Les reports successifs de la présidentielle commencent à exacerber l’opinion publique. C’est ce constat qui a poussé le président du Congrès pour la renaissance ivoirienne (CRI), Bah Jean Enoch, à organiser, samedi 5 juin dernier, une conférence de presse à Abidjan à l’Hôtel Ibis. Devant les journalistes, le premier responsable de cette formation politique n’est pas passé par quatre chemins pour décrire l’état de misère généralisée dans lequel vivent les populations ivoiriennes. Etat de misère aggravée et accentuée notamment par la non tenue des élections en générale et de la présidentielle en particulier. C’est pourquoi, convaincu que seules les élections peuvent mettre un terme à cette situation de déliquescence du pays, le conférencier qui avait à ses côtés certains proches collaborateurs, n’a pas hésité un seul instant à lancer cet appel : «Les différents reports des élections sont injustifiés. Le CRI invite les Ivoiriens à se dresser comme un seul homme pour arracher les élections à Laurent Gbagbo», qui se maintient au pouvoir sans organiser les élections. Toute chose qui lui a permis de soutenir qu’il y a une autre rébellion à Abidjan qui conserve le pouvoir». Pour le conférencier, il n’y a qu’une seule raison qui pousse le chef de file de la Refondation à ne pas se soucier de l’organisation du scrutin. C’est «la peur des élections». Bien plus, Bah Jean Enoch se veut déterminé à pousser le chef de l’Etat et son clan à légitimer leur pouvoir. Il appelle tous les Ivoiriens à «braver la peur et la haine» pour «mettre fin au règne de Laurent Gbagbo par un sursaut national». Et surtout qu’on ne vienne pas évoquer la question fallacieuse de la partition du pays. D’autant plus que selon le conférencier, «la Côte d’Ivoire est réunifiée, parce que Laurent Gbagbo et ses partisans sillonnent tout le territoire national depuis des mois». Auparavant, le président du CRI a condamné «la dictateur de Laurent Gbagbo et sa mainmise sur la Côte d’Ivoire» et dénoncé les différents accords qui, en réalité sont des rendez-vous pour «donner du temps à Gbagbo » pour asseoir une dictature constitutionnelle».
Yves M. Abiet
Yves M. Abiet