Le Communiqué final de la dernière réunion des leaders du RHDP a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Nous avons interrogé à ce sujet, le ministre Joël N’Guessan, porte-parole d’ADO. Il explique les raisons de l’annulation de la marche des jeunes.
Le Patriote : Quelle est votre appréciation de la décision d’annulation de la marche du 15 mai 2010 ?
Joël N’GUESSSAN : Il ne s’agit pas pour moi de porter une appréciation personnelle sur cette décision de nos leaders. Nous devons tous en prendre acte. Le communiqué final qu’ils ont produit est assez éloquent sur les motifs qui les ont guidés à demander le report de la marche. Ils veulent éviter à la Côte d’Ivoire, de nouveaux affrontements et des pertes en vies humaines.
L.P. : Pensez-vous que cela soit suffisant comme argument pour s’opposer à la volonté de leurs militants de réclamer des élections ?
J.N. : Oui, je crois qu’éviter des morts encore à la Côte d’ Ivoire, constitue un véritable motif. Souvenez-vous que le clan Gbagbo qui dispose des armes et des miliciens est prêt à tout pour se maintenir au pouvoir. Même au prix de mille morts. Donc il ne faut pas envoyer à l’abattoir les jeunes. Nos leaders ne veulent pas arriver au pouvoir en sacrifiant des vies humaines comme ce fut le cas de Laurent Gbagbo en octobre 2002. Ils veulent accéder au pouvoir par des élections démocratiques et dans la paix. N’oublions pas que le sigle RHDP veut dire Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix. Démocratie et Paix : deux mots qui reflètent la pensée profonde du Président Félix Houphouët Boigny dont nous nous inspirons tous.
L.P. : Vos militants sont convaincus que Laurent Gbagbo a encore eu une victoire sur vous et qu’il a réussi à rouler vos leaders dans la farine ?
J.N. : Laurent Gbagbo n’a obtenu aucune victoire. Il n’a roulé personne dans la farine. Nos leaders ont fait preuve de sagesse en acceptant, une fois encore, de dialoguer avec lui pour éviter l’affrontement qui se profilait à l’horizon. Vous savez, le dialogue est l’arme des forts comme nous l’a enseigné Félix Houphouët Boigny. Ceux qui privilégient la violence au dialogue trouvent tôt ou tard malheur en chemin.
L.P. : Ne croyez-vous pas que cette décision va démobiliser d’avantage les militants du RHDP surtout les jeunesses ?
J.N. : Je sais que nos militants ne s’attendaient pas à ce que la marche soit reportée. Tellement ils avaient envie de manifester pour dénoncer la misère dans laquelle le régime FPI les a plongés. Ils voulaient, à travers cette marche, crier à la face du monde leur désespoir et surtout leur souhait de voir les élections s’organiser pour sortir de la déchéance dans laquelle le FPI a mis le pays. C’est pourquoi, je comprends qu’ils acceptent difficilement la décision d’annulation de la marche. Mais ils doivent tenir compte de la volonté de leurs leaders d’éviter les morts inutiles. Il ne faut pas donner l’occasion aux Refondateurs d’assassiner encore la jeunesse ivoirienne.
L.P. : Cela fait la deuxième fois que les militants se sentent trahis. La première fois c’était la suspension du mot d’ordre suite à la double dissolution de la CEI et du gouvernement. N’avez-vous pas peur qu’ils refusent dorénavant de suivre les futurs mots d’ordre de leurs leaders ?
J.N. : Je vous le répète. Nos leaders ont pleine conscience que leurs militants et leurs sympathisants sont déçus. Mais nos militants et sympathisants doivent comprendre que la politique c’est pour améliorer la condition de son peuple. Pour cela, il faut que ce peuple soit en vie et non conduit à l’abattoir devant un régime qui n’a aucun respect pour les vies humaines et qui n’hésite pas à avancer même s’il y a mille morts à gauche et mille morts à droite. Le Président Ouattara ne cesse de répéter que sa préoccupation première est que les élections soient organisées dans un climat de paix. Voyez-vous, l’arrivée au pouvoir du Président Gbagbo dans des conditions chaotiques et calamiteuses ne nous a pas garanti la paix. Il faut donc éviter de créer les conditions de futures et nouvelles rebellions en organisant des élections de manière démocratique, transparente et dans la paix. Cela je crois que nos militants le comprennent.
