La presse ivoirienne est en danger. En effet, la vente des journaux ivoiriens est en passe de connaître des moments difficiles avec l`interdiction programmée des petits vendeurs aux abords des routes et des carrefours du district d`Abidjan. D`ailleurs, depuis l`annonce de la campagne de salubrité initiée par le gouvernement, les petits vendeurs de journaux à la criée sont quotidiennement menacés par les agents des forces de l`ordre. De sorte que ceux qui continuent de vendre aujourd`hui le font après intervention de certaines connaissances. En fin de semaine dernière, les autorités du district de la police d`Adjamé ont tenu une réunion qui prévoit le déguerpissement de tous les vendeurs ambulants y compris les vendeurs de journaux. Au cours d`une autre rencontre prévue ce mardi à la Direction générale de la police au Plateau avec Edipresse, les instructions seront données dans le sens de l`interdiction de vente des journaux sur la voie publique par le préfet d`Abidjan et le ministre de la Salubrité. Cette décision qui est de nature à menacer dangereusement la survie de la presse écrite ivoirienne risque d`entretenir un foyer de tension inutile entre le patronat de presse et les autorités administratives qui l`ont prise. Car il est bon de faire remarquer que depuis l`indépendance, ces vendeurs de journaux ont toujours fait leur travail dans ces différents lieux sans aucunement compromettre l`environnement. Etant donné que les lecteurs rentrent chez eux avec les journaux après les avoir achetés. Egalement avec cette décision, ces jeunes vendeurs qui réalisent plus de 60% des ventes des journaux seront inévitablement confrontés à de réels problèmes d`emploi en ces moments si difficiles pour tous. Et la conséquence directe si les journaux ne sont plus bien vendus, ce sont les travailleurs des entreprises de presse qui seront à leur tour confrontées aux problèmes d`emploi. Par conséquent, la décision d`interdire cette activité qui en réalité ne dérange en rien le combat contre l`insalubrité, causera beaucoup plus d`ennuis qu`elle en résorberait. Il ne serait donc pas superfétatoire de la réviser sous réserve par exemple de prendre des dispositions utiles pour que ces vendeurs de journaux soient identifiés et organisés. En tout état de cause, il s`agit d`une menace contre la liberté de la presse à laquelle les autorités compétentes devraient être très regardantes. Car la Côte d`Ivoire a déjà de sérieux problèmes. Il faut éviter d`en rajouter inutilement. Il faut éviter des provocations inutiles et de trop. Que le préfet de région d`Abidjan et le Dg de la police comprennent cela.
François Bécanthy
François Bécanthy