Le procureur militaire, Ange Kessi, a confié qu'il engagera, mardi prochain, le juge d'instruction pour la dernière phase de la procédure de l'enquête relative aux morts de l'opposition suite à la double dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (Cei).
Il y a du grabuge dans l'air. Le procureur militaire, Ange Kessi, joint, hier, par téléphone, a confié que mardi prochain, il engagera le juge d'instruction pour « la dernière phase » de la procédure de l'enquête sur la mort des militants de l'opposition. Intervenue à l'occasion des marches de protestation contre la double dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (Cei). Et, cela devrait l'amener à entendre, coûte que coûte, le président du directoire du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Rien, à l'en croire, ne devrait pouvoir soustraire ce dernier de cette procédure. Même pas les intempéries. « Je ne peux pas clôturer mon enquête sans l'entendre. Ce n'est pas possible. Contre vents et marées, je l'entendrai », a-t-il lâché, sur un ton de menace. Et, d'interroger ceux qui, devant sa détermination, le qualifient de « zorro » : « Ce qu'il faut retenir, c'est qu'un individu a appelé des gens à sortir pour marcher. Ils ont répondu et certains sont morts. Le même individu dit : j'ai dit aux gens de sortir, ils l'ont fait. Voici ceux qui les ont tués. Pourquoi ne voulez-vous pas que nous entendions une telle personne dans la procédure ? ». Selon lui donc, l'interpellation du collaborateur de Konan Bédié n'est pas synonyme de culpabilité. Mais obéit à une logique : « Nous ne disons pas qu'il est coupable. Mais qu'il a donné le mot d'ordre pour que des gens sortent. Pourquoi je n'ai pas convoqué un autre membre du Rhdp ? Ils sont plusieurs. C'est lui qui a désigné ceux qui ont tué ». Poursuivant, l'autorité militaire a invité l'homme politique à ne pas faire durer le suspense pour rien. « Qu'il vienne maintenant ou non, tôt ou tard, que le procureur soit là ou non, il sera poursuivi par la justice. Il vaut mieux que dès maintenant, il aille », a-t-il exhorté. Avant de dénoncer l'attitude de Djédjé Mady qui joue à cache-cache avec la justice. Celui-ci, a protesté Ange Kessi, n'a pas « le droit » d'ignorer une convocation judiciaire. Les avocats de l'homme politique n'ont pas échappé à la critique. Il estime que si le secrétaire général du parti doyen ne répond pas à l'appel de la justice, c'est parce que ses juristes le conseillent mal. Un bon avocat, lorsqu'il a son client convoqué à la justice, il l'accompagne. Et arrivé, devant le procureur, il utilise les arguments juridiques pour le tirer d'affaire. Il ne lui dit pas de ne pas répondre. Celui qui le fait n'est pas un bon avocat », a-t-il reproché à maîtres Jean Chrysostome Blessy et Ahoussou Jeannot, sans les nommer. Et d'ajouter : « Le bon avocat s'empresse de répondre aux convocations. Et quand son client ne veut pas, il l'encourage à y aller. Il ne l'en empêche pas. Peut être que son client a envie de venir et il l'en dissuade. Ce ne sont pas des avocats ». L'échange, comme il a débuté, a pris fin sur un ton de menace : « La justice poursuit les gens tous les jours. Et, elle les rattrapera ». Mais quand?
Bamba K. Inza
Il y a du grabuge dans l'air. Le procureur militaire, Ange Kessi, joint, hier, par téléphone, a confié que mardi prochain, il engagera le juge d'instruction pour « la dernière phase » de la procédure de l'enquête sur la mort des militants de l'opposition. Intervenue à l'occasion des marches de protestation contre la double dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (Cei). Et, cela devrait l'amener à entendre, coûte que coûte, le président du directoire du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Rien, à l'en croire, ne devrait pouvoir soustraire ce dernier de cette procédure. Même pas les intempéries. « Je ne peux pas clôturer mon enquête sans l'entendre. Ce n'est pas possible. Contre vents et marées, je l'entendrai », a-t-il lâché, sur un ton de menace. Et, d'interroger ceux qui, devant sa détermination, le qualifient de « zorro » : « Ce qu'il faut retenir, c'est qu'un individu a appelé des gens à sortir pour marcher. Ils ont répondu et certains sont morts. Le même individu dit : j'ai dit aux gens de sortir, ils l'ont fait. Voici ceux qui les ont tués. Pourquoi ne voulez-vous pas que nous entendions une telle personne dans la procédure ? ». Selon lui donc, l'interpellation du collaborateur de Konan Bédié n'est pas synonyme de culpabilité. Mais obéit à une logique : « Nous ne disons pas qu'il est coupable. Mais qu'il a donné le mot d'ordre pour que des gens sortent. Pourquoi je n'ai pas convoqué un autre membre du Rhdp ? Ils sont plusieurs. C'est lui qui a désigné ceux qui ont tué ». Poursuivant, l'autorité militaire a invité l'homme politique à ne pas faire durer le suspense pour rien. « Qu'il vienne maintenant ou non, tôt ou tard, que le procureur soit là ou non, il sera poursuivi par la justice. Il vaut mieux que dès maintenant, il aille », a-t-il exhorté. Avant de dénoncer l'attitude de Djédjé Mady qui joue à cache-cache avec la justice. Celui-ci, a protesté Ange Kessi, n'a pas « le droit » d'ignorer une convocation judiciaire. Les avocats de l'homme politique n'ont pas échappé à la critique. Il estime que si le secrétaire général du parti doyen ne répond pas à l'appel de la justice, c'est parce que ses juristes le conseillent mal. Un bon avocat, lorsqu'il a son client convoqué à la justice, il l'accompagne. Et arrivé, devant le procureur, il utilise les arguments juridiques pour le tirer d'affaire. Il ne lui dit pas de ne pas répondre. Celui qui le fait n'est pas un bon avocat », a-t-il reproché à maîtres Jean Chrysostome Blessy et Ahoussou Jeannot, sans les nommer. Et d'ajouter : « Le bon avocat s'empresse de répondre aux convocations. Et quand son client ne veut pas, il l'encourage à y aller. Il ne l'en empêche pas. Peut être que son client a envie de venir et il l'en dissuade. Ce ne sont pas des avocats ». L'échange, comme il a débuté, a pris fin sur un ton de menace : « La justice poursuit les gens tous les jours. Et, elle les rattrapera ». Mais quand?
Bamba K. Inza