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Faits Divers Publié le mardi 18 mai 2010 | Nord-Sud

Yamoussoukro : Le faussaire trahi par l’or

Escroc, faussaire ou les deux ? Seul le juge de Toumodi pourra nous situer sur le cas de Menlah Whajah. En effet, cet homme né le 22 novembre 1977 à Prestea (Ghana), fils de Emmanuel Kouamé Menlah et de Melah Rose, domicilié à Accra, marié et père de 3 enfants, a non seulement tenté de vendre de l’or fictif, mais aussi, dans ses bagages les limiers du commissariat du 2ème arrondissement de Yamoussoukro ont découvert plusieurs tampons dont deux de l’ambassade des Etats Unis d’Amérique au Bénin.

Tout a commencé le samedi 8 mai, au garage de Ouédraogo Malik sis au quartier « 220 logements ». Il est presque 13h, Malik regardait la télévision lorsque Jeannot, un de ses apprentis, vient lui annoncer la visite d’un certain Pierre. Ce dernier qui n’est autre que Menlah Whajah entraîne le garagiste de côté et lui annonce qu’il avait de l’or à vendre. Malik qui trouve cela suspect, envoie le vendeur auprès de son ami Tiama Bi Zahé Richard, un sergent de police venu faire réparer sa voiture. Ce dernier, qui se garde bien de montrer son état de policier interroge le vendeur. Qui, en un premier temps, déclare que l’or est caché quelque part. A la question si c’était du vrai or, l’escroc répond par l’affirmative. Alors, le policier compose le numéro d’un bijoutier pour vérification. Aussitôt, Menlah Whajah change de version. Cette fois-ci, il déclare que le métal jaune se trouve à Treichville, ce qui conforte les autres dans leur suspicion. Cuisiné un peu plus, Menlah déclare encore que l’or se trouve au camp de l’Onuci. Qu’à cela ne tienne ! L’agent, malgré l’état de sa voiture, l’embarque pour ce camp qui n’est autre que celui du Ban Fpu-2 (la police Bangladeshi de l’Onuci), en face de la Basilique Notre Dame de la paix. A bord du véhicule, l’agent donne son numéro de téléphone à Menlah pour le mettre en confiance. Ensuite, il lui demande son identité. En lieu et place, l’autre lui remet son passeport que le sergent se garde bien de lui rétrocéder. Dès qu’ils arrivent au camp, l’individu y entre et n’en ressort plus. Las d’attendre, le sergent Tiama Bi retourne au garage pour terminer la réparation de sa voiture avant d’aller déposer le passeport au poste de police.

Il demande la protection de l’Onuci

Dès qu’il entre dans le camp des policiers onusiens, Menlah Whajah leur dit que son passeport a été confisqué par un monsieur parce qu’il a refusé de lui montrer son or. Ces derniers eux aussi veulent voir l’or pour croire. Ce que l’escroc ne peut pas. Alors, il leur demande de le conduire au commissariat de police afin que les policiers l’aident à récupérer son passeport. Ces derniers appellent ceux du 1er Arrondissement qui les dirigent vers le 2ème. Là, il ressort une autre version : venu vendre de l’or, déclare-t-il, il a été agressé par un individu dont il donne le numéro de téléphone mobile. Ce dernier, assure-t-il, a confisqué son passeport. Interrogé sur l’or qu’il est censé vendre, Menlah dit que les éléments de l’Onuci l’ont envoyé à son frère à Bouaké avant de reconnaître enfin devant l’officier de police : « Je n’avais pas d’or, je vous ai menti » Le sergent de police arrive aussitôt et donne sa version des faits. Qui concordent avec celle de son ami, le garagiste. Les incohérences qui émaillent son discours poussent les policiers à aller voir où Menlah déclare loger au sous-quartier Dioulabougou-Sans-Frontière. La fouille de ses bagages révèle aux agents du 2ème arrondissement 5 cachets dont 2 de l’ambassade des Etats-Unis à Cotonou (Bénin). Sur lesquels l’on peut voir : ‘’Ambassade des Etats-Unis Cotonou Bénin, Secret Services’’ ou encore ‘’Ambassade des Etats-Unis Cotonou Bénin Top secret’’. Les autres étant des cachets « Paid » (Payé). « C’est pour aider les gens à faire leurs passeports », explique Menlah Whajah, sans sourcilier ! Comme si cela était parfaitement légal. Il devra répondre de ces faits devant le juge du tribunal de Toumodi.

Ousmane Diallo à Yamoussoukro
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