjan, mais je sais qu’il est de tradition, dans tout le monde entier, d’organiser une balade à travers la ville pour les hôtes d’un tel événement. Je devine donc qu’on choisira les meilleurs trous…, pour conduire nos illustres invités, dans Abidjan. Et que si une balade a lieu la nuit, on ne les laissera pas respirer l’air qu’on rencontre en traversant le boulevard lagunaire au Plateau, entre la descente du pont De Gaulle et le boulevard de la Corniche, en passant par le stade Houphouët-Boigny. Si vous ne comprenez pas ce que je dis, rendez-vous ce lundi soir même, aux environs de 20h, devant la cathédrale St-Paul, sur le boulevard lagunaire et faites face à la lagune. Vous comprendrez très vite. J’ose croire aussi qu’on n’emmènera pas nos illustres invités traverser le boulevard principal de Gonzagueville qui mène à Grand-Bassam, la nuit. Il y a une toute petite semaine, un autobus de la Sotra a eu un violent accrochage…sur ce tronçon avec un bœuf, qui a profité du manque d’éclairage de la voie pour s’établir sur la chaussée.
J’ai dit que je ne croyais pas que la question de la route dans l’organisation de la réunion de la BAD relève d’un oubli. Je le réitère. Mais je suis convaincu qu’il s’agit d’une négligence. Cette négligence qui découle de nos habitudes. Celle qui veut qu’on ne se gêne pas à faire rouler toutes sortes de voitures et de cylindrées, sans même en connaître le nombre, sur des routes en miettes. Cette négligence qui fait qu’on n’évoque nulle part la qualité de l’air respiré par les usagers de la route, et qui fait que la lagune peut se détériorer et dégager une odeur suffocante à souhait, ou que quelqu’un peut incinérer des ordures aux abords des grandes voies pour laisser la fumée envahir chaussées et trottoirs.
Je souhaite une très bonne réunion à tous les délégués de la BAD, et une réussite totale aux organisateurs ivoiriens. Après tout, « Dieu aime la Côte d’Ivoire », et donc « ça va aller ».
Barthélemy KOUAME
barthelek@acturoutes.info
Est-ce un oubli ou une simple négligence ? Je me le demande. Avec moi, beaucoup d’Ivoiriens pourront se poser la même question : en se réjouissant seulement du luxe et de la fonctionnalité retrouvés à l’Hôtel Ivoire, pour affirmer que « tout est fin prêt » pour la réunion de la BAD, le gouvernement a-t-il oublié que les routes d’Abidjan sont en lambeaux ?
A voir de près, il ne peut pas s’agir d’un oubli. Le Ministre d’Etat du plan et du développement sait très bien, plus que quiconque, que rien ne peut s’organiser sans la prise en compte des routes. Quant à son collègue du tourisme et de l’artisanat, on ne lui apprendra pas que c’est parce qu’on peut avoir accès un site touristique qu’on le qualifie comme tel, et qu’on peut en bénéficier.
J’ai encore en souvenir ce qui est arrivé à l’ambassadeur d’Israël, invité à présider une cérémonie dans un village de San-Pédro, à plusieurs centaines de kilomètres d’Abidjan. Le diplomate s’en allait quand il a été stoppé, à quelques dix kilomètres dudit village par l’état de la route. Son véhicule s’est embourbé, et quand il s’en est sorti, il a fait demi-tour. Alors que le village avait fait sa toilette des grands jours et battu le rappel de ses cadres…Loin de moi l’idée de vouloir qu’un délégué de la BAD soit bloqué entre l’aéroport à Port-Bouët et l’Hôtel Ivoire à Cocody. Mais l’objectivité, surtout en cette saison de pluie où les autobus de la Sotra restent parfois coincés sur des chaussées inondées m’oblige à évoquer la question.
Les routes d’Abidjan, comme les routes dans tout le pays, sont sinistrées, et le carrefour de l’Indenié n’est qu’une trop belle image de ce sinistre devant lequel le Président de la république, le Premier ministre et tout leur gouvernement sont impuissants. Sinon, comment comprendre que même des mois après la présentation d’un don de la Banque mondiale censé aider à la réhabilitation de ce qu’on appelle « la baie de Cocody », les choses restent en l’état ? Si ce n’est pas de l’impuissance devant cet espace routier devenu catastrophe national, pourquoi rien ne démarre ? Pourquoi une réunion aussi importante comme celle de la BAD, ainsi qu’on la présente, n’a pas pu permettre de déclencher l’opération salvatrice ? Je n’attends pas des réponses à mes questions, mais des actions devant ce qui peut être à tout moment, en ce mois de mai, un champ de patate, un bourbier.
Je n’ai pas encore reçu le programme officiel de ces jours de réunion à Abidjan, mais je sais qu’il est de tradition, dans tout le monde entier, d’organiser une balade à travers la ville pour les hôtes d’un tel événement. Je devine donc qu’on choisira les meilleurs trous…, pour conduire nos illustres invités, dans Abidjan. Et que si une balade a lieu la nuit, on ne les laissera pas respirer l’air qu’on rencontre en traversant le boulevard lagunaire au Plateau, entre la descente du pont De Gaulle et le boulevard de la Corniche, en passant par le stade Houphouët-Boigny. Si vous ne comprenez pas ce que je dis, rendez-vous ce lundi soir même, aux environs de 20h, devant la cathédrale St-Paul, sur le boulevard lagunaire et faites face à la lagune. Vous comprendrez très vite. J’ose croire aussi qu’on n’emmènera pas nos illustres invités traverser le boulevard principal de Gonzagueville qui mène à Grand-Bassam, la nuit. Il y a une toute petite semaine, un autobus de la Sotra a eu un violent accrochage…sur ce tronçon avec un bœuf, qui a profité du manque d’éclairage de la voie pour s’établir sur la chaussée.
J’ai dit que je ne croyais pas que la question de la route dans l’organisation de la réunion de la BAD relève d’un oubli. Je le réitère. Mais je suis convaincu qu’il s’agit d’une négligence. Cette négligence qui découle de nos habitudes. Celle qui veut qu’on ne se gêne pas à faire rouler toutes sortes de voitures et de cylindrées, sans même en connaître le nombre, sur des routes en miettes. Cette négligence qui fait qu’on n’évoque nulle part la qualité de l’air respiré par les usagers de la route, et qui fait que la lagune peut se détériorer et dégager une odeur suffocante à souhait, ou que quelqu’un peut incinérer des ordures aux abords des grandes voies pour laisser la fumée envahir chaussées et trottoirs.
Je souhaite une très bonne réunion à tous les délégués de la BAD, et une réussite totale aux organisateurs ivoiriens. Après tout, « Dieu aime la Côte d’Ivoire », et donc « ça va aller ».
Barthélemy KOUAME
barthelek@acturoutes.info