L.P. : Comment expliquez-vous que le communiqué n’ait pas été signé par les Présidents Anaky et Mabri, pourtant membres du RHDP?
J.N. : Je vous rappelle que le RHDP est une union dans laquelle chaque parti politique garde son autonomie. C’est pourquoi je peux comprendre que les Présidents Anaky et Mabri aient décidé de ne pas signer ce communiqué. Cela dit, il ne faut pas considérer cela comme l’implosion du RHDP. Ce qui unit les quatre partis, le RDR, le PDCI, le MFA et l’UDPCI transcende les incompréhensions et divergences du moment. Il s’agit pour les leaders de ces partis, de bouter hors du pouvoir politique, les Refondateurs en vue de remettre la Côte d’Ivoire sur de nouveaux rails de développement.
L.P. : Pourquoi, selon vous, a-t- on abouti à cette crise interne au RHDP ?
J.N. : Je ne vois pas de crise majeure. Cependant, je dois avouer qu’il y a eu un déficit de communication sur le sens de la marche du 15 mai. Ce déficit vient du fait que le Directoire présidé par le Président Djédjé Mady, n’a pas su être une bonne interface entre nos leaders et les ambitions affichées par nos jeunes réunis au sein du RJDP. Parce que, comment comprendre que le Directoire envoie des missions d’information et de sensibilisation sur toute l’étendue du territoire national pour dire à nos militants de se tenir prêts, autorise nos jeunes et nos femmes à rencontrer le chef d’Etat-major des FDS, le Ministre de l’Intérieur, le représentant du Facilitateur ainsi que celui du Secrétaire Général de l’ONU pour les informer de la marche et que par la suite, ce même Directoire vienne annoncer que la marche n’est plus opportune. J’ai même été informé qu’il y amalgame entre les objectifs visés par les missions de sensibilisation envoyées par le Directoire et la programmation de la marche des jeunes. Cet amalgame que le Directoire a mal géré, a créé des frustrations légitimes et nos militants, principalement les jeunes et les femmes, sont en droit de manifester leurs mécontentements. C’est cela aussi la démocratie : permettre que la base puisse exprimer clairement son désaccord sur des sujets majeurs. Ce que je retiens, c’est que le Directoire n’a pas joué pleinement le rôle que l’on attendait de lui. Le moment est peut-être venu de revoir le mode de fonctionnement et de gestion du Directoire pour éviter que ce genre de situation ne se répète. A quelque chose, malheur étant bon.
L.P. : Voulez-vous insinuer que le Directoire a failli à sa mission ?
J.N. : Je n’insinue rien. Je constate qu’ils ont géré avec une relative légèreté ce problème de marche. Il eût fallu, dès le départ, stopper toutes les initiatives et éviter de créer un faux espoir chez nos militants. Ceci étant, une fois que le constat est fait, chacun devrait avoir le courage de reconnaître sa responsabilité et en tirer les conséquences. Accepter qu’on n’a pas toujours raison peut être le début d’une autre forme de sagesse.
L.P. : Iriez-vous jusqu’à demander le remplacement du Directoire par une autre équipe ?
J.N. : Ce n’est pas à moi de demander la démission de qui que ce soit. Sachez que les fonctions au Directoire ne sont pas obligatoires. Les personnes qui y sont le sont de manière bénévole. Les membres du Directoire ne perçoivent pas un salaire. Comme je l’ai dit tantôt, il appartient à chacun de tirer les conséquences des incompréhensions qui ont mis nos leaders dans l’embarras.
L.P. : Vos militants accusent vos leaders d’avoir reculé devant Gbagbo.
