L’idée bouillonne dans sa tête. Après vingt mois d’incarcération au pénitencier de Yopougon, Kambiré Sié nourrit le rêve de s’évader. Il partage son projet avec ses quatre co-détenus. Il s’agit de Koné Djakaridja, de Kramo Amani Eric, de Coulibaly Issouf et de Diabaté Lamine. Tous font partie de la bande dirigée par Sié. Ils ont été condamnés à dix ans de prison pour vol de nuit en réunion à main armée. Dans la cellule où ils se trouvent au bâtiment C, selon Sié, il y a quatre-vingts personnes qui se partagent une surface de quatre mètres carrés. A vrai dire, nous explique-t-il, seule la raison du plus fort règne.
Le plan de l’évasion
C’est-à-dire que les plus forts piétinent les plus faibles. Et, le maître des lieux, un certain Simplice, ne rend pas la vie facile aux autres prisonniers notamment à Sié et ses quatre compagnons. « On devait cotiser chaque vendredi la somme de 200Fcfa par personne. Nous sommes quatre-vingts personnes. Cet argent était destiné à Simplice et son ami qui se nomme Eneka. Parmi nous, celui qui ne payait pas les 200Fcfa, Simplice le battait et il lui interdisait de se coucher. Le plus chanceux, devait rester debout toute la nuit. Dans le pire des cas, Simplice expulsait celui qui n’avait pas cotisé ; et la personne était une proie facile pour les autres détenus. Moi et mes amis, avons des difficultés pour lui donner les 200Fcfa exigés. Il nous bastonnait tous les jours. On en avait marre», clame Sié qui veut s’évader de la prison pour, dit-il, être en paix. Pour réaliser son projet, il met à contribution Djakaridja, Eric, Issouf et Lamine. C’est Issouf qui exécute la stratégie mise en place. Elle consiste à tromper la vigilance des gardes pénitentiaires à l’heure du déjeuner vers 16 heures. Issouf explique comment il procède. «On a un complice à l’extérieur de la prison. C’est lui qui nous amenait de la nourriture non préparée. Dans la provision, il y avait un bidon d’huile de palme contenant de la lame de scie. Au fur à mesure, on faisait entrer les lames de scie par cette technique. On s’est retrouvé avec une dizaine de lames de scie », dit-il. Selon lui, ces objets tranchants devaient servir à couper les barreaux. La bande réussit à sortir de sa cellule, dans la nuit du dimanche au lundi 24 mai. Kambiré Sié et ses co-prisonniers tentent de filer par l’un des égouts qui débouchent du côté de N’dotré (Abobo). Manque de pot pour les fuyards, car ils sont capturés par des gardes pénitentiaires au moment où ils s’apprêtaient à quitter la prison. Sié, Djakaridja, Eric, Issouf et Lamine comparaissent à la barre du tribunal de Yopougon, le 7 juin pour répondre des faits de tentative d’évasion. Ils plaident coupables mais les prévenus justifient leur acte. Selon Kambiré Sié, lui et ses co-accusés voulaient échapper à la barbarie de « leur chef de cellule », le nommé Simplice. Pour le substitut du procureur de la République, l’affaire témoigne de la négligence et de la non-vigilance des geôliers. Il n’a pas eu la langue de bois pour tancer ceux-ci. « Comment des gens ont pu faire parvenir des lames de scie à des détenus. Il n’y a pas de doute. Il existe une complicité entre ces personnes et les gardes pénitentiaires. Pour nous, c’est un acte grave et la responsabilité des gardiens de la prison est engagée. Voici des criminels qui bénéficient de l’aide de ceux qui doivent surveiller la prison. Il faut que cet acte soit réprimé par la loi. Nous requérons 10 ans de prison », communique le ministère public. Toutefois, le tribunal ne le suit pas dans son réquisitoire. Selon la juge, les éléments constitutifs de la tentative d’évasion ne sont pas réunis. «Il n’y a pas d’élément matériel qui prouve que les prévenus ont tenté de s’évader. Donc, le délit n’est pas établi. Par conséquence, nous renvoyons les accusés des fins de la poursuite», décide la magistrate. Ainsi, la bande de Kambiré retourne à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). Ils vont continuer de purger leur ancienne peine c’est-à-dire celle de 10 ans fermes pour les faits de vol de nuit en réunion.
