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Faits Divers Publié le lundi 17 mai 2010 | Nord-Sud

Gagnoa : La Fesci mène la chasse aux sorciers

Ils sont 6 (3 hommes et 3 femmes). Ils sont accusés de pratique de sorcellerie à Dignago dans la sous préfecture de Guiberoua. Pratique qui a causé la mort de l'élève Sébé Mazo Mireille en classe de 3ème. Le jour des funérailles, ses camarades d'école et un groupe d'élèves se réclamant de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci) prennent part aux obsèques. Tout se passe bien jusqu'au moment où des jeunes du village trouvant la mort de Mireille suspecte, se proposent de dénicher le ou les coupables. Ils portent le cercueil sur la tête et font le tour du village afin que le corps désigne son bourreau. Cette manière de faire est courante dans la région et serait un moyen de détecter les sorciers. Le cercueil, dans sa folle lancée, va heurter violemment la maison de Gnahoré Joachin, planteur âgé de 47 ans. Il y habite avec sa fille Gnahoré Cristelle qui, elle, a 21 ans. Pendant ce temps, de l'autre côté du village, une dame, dont l'identité n'a pas été révélée, entre en transe. Dans ses délires, elle cite le sexagénaire Plegnon, père de 14 enfants, puis Gnahoré Joachin à nouveau à qui elle reproche d'avoir mal organisé les funérailles. Dodo Théodore est lui aussi cité par la dame en transe. Elle l'accuse d'avoir donné le feu dont se sont servis les mangeurs d'âmes pour cuire la chair de la victime. C'est ainsi que les personnes précitées sont prises à partie par la cohorte d'élèves fescistes. Pourtant, en pareille circonstance, la tradition voudrait que les mis en cause viennent dire leur part de vérité au cercueil. Ce qui n'a pas été le cas. Les fescistes ont opté de se faire justice. « Je n'ai même pas eu le temps de m'expliquer que les élèves m'ont envahi pour me rouer de coups », raconte Joachin qui pense être accusé à tort. Parmi les accusés, deux autres femmes. Djédjé Jeanne et Gbahi Rose âgées respectivement de 60 et 64 ans. Selon elles, ni le cercueil ni la dame en transe ne les ont désignées. Cependant, elles ont été surprises de voir des élèves déverser leur colère sur elles en les battant copieusement. « Nous avons eu la vie sauve grâce à l'intervention de la gendarmerie qui est venue nous sortir des griffes de nos agresseurs. Nous n'y sommes pour rien », se défendent-elles. L'intervention de la gendarmerie, dans cette affaire, a été salutaire. Sinon les élèves allaient faire beaucoup de dégâts, eu égard à la colère et à la vengeance qui les agitaient. Quant à Sébé Anderson, le père de la défunte, il est dans l'embarras. Bien que sa fille soit l'unique espoir qu'il avait, il ne voudrait pas que ses parents fassent la prison pour ce qui leur est reproché. En conséquence, il décide de retirer purement et simplement sa plainte. Aussi, le tribunal estime qu'il sera difficile de garder les prévenus dans la mesure où aucun élément matériel n'existe pour affirmer que les prévenus sont des sorciers. Le procureur, dans son réquisitoire, pense que la société abuse de la croyance populaire à telle point que, par souci de règlement de comptes, on pourrait jouer le jeu des transes pour accuser gratuitement. Pour toutes ces raisons, le tribunal décide de déclarer les prévenus non coupables. Ils sont donc relaxés tout simplement.

Alain Kpapo à Gagnoa
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