J.N. : N’oubliez pas que les Présidents Bédié et Ouattara, ayant déjà exercé d’importantes fonctions à la tête de ce pays, ils ne pouvaient pas cautionner des actions allant dans le sens de l’affrontement avec comme conséquence inéluctable des pertes en vies humaines. Souvenez vous que quand ADO était Premier ministre, Laurent Gbagbo a organisé des marches, même le jour d’une des visites du Pape sans qu’il y ait morts d’hommes. Sous Bédié, nous n’avons pas connu de marches suivies de morts d’hommes. Mais sous Gbagbo, tuer des marcheurs est une chose courante. Malgré toutes les assurances qu’on a tenté de leur donner, Ouattara et Bédié n’étaient pas convaincus que les FDS allaient encadrer la marche pour éviter les débordements. Et ce n’est pas le Président Gbagbo qui pouvait les rassurer quand on se souvient de ce qu’il a fait en mars 2004 où il a fait tirer à balles réelles sur des populations aux mains nues. Connaissant l’homme, ils n’ont pas voulu prendre de risques car il est maintenant admis qu’il n’a pas la culture de la démocratie. Il s’est affublé du manteau de démocrate pour arriver au pouvoir et par la suite afficher sa véritable face de dictateur en évitant d’organiser des élections.
L.P. : Ne craignez-vous pas qu’à ce rythme, Laurent Gbagbo restera au pouvoir sans organiser des élections?
JN : Il ne s’agit pas de couardise. Il s’agit de regarder la vérité en face. Laurent Gbagbo aurait fait tirer sur la foule de nos militants aux mains nues sans se soucier. Face à cette réalité, il fallait choisir. Et je crois que les Présidents Ouattara et Bédié ont fait le bon choix. Maintenant, concernant la volonté de Laurent Gbagbo de se maintenir au pouvoir sans élections, vous ne m’apprenez rien de nouveau. Cela est su de tout le monde, y compris de la communauté internationale qui ne se fait plus d’illusions à ce sujet. Cependant qu’il se souvienne que lui-même, au moment où il était dans l’opposition, il avait dit que si Bédié ne veut pas écouter ses conseils, il trouvera un Kabila sur son chemin. Cela est valable aussi pour lui. Peut-être que les Présidents Ouattara et Bédié sont trop civilisés car ayant une haute opinion de la fonction présidentielle. C’est pourquoi ils s’opposent à tout ce qui est violence. S’il ne veut pas organiser les élections, il trouvera lui aussi son Kabila. N’oublions pas que l’histoire est un éternel recommencement. Je demande aux militants du RHDP et principalement à ceux du RDR de comprendre que la volonté de paix du Président Ouattara ne saurait être remise en cause. Il veut des élections dans la paix. Cela se fera.
réalisée par Charles Sanga
Le Patriote : Quelle est votre appréciation de la décision d’annulation de la marche du 15 mai 2010 ?
Joël N’GUESSSAN : Il ne s’agit pas pour moi de porter une appréciation personnelle sur cette décision de nos leaders. Nous devons tous en prendre acte. Le communiqué final qu’ils ont produit est assez éloquent sur les motifs qui les ont guidés à demander le report de la marche. Ils veulent éviter à la Côte d’Ivoire, de nouveaux affrontements et des pertes en vies humaines.
L.P. : Pensez-vous que cela soit suffisant comme argument pour s’opposer à la volonté de leurs militants de réclamer des élections ?
J.N. : Oui, je crois qu’éviter des morts encore à la Côte d’ Ivoire, constitue un véritable motif. Souvenez-vous que le clan Gbagbo qui dispose des armes et des miliciens est prêt à tout pour se maintenir au pouvoir. Même au prix de mille morts. Donc il ne faut pas envoyer à l’abattoir les jeunes. Nos leaders ne veulent pas arriver au pouvoir en sacrifiant des vies humaines comme ce fut le cas de Laurent Gbagbo en octobre 2002. Ils veulent accéder au pouvoir par des élections démocratiques et dans la paix. N’oublions pas que le sigle RHDP veut dire Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix. Démocratie et Paix : deux mots qui reflètent la pensée profonde du Président Félix Houphouët Boigny dont nous nous inspirons tous.
L.P. : Vos militants sont convaincus que Laurent Gbagbo a encore eu une victoire sur vous et qu’il a réussi à rouler vos leaders dans la farine ?
J.N. : Laurent Gbagbo n’a obtenu aucune victoire. Il n’a roulé personne dans la farine. Nos leaders ont fait preuve de sagesse en acceptant, une fois encore, de dialoguer avec lui pour éviter l’affrontement qui se profilait à l’horizon. Vous savez, le dialogue est l’arme des forts comme nous l’a enseigné Félix Houphouët Boigny. Ceux qui privilégient la violence au dialogue trouvent tôt ou tard malheur en chemin.
