Les problèmes qui minent l’université de Cocody inquiètent la coordination nationale des enseignants du supérieur et des chercheurs, qui essaie d’y apporter des solutions.
La dégradation et la vétusté des infrastructures de l’Université de Cocody et l’anarchie qui y règne préoccupe à plus d’un titre la Coordination nationale des enseignants du supérieur et des chercheurs (Cnec). Aussi, avec l’avènement d’une nouvelle équipe à la tête de l’Université, la Cnec a décidé de prendre le taureau par les cornes. Et ce, en initiant une conférence hier, à l’amphithéâtre Lorougnon Guédé avec la participation de deux conférenciers de renom, en présence des professeurs et étudiants et du président et vice-présidents de l’Université de Cocody. Le porte-parole de la Cnec, le Pr Traoré Flavien, a instruit d’entrée de jeu que cette conférence permettra d’aider les responsables d’universités nouvellement élus à améliorer les conditions de travail des étudiants et enseignants sans toutefois faire le procès des équipes dirigeantes qui se sont succédé à la tête de l’établissement. Pour Pr Dibi Kouadio Augustin, professeur de philosophie et premier conférencier, une université comme toute chose qui existe doit avoir une visibilité. Et pour se projeter dans l’avenir de l’université, il faut ouvrir son présent à son possible le plus proche. Mais l’Université de Cocody, avec ses routes avec des nids de poule, ses trottoirs occupés par des cabines téléphoniques et ses salles de classes qui n’offrent plus un cadre adéquat, est tout sauf un campus universitaire. « Comment dans ces conditions nous étonner de certains des comportements des étudiants. En effet, la laideur et la désharmonie de l’espace extérieur produisent subtilement des âmes sans breuvage substantiel qui, déchainées, peuvent tout oser. L’âme a besoin de se nourrir de beauté, de ce qui au fond appartient à l’ordre et à la gratuité. La division gagne subtilement notre université. Celle-ci se laisse envahir par les courbures et les aspérités de la société. Pourtant, en bonne logique, c’est vers l’université que les regards devraient s’orienter quand tout semble obscur et que l’on cherche une étincelle de lumière», explique le professeur titulaire de philosophie. L’avenir de l’université ne peut s’envisager, selon le Pr Dibi Kouadio Augustin, sans trois gestes : gérer, administrer et négocier. Ainsi, a-t-il poursuivi, gérer en entretenant le patrimoine, en acquérant de nouveaux équipements et en créant de nouveaux espaces de convivialité. Ensuite administrer, toujours selon le Pr Dibi Kouadio, en rassurant et en mettant en confiance et en évitant les scandales financiers qui n’honorent pas une maison’’ dont les habitants savent que si l’argent leur est nécessaire pour leur vie quotidienne, il ne saurait être une fin absolue, une fin plus haute que la quête du savoir qu’ils ont choisie’’. Enfin, négocier afin que puissent exister les perspectives ‘‘une meilleure élévation de la conscience. Pour sa part, le Pr Zinsou Edmé Michel, maître assistant à l’Institut de recherche d’enseignement et d’expérimentation en Pédagogie (Ireep) et 2ème conférencier, a déclaré que travailler sur l’avenir de l’Université de Cocody est une véritable gageure. « Nous ne savons pas à quel moment réfléchir sur cette université car elle n’a pas le même âge que l’université d’Abobo-Adjamé et l’université de Bouaké. Ensuite, les problèmes sont si nombreux qu’il nous serait impossible d’une part de les aborder tous. D’autre part, vouloir les recenser tous nous amènera à présenter un catalogue de problème qui n’apportera rien à cette tribune », a-t-il évoqué. La cause principale du mauvais fonctionnement de l’université de Cocody, selon le Pr Zinsou Michel, est un problème de management. « Mais une raison qui nous amène à croire en l’avenir de notre université est son audience auprès des universités africaines et européennes. Car malgré notre Alma mater est toujours bien positionnée et cela par la qualité de ses enseignants. Enfin, les résultats d’une recherche que nous avons menée en 2005 montrent que la société ivoirienne a encore une représentation sociale positive de l’Université en Côte d’Ivoire à part les étudiants qui en ont une représentation négative. L’avenir de l’Université peut être reluisant si tous les acteurs prennent conscience que cette université nous appartient », a interpellé le conférencier.
