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International Publié le lundi 31 mai 2010 | Reuters

Sarkozy s`engage pour un siège africain au Conseil de sécurité

© Reuters Par Valery Hache
Coopération : 25è Sommet France-Afrique à Nice, France
Photo de groupe au sommet Afrique-France à Nice, le 31 mai 2010
Nicolas Sarkozy a promis que la France prendrait des initiatives pour accroître le poids international de l'Afrique lorsqu'elle présidera le G8 et le G20, en premier lieu au sein de l'Organisation des Nations Unies.

Ouvrant les travaux du 25e sommet franco-africain, le président français a insisté aussi sur la "relation particulière" qui lie la France au continent noir, qu'il veut "décomplexée" et "tournée vers l'avenir".

"Je suis entièrement convaincu qu'il n'est plus possible d'évoquer les grandes questions du monde sans la présence de l'Afrique", a-t-il dit.

Ardent partisan d'une réforme des grandes institutions internationales pour y accroître la place des pays émergents, il a déclaré qu'il était "absolument anormal" que l'Afrique n'ait pas de membre permanent au Conseil de sécurité de l'Onu.

"La France, lorsqu'elle présidera le G8 et G20 (NDLR en 2011), prendra des initiatives" pour que le continent occupe dans les instances internationales "toute la place qui lui revient", a affirmé le président français.

Trente-huit chefs d'Etat et de gouvernement africains ont fait le déplacement de Nice pour ce sommet de deux jours, le premier du genre depuis l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée en 2007.

Longtemps confinée à un tête-à-tête entre Paris et ses anciennes colonies, la manifestation est aujourd'hui étendue à l'ensemble des pays africains, au premier rang desquels les poids lourds anglophones Afrique du Sud et Nigeria.

Elle s'est ouverte pour la première fois cette année à des acteurs de la société civile, en l'occurrence des dirigeants d'entreprises - 80 venus de France, notamment des grands groupes comme EDF, Areva ou d'autres très actifs en Afrique comme Bolloré, et 150 d'Afrique - chargés de débattre de la contribution du secteur privé au développement.

Nicolas Sarkozy a plaidé pour l'établissement d'une relation "décomplexée" entre la France et l'Afrique, mais aussi tournée vers l'avenir au moment où les anciennes colonies d'Afrique Noire célèbrent le 50e anniversaire de leur indépendance.

"RELATION PARTICULIÈRE"

L'intérêt des sommets franco-africains, dont la périodicité est aujourd'hui de trois ans, se justifie car "il existe entre l'Afrique et la France une relation particulière qui ne se substitue à aucune de celles que votre continent entretient avec d'autres pays", a-t-il fait valoir.

Il a parlé aussi de relations "partenariales" avec un continent qui, par son dynamisme démographique et ses ressources considérables, est "la principale réserve de croissance de l'économie mondiale pour les décennies à venir."

Coprésident du sommet qui devait se tenir à l'origine à Charm el-Cheikh, sur les bords de la mer Rouge, l'Egyptien Hosni Moubarak a déclaré que les Africains voulaient "à tout prix mettre fin à la marginalisation dont souffre le continent africain pour qu'il puisse participer d'une voix claire et forte à la prise de décisions politiques et économiques au niveau international".

Le sujet était à l'ordre du jour de la première séance de travail du sommet lundi après-midi. Les pays africains réclament deux sièges de membres permanents au Conseil de sécurité de l'Onu sans être d'accord toutefois sur le choix des prétendants.

Evoquant la question lors d'un déjeuner avec le président sud-africain Jacob Zuma juste avant l'ouverture du sommet, Nicolas Sarkozy a pressé les Africains de débattre des propositions franco-britanniques de "réforme intérimaire" du Conseil de sécurité.

De source diplomatique française, on rapporte qu'il a déclaré que ces propositions, qui visent à allonger jusqu'à dix ans, contre deux actuellement, les mandats des membres non permanents du conseil sont "le meilleur moyen d'avancer rapidement" vers une réforme globale difficile à envisager à ce stade faute d'accord entre toutes les parties.

Le sommet devait également débattre lundi de la paix et la sécurité en Afrique et des nouveaux défis que représentent la piraterie dans l'océan Indien, les trafics de stupéfiants ou l'activisme de réseaux islamiques au Sahel.

Nicolas Sarkozy a évoqué son intention d'aborder aussi les crises institutionnelles en Afrique, soulignant que comme ailleurs, le "déficit de démocratie et des violations droits de l'Homme alimentent les violences et l'instabilité".

Edité par Sophie Louet
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