Le rouleau compresseur continue de se dérouler contre l’équipe de l’Expression qui dérange. C’est ce qui transpire dans l’acharnement de la police contre notre correspondant à Gagnoa. L’affaire Gnahoré David, du nom du correspondant régional de L’Expression a enregistré un dernier rebondissement. Après une convocation à la préfecture de police de cette localité, le journaliste – qui est par ailleurs enseignant – s’est vu à nouveau, convoqué à la DST où il doit se rendre demain. Mais contre toute attente, son domicile a été perquisitionné hier par la police. C’est à l’école qu’ils sont arrivés dans la matinée et prié le journaliste de les suivre à son domicile. Une fois la maison passée au peigne fin, c’est son ordinateur qui est à son tour fouillé. Après quoi les flics ont dressé deux procès verbaux, l’un de la perquisition et l’autre de la saisie des journaux où est paru l’article incriminé. La perquisition a pris fin vers 14 h, après quoi les policiers ont procédé à son interrogatoire à l’école. Le proviseur de son établissement l’avait convoqué à la demande de la police scientifique. Il s’y est rendu en compagnie du représentant local du Mouvement ivoirien des droits humains (Midh), Diarrassouba Moussa. Là bas, encore il s’est retrouvé face au lieutenant Aké, le commissaire Adé et à deux techniciens de la police scientifique qui lui ont demandé s’il avait fait partir des films à « France 24 ». Les hommes de Désiré Tagro ont ensuite pris son adresse électronique et son mot de passe avant de lui demander de ne pas paniquer. Comment comprendre un tel acharnement de la Police contre un journaliste qui a fait son travail en donnant une information qui, du reste, n’a jamais été démentie ? Pour comprendre cette affaire, il faut se rappeler les événements survenus suite à la double dissolution en février du Gouvernement et de la Cei. Suite à la manifestation des populations de Gagnoa, le 19 février, les forces de l’ordre ont ouvert le feu sur des militants de l’opposition aux mains nues qui protestaient contre cette décision. Le correspondant de L’Expression avait rendu fidèlement compte de cet événement avec des photos à l’appui. Ce qui a soulevé l’ire de son proviseur et du Directeur de l’éducation nationale (Dren) qui l’ont entendu sur cette affaire. Il est reproché au confrère d’avoir écrit son papier à partir du cyber café de son établissement et d’avoir envoyé des photos à « France 24 » qui les a diffusées. De bonnes sources l’intégrité physique de notre correspondant est menacée. La direction du quotidien entend dans les prochaines heures monter au créneau pour dénoncer un acharnement, inqualifiable dans un pays dit démocratique.
M’Bah Aboubakar
M’Bah Aboubakar