Le 25e sommet Afrique-France s'est ouvert, hier, à Nice, en présence du président français,
Nicolas Sarkozy.
Le sommet Afrique-France ne sera pas relégué aux calendes grecques sous le règne de Nicolas Sarkozy. A l'ouverture de la 25ème édition dudit sommet, hier, au palais des congrès Acropolis de Nice, le président français a confirmé, non sans suspense, la poursuite de ce cadre de concertation franco-africain lancé depuis 1973. Cependant, ce ne sont pas les interrogations sur l'opportunité de son maintien ou non qui ont fait défaut. « D'aucuns se sont interrogés sur l'opportunité qu'il y a à nous réunir à échéances régulières dans ce format. Un sommet Afrique-France pour quoi faire ? Est-ce encore utile ? Ne faut-il pas y voir, de la part de la France, l'expression d'une forme de néo-colonialisme ? », a reconnu M. Sarkozy. Qui avoue par ailleurs s'être aussi posé des questions sur le bien-fondé de ces rencontres. Après trois années de réflexions, la réponse annoncée, hier, en début d'après-midi est sans ambages : «Nous avons dit oui, ces réunions ont un sens. Oui, il existe entre la France et l'Afrique une relation particulière ; qui ne se substitue à aucune autre de celle que votre continent entretient avec d'autres pays et qui n'est soluble dans aucune autre », tranche-t-il. L'hôte des présidents africains prend ainsi à contre-pied ceux qui émettent sans cesse des critiques sur la tenue desdits.
Le discours de Nicolas Sarkozy a tout l'air d'une volonté de renouveau dans les relations franco-africaines. Tournant le dos à ses suppositions formulées à Dakar le 26 juillet 2007 et qui ont fortement choqué plus d'un sur le continent, celui-ci parie désormais sur l'importance de l'Afrique pour la France et l'Europe. « Je suis intimement convaincu qu'il n'est plus possible d'évoquer les grandes questions du monde sans la présence de l'Afrique. Nos destins sont indissolublement liés. L'échec de l'Afrique serait le drame de l'Europe », analyse le numéro un Français. Le propos qui se veut résolument volontariste et optimiste s'adresse aussi aux abonnés absents pour cause d'incompatibilité des visions réciproques. Tel le président ivoirien Laurent Gbagbo qui a justifié, dimanche, dans la presse française son boycott patent des sommets de Cannes (2007) et de Nice (2010). «Entre amis, dans une relation de confiance, on doit pouvoir parler de tout, sans fâcherie, sans gêne », propose désormais M. Sarkozy. Qui invite, dans la foulée, les uns et les autres à tirer les leçons du passé.
Pour démontrer sa bonne foi à traiter désormais différemment avec l'Afrique, il a proposé l'élection d'un représentant permanent du continent dans les instances de décisions du Conseil de sécurité des Nations Unies. « On ne peut plus gérer le monde du 21è siècle avec les institutions du 20è siècle », justifie-t-il.
En guise de réponse, le président égyptien Hosni Moubarak a souhaité un renforcement de la coopération franco-africaine, afin de juguler, dans la mesure du possible, les difficultés croissantes du continent.
Les trois séances de travail, prévues à huis clos entre tous les chefs d'Etat et leurs représentants, devront permettre d'élaborer de nouvelles plates-formes de collaboration.
En somme, l' «esprit de Dakar » aura fait long feu dans la pensée et la politique africaines du successeur de Jacques Chirac. Nice ouvre sans aucun doute une nouvelle ère dans les relations entre la France et l'Afrique.
Karim Wally, envoyé spécial à Nice
Nicolas Sarkozy.
Le sommet Afrique-France ne sera pas relégué aux calendes grecques sous le règne de Nicolas Sarkozy. A l'ouverture de la 25ème édition dudit sommet, hier, au palais des congrès Acropolis de Nice, le président français a confirmé, non sans suspense, la poursuite de ce cadre de concertation franco-africain lancé depuis 1973. Cependant, ce ne sont pas les interrogations sur l'opportunité de son maintien ou non qui ont fait défaut. « D'aucuns se sont interrogés sur l'opportunité qu'il y a à nous réunir à échéances régulières dans ce format. Un sommet Afrique-France pour quoi faire ? Est-ce encore utile ? Ne faut-il pas y voir, de la part de la France, l'expression d'une forme de néo-colonialisme ? », a reconnu M. Sarkozy. Qui avoue par ailleurs s'être aussi posé des questions sur le bien-fondé de ces rencontres. Après trois années de réflexions, la réponse annoncée, hier, en début d'après-midi est sans ambages : «Nous avons dit oui, ces réunions ont un sens. Oui, il existe entre la France et l'Afrique une relation particulière ; qui ne se substitue à aucune autre de celle que votre continent entretient avec d'autres pays et qui n'est soluble dans aucune autre », tranche-t-il. L'hôte des présidents africains prend ainsi à contre-pied ceux qui émettent sans cesse des critiques sur la tenue desdits.
Le discours de Nicolas Sarkozy a tout l'air d'une volonté de renouveau dans les relations franco-africaines. Tournant le dos à ses suppositions formulées à Dakar le 26 juillet 2007 et qui ont fortement choqué plus d'un sur le continent, celui-ci parie désormais sur l'importance de l'Afrique pour la France et l'Europe. « Je suis intimement convaincu qu'il n'est plus possible d'évoquer les grandes questions du monde sans la présence de l'Afrique. Nos destins sont indissolublement liés. L'échec de l'Afrique serait le drame de l'Europe », analyse le numéro un Français. Le propos qui se veut résolument volontariste et optimiste s'adresse aussi aux abonnés absents pour cause d'incompatibilité des visions réciproques. Tel le président ivoirien Laurent Gbagbo qui a justifié, dimanche, dans la presse française son boycott patent des sommets de Cannes (2007) et de Nice (2010). «Entre amis, dans une relation de confiance, on doit pouvoir parler de tout, sans fâcherie, sans gêne », propose désormais M. Sarkozy. Qui invite, dans la foulée, les uns et les autres à tirer les leçons du passé.
Pour démontrer sa bonne foi à traiter désormais différemment avec l'Afrique, il a proposé l'élection d'un représentant permanent du continent dans les instances de décisions du Conseil de sécurité des Nations Unies. « On ne peut plus gérer le monde du 21è siècle avec les institutions du 20è siècle », justifie-t-il.
En guise de réponse, le président égyptien Hosni Moubarak a souhaité un renforcement de la coopération franco-africaine, afin de juguler, dans la mesure du possible, les difficultés croissantes du continent.
Les trois séances de travail, prévues à huis clos entre tous les chefs d'Etat et leurs représentants, devront permettre d'élaborer de nouvelles plates-formes de collaboration.
En somme, l' «esprit de Dakar » aura fait long feu dans la pensée et la politique africaines du successeur de Jacques Chirac. Nice ouvre sans aucun doute une nouvelle ère dans les relations entre la France et l'Afrique.
Karim Wally, envoyé spécial à Nice