Napargalè Marie
Légende : L’avenir de l’Université de Cocody préoccupe enseignants et étudiants.
La dégradation et la vétusté des infrastructures de l’Université de Cocody et l’anarchie qui y règne préoccupe à plus d’un titre la Coordination nationale des enseignants du supérieur et des chercheurs (Cnec). Aussi, avec l’avènement d’une nouvelle équipe à la tête de l’Université, la Cnec a décidé de prendre le taureau par les cornes. Et ce, en initiant une conférence hier, à l’amphithéâtre Lorougnon Guédé avec la participation de deux conférenciers de renom, en présence des professeurs et étudiants et du président et vice-présidents de l’Université de Cocody. Le porte-parole de la Cnec, le Pr Traoré Flavien, a instruit d’entrée de jeu que cette conférence permettra d’aider les responsables d’universités nouvellement élus à améliorer les conditions de travail des étudiants et enseignants sans toutefois faire le procès des équipes dirigeantes qui se sont succédé à la tête de l’établissement. Pour Pr Dibi Kouadio Augustin, professeur de philosophie et premier conférencier, une université comme toute chose qui existe doit avoir une visibilité. Et pour se projeter dans l’avenir de l’université, il faut ouvrir son présent à son possible le plus proche. Mais l’Université de Cocody, avec ses routes avec des nids de poule, ses trottoirs occupés par des cabines téléphoniques et ses salles de classes qui n’offrent plus un cadre adéquat, est tout sauf un campus universitaire. « Comment dans ces conditions nous étonner de certains des comportements des étudiants. En effet, la laideur et la désharmonie de l’espace extérieur produisent subtilement des âmes sans breuvage substantiel qui, déchainées, peuvent tout oser. L’âme a besoin de se nourrir de beauté, de ce qui au fond appartient à l’ordre et à la gratuité. La division gagne subtilement notre université. Celle-ci se laisse envahir par les courbures et les aspérités de la société. Pourtant, en bonne logique, c’est vers l’université que les regards devraient s’orienter quand tout semble obscur et que l’on cherche une étincelle de lumière», explique le professeur titulaire de philosophie. L’avenir de l’université ne peut s’envisager, selon le Pr Dibi Kouadio Augustin, sans trois gestes : gérer, administrer et négocier. Ainsi, a-t-il poursuivi, gérer en entretenant le patrimoine, en acquérant de nouveaux équipements et en créant de nouveaux espaces de convivialité. Ensuite administrer, toujours selon le Pr Dibi Kouadio, en rassurant et en mettant en confiance et en évitant les scandales financiers qui n’honorent pas une maison’’ dont les habitants savent que si l’argent leur est nécessaire pour leur vie quotidienne, il ne saurait être une fin absolue, une fin plus haute que la quête du savoir qu’ils ont choisie’’. Enfin, négocier afin que puissent exister les perspectives ‘‘une meilleure élévation de la conscience. Pour sa part, le Pr Zinsou Edmé Michel, maître assistant à l’Institut de recherche d’enseignement et d’expérimentation en Pédagogie (Ireep) et 2ème conférencier, a déclaré que travailler sur l’avenir de l’Université de Cocody est une véritable gageure. « Nous ne savons pas à quel moment réfléchir sur cette université car elle n’a pas le même âge que l’université d’Abobo-Adjamé et l’université de Bouaké. Ensuite, les problèmes sont si nombreux qu’il nous serait impossible d’une part de les aborder tous. D’autre part, vouloir les recenser tous nous amènera à présenter un catalogue de problème qui n’apportera rien à cette tribune », a-t-il évoqué. La cause principale du mauvais fonctionnement de l’université de Cocody, selon le Pr Zinsou Michel, est un problème de management. « Mais une raison qui nous amène à croire en l’avenir de notre université est son audience auprès des universités africaines et européennes. Car malgré notre Alma mater est toujours bien positionnée et cela par la qualité de ses enseignants. Enfin, les résultats d’une recherche que nous avons menée en 2005 montrent que la société ivoirienne a encore une représentation sociale positive de l’Université en Côte d’Ivoire à part les étudiants qui en ont une représentation négative. L’avenir de l’Université peut être reluisant si tous les acteurs prennent conscience que cette université nous appartient », a interpellé le conférencier.
Napargalè Marie
Légende : L’avenir de l’Université de Cocody préoccupe enseignants et étudiants.