Plus rien ne va dans l'entourage du chef de l'Etat, Laurent Gbagbo. La guéguerre Mamadou Koulibaly-Désiré Tagro est en train de prendre des proportions alarmantes et menace sérieusement la cohésion déjà éprouvée du FPI. En effet, des pro-Koulibaly, se présentant comme des membres du secrétariat général du FPI qui adressent une "demande d'explication " à Tagro à travers laquelle ils font des révélations croustillantes sur certains dossiers obscurs de l'actuel ministre de l'Intérieur, d'une part, et le président du FPI qui ne porte pas de gants pour fustiger publiquement le président de l'Assemblée nationale et 3e vice-président du FPI, d'autre part. Le malaise semble profond.
Dans une interview accordée à un confrère de la presse nationale, le président du FPI, Pascal Affi N'guessan, a ouvertement pris le parti du ministre de l'Intérieur contre le président de l'Assemblée nationale, tous deux cadres du FPI.
"Je ne suis pas d'accord avec Mamadou Koulibaly, ni dans la forme, ni dans le fond. Sur le fond, son analyse de la mise en œuvre de l'APO est superficielle et son jugement ne peut qu'être erroné. Sa positon ne prend pas en compte la réalité de l'évolution du processus de paix depuis Ouaga", relève Affi N'guessan avant de rappeler les avancées que l'APO a permis d'obtenir.
Sur la forme, le président du FPI s'érige en véritable censeur contre la sortie de Koulibaly. "Je ne comprends pas l'attitude, ni les motivations du président Mamadou Koulibaly. J'ai le sentiment qu'il oublie trop rapidement qu'il est la deuxième personnalité de l'Etat et le 3e vice-président du FPI, parti au pouvoir. Quand on occupe cette position, on n'a pas que des avantages, il n'y a pas que les honneurs et la considération, il y a des obligations, des contraintes, à savoir qu'on ne parle pas n'importe comment et comme n'importe qui (…) Il y a un certain nombre d'obligations qu'on est obligé d'avoir", rappelle le président du FPI avant de faire observer : "Les autres qui ne parlent pas comme lui, ce n'est pas parce qu'ils sont bêtes ou lâches. C'est parce qu'ils ont une claire conscience du poids et des implications de leurs propros (…) Je suis choqué par ces attaques gratuites dans notre propre camp. Je voudrais l'inviter modestement à renoncer à une telle logique et à s'inscrire dans une démarche d'équipe, d'homme d'Etat". Pour Affi N'guessan, il n'y a pas de doute, l'acte posé par Koulibaly est "un coup donné dans le dos à ses camarades qui s'échinent à sortir le pays de la crise". Un véritable rappel à l'ordre aux allures de sermon.
Pour autant, tout le FPI ne fait pas la même analyse que son président. Même à l'intérieur du secrétariat général du FPI, l'organe exécutif du parti, des voix s'élèvent pour condamner et réclamer des comptes à celui que le président Affi couvre de toutes ses caresses.
L'offensive des pro-Koulibaly
Pour justifier la sortie du Pr Koulibaly et donner indirectement une réponse au président du FPI, des membres du secrétariat général du FPI, regroupés au sein d'un collectif, font observer que "le fait d'appartenir à un même parti politique ne signifie pas qu'il faut être solidaire dans le mal, (tribalisme, ethnicisme, magouille, corruption, compromission, népotisme, favoritisme). Le Pr Koulibaly ne peut se taire quand des individus véreux proches du président Gbagbo écorchent son image par leurs agissements à la limite de la décence. Les détracteurs du Pr Koulibaly doivent savoir qu'au FPI, à l'instar des démocraties avancées, le débat d'idée est toujours ouvert".
Et ces cadres du FPI de requérir des éclairages à Tagro sur ce qui se passe au concours d'entrée à l'Ecole nationale de police où chaque jour vient avec son lot de fraudeurs arrêtés et renvoyés. "Le ministre Tagro est-il prêt à accepter qu'une enquête parlementaire soit ouverte sur la question ?" Interrogent-ils. Ces détracteurs de Tagro lui réclament également des éclairages sur une ardoise de 8 milliards concernant l'hébergement des pèlerins ivoiriens au Hadj 2009.
Ils veulent aussi savoir pourquoi la confection des passeports biométriques a été confiée à un cadre du RDR.
"La Côte d'Ivoire, soutiennent-ils, attend des explications de Tagro sur ses conflits à relents financiers avec le Premier ministre Soro Guillaume au sujet d'un pot-de-vin de 10 milliards que Sagem-Sécurité aurait mis à leur disposition. Et les 100 milliards du Probo Koala. D'où Tagro sort-il l'argent pour créer 3 mille hectares d'hévéa ?" Le dossier est lourd, le contentieux profond. Et le constat c'est qu'il a déjà atteint les sommets de l'appareil politique sur lequel Gbagbo compte pour reconquérir le pouvoir d'Etat. On l'avait écrit, Koulibaly n'est pas seul. Cela se confirme aujourd'hui. Tagro non plus n'est pas seul, il peut compter sur le soutien d'Affi. Dans tous les cas, le FPI donne l'image d'un parti divisé, traversé par des clans et des courants. Bataille de leadership, guerre d'intérêt et de positionnement dans le dernier carré du chef ? Des personnalités, et non des moindres, ont aujourd'hui le sentiment que Gbagbo s'est laissé embobiné par des militants et des sympathisants de la dernière heure comme Désiré Tagro. Et la bataille ne fait que commencer.
