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Société Publié le mercredi 12 mai 2010 | Fraternité Matin

Université de Cocody : Entretien avec le président sortant de l’université de Cocody

De cinq prétendants, il n’en reste plus que deux qui briguent le poste de président. Quelle lecture faites-vous de toute cette flopée de candidatures?

Le nombre de candidatures se situe dans la vivacité de notre institution. Le fait qu’il y ait autant de monde qui brigue le poste de président signifie que chacun d’eux a une vision et qu’il veut apporter sa pierre à la construction de cette institution qui, rappelons-le, est la première de la sous-région, tant du point de vue du nombre des enseignants que de celui des étudiants. En plus, gérer l’université de Cocody confère un certain prestige.

Comment expliquez-vous que vos deux vice-présidents soient sur des listes différentes. Est-ce à dire que la cohésion a manqué au sein de votre équipe durant votre mandat?

Cela signifie que chacun veut exprimer son ambition. Quelle que soit la liste gagnante, j’estime qu’il y a la continuité et qu’il ne faut pas voir de rivalité. Car les deux vice-présidents ont toujours travaillé en symbiose.

Au nombre des griefs évoqués durant la crise, le non renouvellement du collège des étudiants. Certains vous accusent de n’avoir pas actionné le service juridique pour que ce renouvellement soit fait depuis 2007. Quelle est votre réaction?

Quand les mandats arrivent à terme, c’est le service juridique qui relance la procédure de renouvellement. Mais il faut dire que pour les étudiants, c’est difficile, parce que leur collège doit être renouvelé tous les ans. Etant donné que les années se chevauchent, le service n’a pas eu la latitude de faire le renouvellement. Ce n’est pas de façon délibérée. Dans une Ufr qui compte au moins 15.000 ou 30.000 étudiants en désigner cinq est extrêmement difficile. Donc, on prend généralement, les délégués d’amphis au sein desquels on retient les cinq membres du conseil de l’Ufr, après des élections.

Vous partez après avoir fait huit ans quatre mois à la tête de l’institution. Quel est votre bilan?

Nous avons été élu avant la crise, soit le 21 novembre 2001. Nous avons pris service début février. Notre programme consistait à faire de l’université, une institution ouverte sur le monde. Cela m’a amené à renouer des accords interuniversitaires avec les universités d’Europe, d’Afrique, etc. Ensuite, nous avons fait en sorte qu’Internet soit une réalité à l’université. Aujourd’hui, nous avons réussi à renforcer le service informatique, à mettre en place le plan directeur informatique. Il a été validé par la conférence budgétaire et doté d’un appui de 5 milliards pour 4 ou 5 ans. Cependant avec la crise au niveau national, les moyens n’ont pas été véritablement dégagés pour la Sndi afin de développer ce programme. On a tout de même pu mettre en place des câblages ici à Bingerville, installer les satellites, pour un investissement de moins de cinq cent millions.

On avance les chiffres de 50.000 ou 60.000 pour quantifier le nombre d’étudiants. Or depuis deux ans les étudiants n’ont pas de cartes. Comment expliquez-vous cette situation?

Ce problème n’est pas nouveau et c’est pourquoi j’en ai été préoccupé quand je suis arrivé. Auparavant, les cartes se faisaient à l’extérieur. J’ai décidé qu’elles soient faites par le service informatique et la scolarité qui a en charge la gestion des étudiants. Mais il y a eu des incompréhensions, parce que produire la carte est une technique qui n’a rien à voir avec la gestion du flux des étudiants qui est assurée par la scolarité. Nous avons quand même réussi à faire quelques cartes, mais il se trouve que nous devons de l’argent à l’opérateur qui doit nous livrer les intrants.

Comment comptez-vous obtenir cet argent afin de payer l’opérateur?

