A la suite de la mort d’une élève à Dignago, dans la sous-préfecture de Guiberoua, ses camarades de la Fesci ont tourmenté, pendant les funérailles, 6 vieillards au motif qu’ils sont sorciers et responsables de la mort tragique de l’élève. L’affaire a connu son dénouement au tribunal de Gagnoa où les hommes de loi, sur la base d’une insuffisance de preuves, ont relaxé les prévenus. Cette nouvelle n’a pas plu aux lycéens de Guiberoua surtout le secrétaire général de la Fesci dudit établissement. « Les sorciers ont menti pour être libre », nous a confié Séry Goprou Stéphane. Puis il a donné les circonstances de la mort de l’élève. « C’est une moto-bécane qui l’a heurtée. Tombée, elle ne s’est plus jamais relevée », a-t-il expliqué. Il refuse d’admettre une mort aussi banale. Pour lui, il y a une main occulte derrière. Ses soupçons vont se confirmer aux funérailles par la désignation du cercueil et une femme tombée en transe. Le secrétaire estime que ce sont des preuves suffisamment lourdes et nécessaires pour que les prévenus séjournent à la maison d’arrêt. « Ce n’est pas de façon gratuite que mes camarades s’en sont pris aux villageois. Non seulement ils ont été désignés par le corps mais une femme en transe les a cité », a dit le fesciste la gorge nouée par la colère. « Quelle autre preuve veut encore la justice? », s’est-il interrogé. Il nous apprend dans le même temps que le village a donné l’occasion aux accusés de se défendre. « On les a conduits devant le corps. On a demandé au cercueil de confirmer ou d’infirmer leur culpabilité dans cette mort. Devant toute l’assistance, le cercueil les a heurtés. C’est une preuve indiscutable dans notre univers», tranche le fesciste. Il dit qu’à partir de cet instant précis il n’a pu contenir la vague de colère de ses amis élèves. « Personnellement, j’ai essayé de les maîtriser mais je ne pouvais pas parce qu’ils étaient en furie. J’ai donc fait appel à la police et à la gendarmerie pour calmer les esprits», dévoile-t-il. Malgré la libération de ces 6 personnes, les élèves de Guiberoua font preuve de retenue mais la colère gronde encore en eux. Et les villageois sorciers doivent avoir peur parce que désormais ils sont avertis. Ils doivent éviter de semer le deuil dans nos rangs », a averti le syndicaliste.
Alain Kpapo à Gagnoa
Alain Kpapo à Gagnoa