Au moment où le groupe Sifca prépare le démarrage de sa grande raffinerie, son concurrent sénégalais suscite des articles de presse pour bloquer la mécanique et justifier une interdiction.
A feu doux, les responsables du groupe Sifca, le géant ivoirien de l’agroalimentaire, préparent la mise en marche de la mégaraffinerie d’huile de palme située à Abidjan. Cette artillerie lui permet d’atteindre une production de 1500t par jour. Son démarrage, initialement prévu pour le début du mois de mai, a été reporté pour le 15 juin en raison des nombreux délestages. Déjà, face à cette situation, une usine de biomasse va assurer bientôt l’autonomie et mettre la raffinerie à l’abri de tels désagréments. Cet investissement lourd coûte au groupe la somme de 15 milliards Fcfa (23 millions d’euros). Ces investissements portent aussi sur le développement des capacités de transformation. Ce qui booste énormément la production nationale ivoirienne, puisque cela vient s’ajouter à d’importants investissements déjà effectués. Les industriels ivoiriens couvrent depuis un moment la totalité de la production nationale qui est de 250 000t et écoulent leurs excédents dans les autres pays de la sous-région. En principe, tout devrait se passer sans accroc en raison des différents textes pour le libre échange entre les pays de l’Umoa. Le groupe Sifca, la locomotive, avec Nauvu, le joint-venture associant deux grosses pointures de Singapour Wilmar et Olam, s’appuyant sur sa longue tradition de culture de palmier et la qualité de son produit veut engager une offensive ce mois.
Cette initiative ne fait pas que des heureux malheureusement pour lui. Au Sénégal, il est confronté à des mesures protectionnistes. Pour mettre en doute la qualité éprouvée de son huile, une campagne insidieuse est menée pour expliquer qu’en ce moment, il s’approvisionne en Asie. Juste pour dire que son huile qu’il va mettre sur le marché sénégalais est de basse qualité. Pourtant, une équipe du journal Le Soleil du Sénégal, après une visite dans les installations de production d’huile de palme en Côte d’Ivoire, a dans son édition du 29 janvier 2010 tiré sa conclusion. « (…) Une visite de terrain dans la Côte d’Ivoire des profondeurs nous a permis de constater, de visu, que l’huile de palme ivoirienne est bel et bien une huile d’origine, issue de la terre africaine et du travail d’une filière historique en pleine redynamisation ». Une thèse qui ne peut prospérer dans la mesure où depuis quelques années déjà, la production en Côte d’Ivoire est excédentaire.
Une tradition de culture de qualité
Par ailleurs, contrairement à l’Asie, la filière de palme à huile a une longue tradition. A cela il faut ajouter l’harmonieux « mariage » avec la recherche scientifique. Ainsi le Centre national de recherche agronomique (Cnra), qui hérite d’une tradition datant de 1922, ne cesse d’améliorer la qualité du palmier ivoirien. Pour cette année, elle met à la disposition des planteurs des pépinières, des plans à haut rendement, qui mis dans de bonnes conditions, donnent le maximum de leur potentialité. Une fois adulte, ce palmier qui produit plus vite que par le passé est à ce jour le plus oléagineux et le plus productif au monde. Ce sont 600 000 plants de ce type qui sont disponibles à Ehania, une unité agricole intégrée établie depuis 1966, cette année. Ce qui permet aux producteurs d’éviter de décimer la forêt pour planter le palmier comme c’est le cas en Asie. Visiblement gênées par la tournure que prend cette mesure d’interdiction d’importation de l’huile ivoirienne, les autorités sénégalaises jouent pédale douce. Interrogé par notre correspondant à Dakar, samedi, le ministre du Commerce du Sénégal Amadou Niang a expliqué qu’il a joint les industriels ivoiriens pour lever les équivoques. « Dans le cadre d’une économie intégrée, les discussions se poursuivent dans l’intérêt des opérateurs économiques du secteur ». C’était à l’occasion de la semaine ivoirienne à Dakar. Mais la campagne insidieuse que mène celui que certains taxent de proche du président Wade inquiète.
