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Politique Publié le samedi 5 juin 2010 | Le Nouveau Réveil

Ministère de la Fonction publique et de l`emploi : Emile Guiriéoulou efface les traces de Hubert Oulaye

© Le Nouveau Réveil Par DR
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Photo d`archives. Le gouvernement Soro II
Dès sa nomination en février dernier à la tête du ministère de la Fonction publique et de l`emploi, Emile Guiriéoulou n`a pas caché son intention de mettre de l`ordre dans ce département stratégique qui, pendant 10 ans, était aux mains de Hubert Oulaye. Pendant dix ans aussi, les concours et les avancements dans la Fonction publique étaient réussis selon la tête du client, et surtout vendus. La corruption et le népotisme étaient les seules voies de réussite. Guiriéoulou avait donc annoncé des mesures pour redorer, autant que faire se peut, le blason de la Fonction publique. Et en pareilles circonstances, il n`y a pas de place pour les demi-mesures. Le ministre Guiriéoulou vient de commencer son nettoyage. Le conseil des ministres, tenu le jeudi 03 juin dernier, a mis à la porte sept hauts responsables de l`ENA. A commencer par le directeur général : " A-2 Mesures Individuelles, Au titre du Ministère de la Fonction Publique et de l`Emploi : Le Président de la République a signé plusieurs décrets portant nomination respectivement : du Directeur Général de l`Ecole Nationale d`Administration (ENA), du Secrétaire Général de l`Ecole Nationale d`Administration (ENA), du Directeur de l`Ecole de gestion économique et financière de l`Ecole Nationale d`Administration (ENA), du Directeur de la formation continue de l`Ecole Nationale d`Administration (ENA), du Directeur de la Formation et des concours au ministère de la Fonction Publique et de l`Emploi, du Directeur de la gestion du personnel civil au ministère de la Fonction Publique et de l`Emploi, du Directeur des stratégies et de programmation d`emploi au ministère de la Fonction Publique et de l`Emploi. ". Ces responsables sont des hommes clés du système Oulaye Hubert dans la gestion tant décriée de l`ENA. Ils sont donc au cœur de la machine, et si la Côte d`Ivoire entière, à l`instar du chef de l`Etat Laurent Gbagbo en novembre dernier, dénoncent la quasi vente aux enchères des épreuves et résultats des concours d`entrée à l`ENA ou la caporalisation de cette grande école par le clan, ces responsables sont tout aussi au banc des accusés que les faussaires de l`ENA. Justement, parce qu`ils ont la responsabilité administrative.

Leur débarquement est donc un cinglant désaveu de tout le système Oulaye.

Tout le système Oulaye en branle

Par ailleurs, le ministre Guiriéoulou ne s`arrête pas en si bon chemin il a fait une communication à ce même conseil des Ministres pour un nettoyage plus approfondi de l`écurie, en allant jusqu`à rechercher les faux fonctionnaires, les salaires hors circuit, les circuits parallèles et les détournements de deniers publics qui ont cours depuis 10 ans et que l`ancien ministre a sans doute laissé faire ou encouragé (puisqu`il n`a rien fait pour y mettre fin). La communication dit ceci : " Au titre du ministère de la Fonction Publique et de l`Emploi : Le conseil a été informé du déroulement de l`opération de recensement général des fonctionnaires et agents de l`Etat. Cette opération devra permettre d`identifier et de corriger les anomalies telles que : la présence des fonctionnaires fictifs ; la présence de fonctionnaires décédés ; le paiement indu de salaire ne correspondant pas au grade et emploi ; le paiement de double salaire à un même fonctionnaire ou agent de l`Etat ; le paiement indu d`indemnité de fonction. L`objectif de l`opération de recensement est de parvenir à la modernisation du système de gestion des carrières et d`assurer une meilleure maîtrise salariale au profit des finances publiques… "

Cette volonté affichée et effective d`effacer les traces de Hubert Oulaye de la Fonction Publique n`est pas sans se faire ressentir à Guiglo, la région natale de ces deux pontes du FPI. Hubert Oulaye est le président du Conseil général pour le compte du FPI et Guiriéoulou est le député pour le même FPI. Le fait que le second qui fut d`abord collaborateur du premier puis son successeur au gouvernement avant de se présenter comme le rédempteur à la tête de cet important ministère a vite pris les allures d`une bataille politique sur le terrain à Guiglo. Pour les partisans de Oulaye, qui ne s`en cachent guère, pendant 10 ans, leur champion a donné du travail à des centaines voire des milliers des leurs sans trop leur faire de difficulté. Au lieu de poursuivre cette œuvre, le successeur veut tout chambouler. Ce qui fait dire " qu`il n`est pas seulement contre Oulaye, mais contre la région entière ". Pour les irréductibles de Guiriéoulou, la Fonction publique n`est la plantation de personne. Elle est un miroir de l`Etat au travail. Elle se doit d`être transparente. La région ne sera fière de son fils que si son action rejaillit positivement sur l`ensemble des citoyens.

Mieux, si l`image de la Côte d`Ivoire est aujourd`hui dangereusement écorchée, c`est en partie du fait du laisser-aller dans la fonction publique. Ils retorquent donc : " Guiriéoulou préfère être pour la Côte d`Ivoire entière que l`otage d`un clan ou d`une région. " Les deux clans sont donc à couteaux tirés à l`ouest, mais aussi et surtout à Abidjan. D`ici là, les bénéficiaires et acteurs du système Oulaye sont sur la braise. A quand les nouvelles actions de Guiriéoulou ?

Eddy PEHE
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