En raison des travaux de réfection de la grande salle, les procès se tiennent, en ce moment, dans la petite salle d’audience au 1er étage, de la 3ème chambre. Le fait notable, c’est que la salle est très petite, sans fenêtre. Les climatiseurs ne fonctionnent pas. Dans ces conditions, les magistrats et le public ont recours aux éventails pour supporter des heures de chaleur. L’étroitesse du box des accusés, celui des avocats et de la salle ne permet pas la tenue des audiences dans de bonnes conditions. Vivement que les travaux de réfection finissent vite pour que la grande salle des flagrants redevienne fonctionnelle.
Au téléphone
Décidément, Traoré Ousmane a un faible pour le téléphone portable. A peine sortie de prison, pour vol d’un cellulaire le revoilà devant le juge pour le même délit. « Ton séjour carcéral ne t’a pas assagi. Tu as fait deux mois à la Maca mais tu n’as pas changé. Tu vas repartir là-bas », indique la présidente du tribunal au prévenu. Celui-ci reconnaît les faits ; cependant il dit ne pas comprendre ce qui l’a poussé à dérober le téléphone. «C’est bizarre. Je ne comprends pas pourquoi je continue à voler », se reproche le prévenu. Le juge ne se laisse pas mener par le bout du nez. Coupable : quatre mois fermes.
J’ai volé seule
Cissé Aïcha, 18 ans, fille de ménage, affirme que c’est sous la menace de la chicotte qu’elle a désigné des complices : Soumahoro Mohamed, 16 ans, élève en seconde et Kanté Naman. Selon Aïcha, ce sont ces deux personnes qui l’ont aidée à dérober les bijoux de sa patronne. « On m’a trop frappée et c’est pour cela que j’ai cité Mohamed et Naman comme étant mes complices. En réalité, j’ai volé seule », soutient-elle à la barre du tribunal des flagrants délits du Plateau. Mais le procès ne continue pas dans la mesure où parmi les prévenus, il y a un mineur. Il s’agit de Mohamed. « La loi est claire. S’il y a un mineur parmi les accusés alors l’affaire est portée devant le juge des enfants », indique la juge. Ainsi, le tribunal correctionnel s’est déclaré incompétente pour juger cette affaire.
Sans cœur
Mme Ahou Marielle a roué de coups Cédric. Un gamin de 6 ans sous prétexte qu’il passe son temps à déféquer. L’histoire se déroule dans une cour commune à Adjouffou (Port-Bouët). La bastonnade du fiston a été tellement sévère que ses blessures ont occasionné un creux au niveau de l’œil gauche. « Vous êtes sans cœur, hein. Vous avez frappé l’enfant pour le défigurer. Madame, vous êtes sans cœur », réprimande la présidente du tribunal qui n’a pas fait dans la dentelle en condamnant la prévenue à douze mois de prison.
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