Mamadou Doumbes
A feu doux, les responsables du groupe Sifca, le géant ivoirien de l’agroalimentaire, préparent la mise en marche de la mégaraffinerie d’huile de palme située à Abidjan. Cette artillerie lui permet d’atteindre une production de 1500t par jour. Son démarrage, initialement prévu pour le début du mois de mai, a été reporté pour le 15 juin en raison des nombreux délestages. Déjà, face à cette situation, une usine de biomasse va assurer bientôt l’autonomie et mettre la raffinerie à l’abri de tels désagréments. Cet investissement lourd coûte au groupe la somme de 15 milliards Fcfa (23 millions d’euros). Ces investissements portent aussi sur le développement des capacités de transformation. Ce qui booste énormément la production nationale ivoirienne, puisque cela vient s’ajouter à d’importants investissements déjà effectués. Les industriels ivoiriens couvrent depuis un moment la totalité de la production nationale qui est de 250 000t et écoulent leurs excédents dans les autres pays de la sous-région. En principe, tout devrait se passer sans accroc en raison des différents textes pour le libre échange entre les pays de l’Umoa. Le groupe Sifca, la locomotive, avec Nauvu, le joint-venture associant deux grosses pointures de Singapour Wilmar et Olam, s’appuyant sur sa longue tradition de culture de palmier et la qualité de son produit veut engager une offensive ce mois.
Cette initiative ne fait pas que des heureux malheureusement pour lui. Au Sénégal, il est confronté à des mesures protectionnistes. Pour mettre en doute la qualité éprouvée de son huile, une campagne insidieuse est menée pour expliquer qu’en ce moment, il s’approvisionne en Asie. Juste pour dire que son huile qu’il va mettre sur le marché sénégalais est de basse qualité. Pourtant, une équipe du journal Le Soleil du Sénégal, après une visite dans les installations de production d’huile de palme en Côte d’Ivoire, a dans son édition du 29 janvier 2010 tiré sa conclusion. « (…) Une visite de terrain dans la Côte d’Ivoire des profondeurs nous a permis de constater, de visu, que l’huile de palme ivoirienne est bel et bien une huile d’origine, issue de la terre africaine et du travail d’une filière historique en pleine redynamisation ». Une thèse qui ne peut prospérer dans la mesure où depuis quelques années déjà, la production en Côte d’Ivoire est excédentaire.
Une tradition de culture de qualité
Par ailleurs, contrairement à l’Asie, la filière de palme à huile a une longue tradition. A cela il faut ajouter l’harmonieux « mariage » avec la recherche scientifique. Ainsi le Centre national de recherche agronomique (Cnra), qui hérite d’une tradition datant de 1922, ne cesse d’améliorer la qualité du palmier ivoirien. Pour cette année, elle met à la disposition des planteurs des pépinières, des plans à haut rendement, qui mis dans de bonnes conditions, donnent le maximum de leur potentialité. Une fois adulte, ce palmier qui produit plus vite que par le passé est à ce jour le plus oléagineux et le plus productif au monde. Ce sont 600 000 plants de ce type qui sont disponibles à Ehania, une unité agricole intégrée établie depuis 1966, cette année. Ce qui permet aux producteurs d’éviter de décimer la forêt pour planter le palmier comme c’est le cas en Asie. Visiblement gênées par la tournure que prend cette mesure d’interdiction d’importation de l’huile ivoirienne, les autorités sénégalaises jouent pédale douce. Interrogé par notre correspondant à Dakar, samedi, le ministre du Commerce du Sénégal Amadou Niang a expliqué qu’il a joint les industriels ivoiriens pour lever les équivoques. « Dans le cadre d’une économie intégrée, les discussions se poursuivent dans l’intérêt des opérateurs économiques du secteur ». C’était à l’occasion de la semaine ivoirienne à Dakar. Mais la campagne insidieuse que mène celui que certains taxent de proche du président Wade inquiète.
Mamadou Doumbes