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Région Publié le jeudi 20 mai 2010 | L’expression

Dabou : Affrontement sanglant entre deux villages - Les dessous de la guerre entre Lopou et Yassap

Une partie de chasse a mis le feu aux poudres mardi entre Yassap et Lopou et Yassap, deux villages de Dabou entretenant un vieux conflit sur une parcelle de forêt. L’affrontement a fait plusieurs blessés graves de part et d’autre. Retour sur une crise larvée.

Le 18 mai aux environs de 15h, l’accès à la Sous-préfecture de Lopou était pratiquement impossible, les jeunes de ce village avaient dressé des barricades sur la voie principale menant dans le lieu. Les visiteurs sont accueillis par des chansons guerrières. « Nous sommes en guerre ! », entonnaient-ils l’air grave. Cette ambiance surchauffée contraste avec le calme plat qui prévaut dans cette localité située à une vingtaine de Km du chef lieu de département, Dabou. Le chef du village, est sous l’effet du choc après l’affrontements entre la population de Lopou et leurs « frères » de Yassap. « Je suis choqué et scandalisé que des populations des villages frères, ceux avec qui nous mangeons dans le même plat puissent se découper comme des animaux plongeant les villages dans un état de guerre. C’est un acte regrettable», René Djedjemel Diby. L’ancien ministre des Sports dans le gouvenement dirigé par le Premier ministre Alassane Dramane Ouattara (ADO) regrette que de cette partie de chasse initiée par son village se soit transformée en une guerre. « A Lopou nous célébrons annuellement un rituel appelé « Lokp Ormerr » qui consiste à participer à une partie de chasse qui dure trois jours. Les produits de cette activité sont partagés aux grandes familles au cours d’une manifestation populaire. Ce rituel est dédié au dieu de la forêt, symbole de l’abondance et de la prospérité. C’est donc pour sacrifier à cette tradition que des villageois repartis en plusieurs groupes dont l’un s’est rendu dans la forêt qui jouxte le village de Yassap A ce matin (Ndlr :18 mai) aux environs de 8 heures. Mais vers 11 heures, je suis informé que les villageois de Lopou sont pris à partie par les frères de Yassap, faisant des blessés graves et des prisonniers», a condamné l’ancien président de la Fédération ivoirienne de football (Fif). Approchées, les victimes de cette barbarie côté Lopou n’ont pas caché leur colère.

Des blessés graves et des prisonniers dans les deux camps
Esmel Atchori Richard, 30 ans, portant une grosse blessure au crâne, raconte le get à pens tendu aux 60 chasseurs de Lopou partis vers 6 heures dans la grande forêt située à quelques 8 km du village. « A 9 heures, nous nous apprêtions à organiser la partie de chasse quand nous sommes aussitôt encerclés par une horde de 200 villageois venus de Yassap A à abord de quatre camions. Ces personnes armées de fusils de chasse, de gourdins, de machettes et des flèches nous ont pris à partie et nous ont intimés l’ordre de déposer nos armes. Avant d’ouvrir le feu sur nous. Plusieurs personnes sont ainsi blessées à l’arme blanche et par balles. Ce fut la débandade dans nos rangs. Les moins chanceux sont sauvagement battus puis faits prisonnier », relate-t-il aux bords des larmes. Bilan : 22 blessés du coté du village de René Diby dont cinq cas graveset 38 prisonniers aux mains de Yassap.
En représailles, Lopou organise une descente vers 15 heures, sur les « assaillants » de Yassap. Le bilan est à la mesure de l’attaque : plusieurs biens du village dont la pharmacie sont incendiés, Meless Fiacre Durand est atteint à la tête, Gnagne Michaël à la poitrine gauche et Gnagne Donald à la cuisse gauche, 6 prisonniers dans les rangs de Yassap. En compagnie d’un impressionnant détachement de la Brigade anti émeute (Bae), le préfet de région Sam Etiassé se rend sur les lieux pour éteindre le feu. Après un tour à Lopou, il s’est aussitôt rendu à Yassap, théâtre des opérations pour calmer la tension extrêmement vive. C’est après que les prisonniers des deux camps ont été échangés dans les locaux de la gendarmerie de Dabou.


Sam-Wakouboué, Correspondant régional
Légende : Les blessures de ce villageois montrent l’intensité des combats entre les deux villages adjoukrou.
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