Un compte rendu d’audience de Ouattara Moussa
Le plan de l’évasion
C’est-à-dire que les plus forts piétinent les plus faibles. Et, le maître des lieux, un certain Simplice, ne rend pas la vie facile aux autres prisonniers notamment à Sié et ses quatre compagnons. « On devait cotiser chaque vendredi la somme de 200Fcfa par personne. Nous sommes quatre-vingts personnes. Cet argent était destiné à Simplice et son ami qui se nomme Eneka. Parmi nous, celui qui ne payait pas les 200Fcfa, Simplice le battait et il lui interdisait de se coucher. Le plus chanceux, devait rester debout toute la nuit. Dans le pire des cas, Simplice expulsait celui qui n’avait pas cotisé ; et la personne était une proie facile pour les autres détenus. Moi et mes amis, avons des difficultés pour lui donner les 200Fcfa exigés. Il nous bastonnait tous les jours. On en avait marre», clame Sié qui veut s’évader de la prison pour, dit-il, être en paix. Pour réaliser son projet, il met à contribution Djakaridja, Eric, Issouf et Lamine. C’est Issouf qui exécute la stratégie mise en place. Elle consiste à tromper la vigilance des gardes pénitentiaires à l’heure du déjeuner vers 16 heures. Issouf explique comment il procède. «On a un complice à l’extérieur de la prison. C’est lui qui nous amenait de la nourriture non préparée. Dans la provision, il y avait un bidon d’huile de palme contenant de la lame de scie. Au fur à mesure, on faisait entrer les lames de scie par cette technique. On s’est retrouvé avec une dizaine de lames de scie », dit-il. Selon lui, ces objets tranchants devaient servir à couper les barreaux. La bande réussit à sortir de sa cellule, dans la nuit du dimanche au lundi 24 mai. Kambiré Sié et ses co-prisonniers tentent de filer par l’un des égouts qui débouchent du côté de N’dotré (Abobo). Manque de pot pour les fuyards, car ils sont capturés par des gardes pénitentiaires au moment où ils s’apprêtaient à quitter la prison. Sié, Djakaridja, Eric, Issouf et Lamine comparaissent à la barre du tribunal de Yopougon, le 7 juin pour répondre des faits de tentative d’évasion. Ils plaident coupables mais les prévenus justifient leur acte. Selon Kambiré Sié, lui et ses co-accusés voulaient échapper à la barbarie de « leur chef de cellule », le nommé Simplice. Pour le substitut du procureur de la République, l’affaire témoigne de la négligence et de la non-vigilance des geôliers. Il n’a pas eu la langue de bois pour tancer ceux-ci. « Comment des gens ont pu faire parvenir des lames de scie à des détenus. Il n’y a pas de doute. Il existe une complicité entre ces personnes et les gardes pénitentiaires. Pour nous, c’est un acte grave et la responsabilité des gardiens de la prison est engagée. Voici des criminels qui bénéficient de l’aide de ceux qui doivent surveiller la prison. Il faut que cet acte soit réprimé par la loi. Nous requérons 10 ans de prison », communique le ministère public. Toutefois, le tribunal ne le suit pas dans son réquisitoire. Selon la juge, les éléments constitutifs de la tentative d’évasion ne sont pas réunis. «Il n’y a pas d’élément matériel qui prouve que les prévenus ont tenté de s’évader. Donc, le délit n’est pas établi. Par conséquence, nous renvoyons les accusés des fins de la poursuite», décide la magistrate. Ainsi, la bande de Kambiré retourne à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). Ils vont continuer de purger leur ancienne peine c’est-à-dire celle de 10 ans fermes pour les faits de vol de nuit en réunion.
Un compte rendu d’audience de Ouattara Moussa