Akossi Bendjo après le déguerpissement manqué de la Sorbonne : “Notre commune a vécu une injustice”

«Akossi Bendjo au secours, la Sorbonne nous tue », « Avec ou sans la police, nous chasserons la Sorbonne », « Sorbonne, dehors ! », « Sorbonne, une grande poubelle au Plateau non, non et non !», tels sont le messages inscrits sur les pancartes et portées hier par les populations du Plateau. Comme un seul homme, les populations des 19 sous-quartiers de la commune se sont données rendez-vous dans la cour de leur mairie. Une mobilisation des grands jours pour dire à leur premier magistrat qu’il a leur soutien dans ce qu’il est convenu d’appeler désormais l’affaire « municipalité du Plateau contre Sorbonne ». En effet, depuis lundi dernier, Akossi Bendjo, maire du Plateau et son conseil municipal avait décidé de déguerpir la Sorbonne. Une décision à laquelle se sont opposées les Sorbonnards qui, armés de machettes et de gourdins ont repoussé la tentative de déguerpissement, sous l’œil complice des forces de l’ordre. A l’invitation donc de leur premier magistrat, les populations sont sorties pour laver « l’affront ». Mathias Eloi, au nom du personnel de la mairie, Diomandé Montché, au nom des clubs et associations de soutiens aux actions du maire, Hervé Souleymane Ouattara, au nom des jeunes, Mme Fadiga Mariam, au nom des femmes, M Antoine Yoboué, au nom des présidents des comités de développement des quartiers et Yoboué Anjoua Yoboué, au nom du conseil municipal ont marqué leur étonnement face au refus des forces de l’ordre d’appuyer la marie dans son action. « Toute la population du Plateau vous soutien dans cette action », ont-ils indiqué. Pour eux, il n’est pas question que la Sorbonne continue de mener ses activités aux Plateau. « La Sorbonne ne fait pas la fierté de notre commune. Nous sommes inquiets pour nos enfants à cause des choses ignobles qui s’y passent », a dénoncé Mme Fadiga. Comme elle, les autres intervenants ont déploré l’existence de la Sorbonne. « Dès demain, (aujourd’hui, ndlr) nous allons descendre sur la Sorbonne pour obliger ses occupants de vider notre commune », ont menacé les intervenants sur un ton guerrier.

Un soutien que Akossi Bendjo a apprécié à sa juste valeur. « Je vous remercie pour votre appui. Notre action, comme vous le savez, vise à assainir notre commune », a-t-il rappelé. C’est pourquoi, il s’est étonné de l’attitude des forces de l’ordre. « Nous leur avons écrit pour nous appuyer. Ils ont brillé par leur absence, alors qu’ils étaient avec nos collègue de Cocody et d’Adjamé », a-t-il dénoncé. Une situation que le maire s’explique difficilement. « C’est du deux poids deux mesures qui a permis aux Sorbonnards de s’en prendre à nos hommes qui ne faisaient qu’un déguerpissement dans les normes », a-t-il dénoncé. Et l’orateur de marteler : « Notre commune a vécu une humiliation qu’elle n’acceptera plus ». Qu’à cela ne tienne, Akossi Bendjo s’est dit déterminé à finaliser son projet. « Nous avons été reçus par le représentant du ministre Tagro, qui nous a rassuré qu’après l’Assemblée annuelle de la BAD, les FDS nous appuieront. Je vous demande donc un peu de patience », a-t-il conclu.

Thiery Latt