Nous n’avons pas d’autres ressources que le budget. Malheureusement, il ne fait que décroître de sorte qu’il a été amputé de 15%. Aujourd’hui, il tourne autour de 23 milliards. Nous payons 16 pour les salaires, 7 milliards, dont 3,750 pour les heures complémentaires, 2,7 milliards pour les prestataires de service. Il reste en gros 2 milliards, qu’il faut repartir entre les Ufr et centres de recherche, pour leur fonctionnement. On a l’impression qu’il y a beaucoup d’argent, mais ceux qui arrivent verront bien qu’il y a des problèmes de trésorerie.

L’un des motifs de grève des enseignants, c’est le non- paiement des heures complémentaires et des primes de recherche. Qu’est-ce qui explique cette situation?

Le non-paiement des heures complémentaires est dû à un problème de trésorerie. C’est pareil pour les primes de recherche. En ma qualité d’ordonnateur, j’engage et la trésorerie paie.

Certains enseignants ont 3000 heures complémentaires. N’est-ce pas excessif?

Un système de surveillance a été mis en place. Il consiste à faire émarger les enseignants dans des cahiers tenus par les délégués d’amphis et les appariteurs (chargés du contrôle). Mais compte tenu du manque de salle, certains cours se font samedi, dimanche ou entre midi et deux. Il y en a même qui se font sur la pelouse. Dans ces conditions, il est difficile de faire un contrôle strict. Nous sommes donc obligés de tenir compte de ce que l’enseignant nous déclare. Mais il faut préciser que les 3000 heures complémentaires se rencontrent généralement dans les Ufr de l’ex-Flash notamment, où il y a un manque cruel d’enseignants. C’est le cas du département d’anglais. Il y a 3000 à 4000 étudiants, mais moins d’une vingtaine d’enseignants permanents, qui croulent sous le poids des heures. Si on ne les faisait pas, l’institution aurait été bloquée.

Et les amphis promis par le district d’Abidjan?

Il s’agit de deux amphis de 700 places chacun et un bâtiment R+ 2 qui va abriter des salles de TD ainsi qu’environ 40 bureaux d’enseignants d’environ 2 milliards 8. Les travaux sont très avancés. Ils auraient dû être livrés, mais c’est un problème de trésorerie.

Vous n’avez pas réussi à faire augmenter les frais d’inscription à l’université durant votre mandat. Qu’est-ce qui n’a pas marché?

Nous n’avons pas eu de chance, parce que le principe de faire passer les frais de 6.000 FCfa à 50.000 était adopté. Nous étions en train de sensibiliser les parents d’élèves et étudiants lorsque des responsables de la filière café-cacao ont annoncé un préfinancement de 2 milliards de sorte que l’augmentation se fasse progressivement. J’ai appris que l’argent a été donné, mais je n’ai jamais vu la couleur. J’ai rencontré Monsieur Tapé Doh, mais rien.

Où en êtes-vous avec l’affaire des 518 millions volés?

Vous avez vu comment j’ai décrit le rôle d’ordonnateur. Il ne manipule pas l’argent. Il ne fait que contresigner le chèque signé par l’agent comptable. Cette histoire se résume à un vol de chéquier. Les gens l’ont gonflée, mais ils n’ont pas choisi la bonne cible, parce qu’un ordonnateur ne fait pas d’engagement pour retirer de l’argent. Comment pouvez-vous concevoir qu’un chèque libellé au nom d’une banque, la Banque atlantique de Côte d’Ivoire (Baci) et sans document, puisse être imputé sur le compte de quelqu’un qui, de surcroît a ouvert son compte avec une attestation d’identité? Il y a des complicités à la banque du trésor et à la Baci.

Vous avez porté plainte…

Depuis plus d’un an. Même après mon mandat, je poursuivrai cette affaire dans laquelle il y a beaucoup de flou.Des gens ont été arrêtés puis relâchés. Mais à mon avis, il y a de gros cachés qui ne sont pas encore atteints. On a voulu en faire une affaire politique pour je ne sais quelle retombée. Je suis meurtri dans ma chair.

Interview réalisée par Marcelline Gneproust
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