Le 2 juin 2002, à la rotonde de l’Assemblée nationale, le Président de ladite Institution, le professeur Mamadou Koulibaly a rué dans les brancards contre le ministre de l’intérieur et de la sécurité, Désiré Tagro. C’était à la faveur d’un colloque initié par la convention de la société civile. Cette sortie musclée du vice président du Front Populaire Ivoirien(FPI) contre son camarade de parti suscite des commentaires les uns aussi passionnés que les autres. « L’Accord Politique de Ouagadougou(APO) s’est embourbé dans ses contradictions congénitales. La responsabilité du ministre Tagro est engagée. Car c’est lui qui a négocié, discuté, approuvé et conseillé. L’échec patent de cet accord devrait amener le ministre Tagro à en tirer les conséquences et démissionner. Un homme politique responsable démissionne… »Telles sont entre autres, quelques uns des propos inappropriés tenus par « le camarade » Koulibaly à l’endroit du ministre Désiré Tagro. De fait, que reproche le Président de l’Assemblée nationale au sécurocrate ivoirien ? A l’analyse, il lui est reproché d’avoir piloté l’Accord Politique de Ouagadougou(APO). Et portant, s’il est vrai que la Côte d’Ivoire n’est définitivement sortie de la crise militaro-politique, il n’en demeure pas moins que les avancées sont notables. N’est-ce pas que les armes se sont tu ? N’est-ce pas que le redéploiement de l’administration sur toue l’étendue du territoire nationale est presqu’une réalité ? N’est-ce pas que grâce à cet accord, la tenue de l’élection présidentielle est à un pas ? Autant de questions, qui expliquent difficilement les attaques gratuites contre le ministre Tagro. Le fait d’encourager un dialogue inter-ivoirien est-il un crime de lèse majesté ? En tout cas, à en croire le Président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, le ministre Désiré Tagro a commis le crime du siècle. Diantre ! Qu’arrive t-il à l’imminent et très respecté professeur ? Aurait-il décidé de changer de veste ? En tout cas, si tel est le cas, le très cher économiste peut le dire tout haut , au lieu de s’attaquer inutilement au citoyen ivoirien, Désiré Tagro qui n’a fait que son devoir de patriote, de républicain qui n’avait que pour seul souci, de sortir son pays de la sale guerre à lui imposée. Tenez-vous bien, le Président de l’Assemblée nationale ne s’arrête pas là. Il monte sur ses grands chevaux pour brocarder le premier responsable de la sécurité en Côte d’Ivoire. Selon lui, ce dernier, serait à la base des nombreuses fraudes au concours d’entrée à l’école de police. Non sans ajouter qu’il favoriserait les candidats issus de sa région. Quelle énormité de la part de celui que nombre d’observateurs considèrent comme une des têtes pensantes du Front Populaire Ivoirien(FPI) ! A l’analyse, Mamadou Koulibaly vient de montrer à la face du monde entier qu’il fait partie de ces Ivoiriens qui sont contre la paix. Sinon, comment comprendre qu’au moment où tout le monde s’accorde à reconnaître que l’APO, loin d’avoir échoué, a tracé les sillons pour un règlement définitif de la crise, le vice- président du parti d’Affi n’guessan fasse cette sortie inopportune. En tout état de cause, ces propos, à la limite de la calomnie, n’ébranle en rien le ministre Désiré Tagro dont le désir le plus ardent est d’aider le chef de l’Etat, le Président Laurent à trouver un dénouement pacifique à la crise. C’est cela la vérité. Et cela le Président Mamadou Koulibaly doit le comprendre. Lui qui semble s’inscrire dans une logique de rébellion verbale.
Koné Moussa
Koné Moussa