Akwaba Saint Clair
Dans une interview accordée à un confrère de la presse nationale, le président du FPI, Pascal Affi N'guessan, a ouvertement pris le parti du ministre de l'Intérieur contre le président de l'Assemblée nationale, tous deux cadres du FPI.
"Je ne suis pas d'accord avec Mamadou Koulibaly, ni dans la forme, ni dans le fond. Sur le fond, son analyse de la mise en œuvre de l'APO est superficielle et son jugement ne peut qu'être erroné. Sa positon ne prend pas en compte la réalité de l'évolution du processus de paix depuis Ouaga", relève Affi N'guessan avant de rappeler les avancées que l'APO a permis d'obtenir.
Sur la forme, le président du FPI s'érige en véritable censeur contre la sortie de Koulibaly. "Je ne comprends pas l'attitude, ni les motivations du président Mamadou Koulibaly. J'ai le sentiment qu'il oublie trop rapidement qu'il est la deuxième personnalité de l'Etat et le 3e vice-président du FPI, parti au pouvoir. Quand on occupe cette position, on n'a pas que des avantages, il n'y a pas que les honneurs et la considération, il y a des obligations, des contraintes, à savoir qu'on ne parle pas n'importe comment et comme n'importe qui (…) Il y a un certain nombre d'obligations qu'on est obligé d'avoir", rappelle le président du FPI avant de faire observer : "Les autres qui ne parlent pas comme lui, ce n'est pas parce qu'ils sont bêtes ou lâches. C'est parce qu'ils ont une claire conscience du poids et des implications de leurs propros (…) Je suis choqué par ces attaques gratuites dans notre propre camp. Je voudrais l'inviter modestement à renoncer à une telle logique et à s'inscrire dans une démarche d'équipe, d'homme d'Etat". Pour Affi N'guessan, il n'y a pas de doute, l'acte posé par Koulibaly est "un coup donné dans le dos à ses camarades qui s'échinent à sortir le pays de la crise". Un véritable rappel à l'ordre aux allures de sermon.
Pour autant, tout le FPI ne fait pas la même analyse que son président. Même à l'intérieur du secrétariat général du FPI, l'organe exécutif du parti, des voix s'élèvent pour condamner et réclamer des comptes à celui que le président Affi couvre de toutes ses caresses.
L'offensive des pro-Koulibaly
Pour justifier la sortie du Pr Koulibaly et donner indirectement une réponse au président du FPI, des membres du secrétariat général du FPI, regroupés au sein d'un collectif, font observer que "le fait d'appartenir à un même parti politique ne signifie pas qu'il faut être solidaire dans le mal, (tribalisme, ethnicisme, magouille, corruption, compromission, népotisme, favoritisme). Le Pr Koulibaly ne peut se taire quand des individus véreux proches du président Gbagbo écorchent son image par leurs agissements à la limite de la décence. Les détracteurs du Pr Koulibaly doivent savoir qu'au FPI, à l'instar des démocraties avancées, le débat d'idée est toujours ouvert".
Et ces cadres du FPI de requérir des éclairages à Tagro sur ce qui se passe au concours d'entrée à l'Ecole nationale de police où chaque jour vient avec son lot de fraudeurs arrêtés et renvoyés. "Le ministre Tagro est-il prêt à accepter qu'une enquête parlementaire soit ouverte sur la question ?" Interrogent-ils. Ces détracteurs de Tagro lui réclament également des éclairages sur une ardoise de 8 milliards concernant l'hébergement des pèlerins ivoiriens au Hadj 2009.
Ils veulent aussi savoir pourquoi la confection des passeports biométriques a été confiée à un cadre du RDR.
"La Côte d'Ivoire, soutiennent-ils, attend des explications de Tagro sur ses conflits à relents financiers avec le Premier ministre Soro Guillaume au sujet d'un pot-de-vin de 10 milliards que Sagem-Sécurité aurait mis à leur disposition. Et les 100 milliards du Probo Koala. D'où Tagro sort-il l'argent pour créer 3 mille hectares d'hévéa ?" Le dossier est lourd, le contentieux profond. Et le constat c'est qu'il a déjà atteint les sommets de l'appareil politique sur lequel Gbagbo compte pour reconquérir le pouvoir d'Etat. On l'avait écrit, Koulibaly n'est pas seul. Cela se confirme aujourd'hui. Tagro non plus n'est pas seul, il peut compter sur le soutien d'Affi. Dans tous les cas, le FPI donne l'image d'un parti divisé, traversé par des clans et des courants. Bataille de leadership, guerre d'intérêt et de positionnement dans le dernier carré du chef ? Des personnalités, et non des moindres, ont aujourd'hui le sentiment que Gbagbo s'est laissé embobiné par des militants et des sympathisants de la dernière heure comme Désiré Tagro. Et la bataille ne fait que commencer.
Akwaba Saint Clair