L.P. : Ne croyez-vous pas que cette décision va démobiliser d’avantage les militants du RHDP surtout les jeunesses ?
J.N. : Je sais que nos militants ne s’attendaient pas à ce que la marche soit reportée. Tellement ils avaient envie de manifester pour dénoncer la misère dans laquelle le régime FPI les a plongés. Ils voulaient, à travers cette marche, crier à la face du monde leur désespoir et surtout leur souhait de voir les élections s’organiser pour sortir de la déchéance dans laquelle le FPI a mis le pays. C’est pourquoi, je comprends qu’ils acceptent difficilement la décision d’annulation de la marche. Mais ils doivent tenir compte de la volonté de leurs leaders d’éviter les morts inutiles. Il ne faut pas donner l’occasion aux Refondateurs d’assassiner encore la jeunesse ivoirienne.
L.P. : Cela fait la deuxième fois que les militants se sentent trahis. La première fois c’était la suspension du mot d’ordre suite à la double dissolution de la CEI et du gouvernement. N’avez-vous pas peur qu’ils refusent dorénavant de suivre les futurs mots d’ordre de leurs leaders ?
J.N. : Je vous le répète. Nos leaders ont pleine conscience que leurs militants et leurs sympathisants sont déçus. Mais nos militants et sympathisants doivent comprendre que la politique c’est pour améliorer la condition de son peuple. Pour cela, il faut que ce peuple soit en vie et non conduit à l’abattoir devant un régime qui n’a aucun respect pour les vies humaines et qui n’hésite pas à avancer même s’il y a mille morts à gauche et mille morts à droite. Le Président Ouattara ne cesse de répéter que sa préoccupation première est que les élections soient organisées dans un climat de paix. Voyez-vous, l’arrivée au pouvoir du Président Gbagbo dans des conditions chaotiques et calamiteuses ne nous a pas garanti la paix. Il faut donc éviter de créer les conditions de futures et nouvelles rebellions en organisant des élections de manière démocratique, transparente et dans la paix. Cela je crois que nos militants le comprennent.
L.P. : Comment expliquez-vous que le communiqué n’ait pas été signé par les Présidents Anaky et Mabri, pourtant membres du RHDP?
J.N. : Je vous rappelle que le RHDP est une union dans laquelle chaque parti politique garde son autonomie. C’est pourquoi je peux comprendre que les Présidents Anaky et Mabri aient décidé de ne pas signer ce communiqué. Cela dit, il ne faut pas considérer cela comme l’implosion du RHDP. Ce qui unit les quatre partis, le RDR, le PDCI, le MFA et l’UDPCI transcende les incompréhensions et divergences du moment. Il s’agit pour les leaders de ces partis, de bouter hors du pouvoir politique, les Refondateurs en vue de remettre la Côte d’Ivoire sur de nouveaux rails de développement.
L.P. : Pourquoi, selon vous, a-t- on abouti à cette crise interne au RHDP ?
J.N. : Je ne vois pas de crise majeure. Cependant, je dois avouer qu’il y a eu un déficit de communication sur le sens de la marche du 15 mai. Ce déficit vient du fait que le Directoire présidé par le Président Djédjé Mady, n’a pas su être une bonne interface entre nos leaders et les ambitions affichées par nos jeunes réunis au sein du RJDP. Parce que, comment comprendre que le Directoire envoie des missions d’information et de sensibilisation sur toute l’étendue du territoire national pour dire à nos militants de se tenir prêts, autorise nos jeunes et nos femmes à rencontrer le chef d’Etat-major des FDS, le Ministre de l’Intérieur, le représentant du Facilitateur ainsi que celui du Secrétaire Général de l’ONU pour les informer de la marche et que par la suite, ce même Directoire vienne annoncer que la marche n’est plus opportune. J’ai même été informé qu’il y amalgame entre les objectifs visés par les missions de sensibilisation envoyées par le Directoire et la programmation de la marche des jeunes. Cet amalgame que le Directoire a mal géré, a créé des frustrations légitimes et nos militants, principalement les jeunes et les femmes, sont en droit de manifester leurs mécontentements. C’est cela aussi la démocratie : permettre que la base puisse exprimer clairement son désaccord sur des sujets majeurs. Ce que je retiens, c’est que le Directoire n’a pas joué pleinement le rôle que l’on attendait de lui. Le moment est peut-être venu de revoir le mode de fonctionnement et de gestion du Directoire pour éviter que ce genre de situation ne se répète. A quelque chose, malheur étant bon.
L.P. : Voulez-vous insinuer que le Directoire a failli à sa mission ?
J.N. : Je n’insinue rien. Je constate qu’ils ont géré avec une relative légèreté ce problème de marche. Il eût fallu, dès le départ, stopper toutes les initiatives et éviter de créer un faux espoir chez nos militants. Ceci étant, une fois que le constat est fait, chacun devrait avoir le courage de reconnaître sa responsabilité et en tirer les conséquences. Accepter qu’on n’a pas toujours raison peut être le début d’une autre forme de sagesse.
L.P. : Iriez-vous jusqu’à demander le remplacement du Directoire par une autre équipe ?
J.N. : Ce n’est pas à moi de demander la démission de qui que ce soit. Sachez que les fonctions au Directoire ne sont pas obligatoires. Les personnes qui y sont le sont de manière bénévole. Les membres du Directoire ne perçoivent pas un salaire. Comme je l’ai dit tantôt, il appartient à chacun de tirer les conséquences des incompréhensions qui ont mis nos leaders dans l’embarras.
L.P. : Vos militants accusent vos leaders d’avoir reculé devant Gbagbo.
J.N. : N’oubliez pas que les Présidents Bédié et Ouattara, ayant déjà exercé d’importantes fonctions à la tête de ce pays, ils ne pouvaient pas cautionner des actions allant dans le sens de l’affrontement avec comme conséquence inéluctable des pertes en vies humaines. Souvenez vous que quand ADO était Premier ministre, Laurent Gbagbo a organisé des marches, même le jour d’une des visites du Pape sans qu’il y ait morts d’hommes. Sous Bédié, nous n’avons pas connu de marches suivies de morts d’hommes. Mais sous Gbagbo, tuer des marcheurs est une chose courante. Malgré toutes les assurances qu’on a tenté de leur donner, Ouattara et Bédié n’étaient pas convaincus que les FDS allaient encadrer la marche pour éviter les débordements. Et ce n’est pas le Président Gbagbo qui pouvait les rassurer quand on se souvient de ce qu’il a fait en mars 2004 où il a fait tirer à balles réelles sur des populations aux mains nues. Connaissant l’homme, ils n’ont pas voulu prendre de risques car il est maintenant admis qu’il n’a pas la culture de la démocratie. Il s’est affublé du manteau de démocrate pour arriver au pouvoir et par la suite afficher sa véritable face de dictateur en évitant d’organiser des élections.
L.P. : Ne craignez-vous pas qu’à ce rythme, Laurent Gbagbo restera au pouvoir sans organiser des élections?
JN : Il ne s’agit pas de couardise. Il s’agit de regarder la vérité en face. Laurent Gbagbo aurait fait tirer sur la foule de nos militants aux mains nues sans se soucier. Face à cette réalité, il fallait choisir. Et je crois que les Présidents Ouattara et Bédié ont fait le bon choix. Maintenant, concernant la volonté de Laurent Gbagbo de se maintenir au pouvoir sans élections, vous ne m’apprenez rien de nouveau. Cela est su de tout le monde, y compris de la communauté internationale qui ne se fait plus d’illusions à ce sujet. Cependant qu’il se souvienne que lui-même, au moment où il était dans l’opposition, il avait dit que si Bédié ne veut pas écouter ses conseils, il trouvera un Kabila sur son chemin. Cela est valable aussi pour lui. Peut-être que les Présidents Ouattara et Bédié sont trop civilisés car ayant une haute opinion de la fonction présidentielle. C’est pourquoi ils s’opposent à tout ce qui est violence. S’il ne veut pas organiser les élections, il trouvera lui aussi son Kabila. N’oublions pas que l’histoire est un éternel recommencement. Je demande aux militants du RHDP et principalement à ceux du RDR de comprendre que la volonté de paix du Président Ouattara ne saurait être remise en cause. Il veut des élections dans la paix. Cela se fera.
réalisée par Charles Sanga