En août 2009, Mobio Djoman Antoine approche Aboukoua Alain Charles par l'intermédiaire de Bédé Assamoi. A 56 ans, Antoine, retraité de la compagnie ivoirienne d'électricité (Cie), déclare que lors de l'une de ses conversations avec Alain, celui-ci lui dit qu'il vend six lots, situés à Abobo-Baoulé dans la commune du maire Adama Toungara. « Il m'a convaincu que lui et ses frères disposaient de terrains à vendre. J'ai été intéressé. Alain m'a conduit sur le site et j'ai acheté les six lots d'une valeur globale de 7.950.000Fcfa. Il m'a délivré des lettres d'attribution datant du 6 août 2008. Chose que j'ai trouvé étrange. Cependant, il m'a fait comprendre que c'est parce que les premières lettres avaient été délivrées à cette date qu'il a maintenu la même date pour les autres lettres d'attribution », affirme l'ancien agent technique de la Cie. Pour vérifier l'authenticité des documents afférents aux six lots, Alain fait croire au vieil homme qu'il s'agit d'un certain Dakro. Ce dernier serait géomètre et c'est lui qui serait chargé de s'occuper des mutations des lots au niveau du district d'Abidjan. Malheureusement, déplore Antoine, le soi-disant géomètre ne s'est jamais présenté aux quatre rendez-vous, pris depuis le 11 décembre 2009 jusqu'au 14 mai 2010. « Le 12 mai, j'ai décidé de me rendre au service de construction du district d'Abidjan en compagnie du nommé Alain. L'objectif de ce déplacement était de vérifier si les documents délivrés étaient authentiques », ajoute-t-il sur un ton d'agacement. Antoine rencontre Mme Pépé, responsable du service chargé de contrôler la véracité desdits documents. C'est à ce moment-là que le pot-aux-roses est découvert. Dakro, soutient Antoine, n'était en réalité qu'un arnaqueur et un imposteur. Il s'est fait passer pour Dakro Aurélien. Lui est le vrai géomètre connu des fichiers du service de construction. « Sur ce, les responsables ont prouvé que tous ces documents délivrés à savoir les lettres d'attribution, le permis de construire, le certificat de propriété, l'arrêté de concession provisoire sont avérés faux », confie le retraité désabusé par la découverte de la supercherie. Selon lui, ce sont les responsables du service de la construction du district qui ont conduit Aboukoua Alain Charles au commissariat spécial de police du district d'Abidjan. « J'ai donc porté plainte contre lui pour escroquerie, faux et usage de faux », souligne le cinquantenaire. Interrogé sur l'authenticité des documents qu'il a délivrés au plaignant, Alain se défend. Il affirme que c'est en accord avec ses frères et sœurs qu'il a vendu les six lots. « S'agissant des lettres d'attribution et tous les autres documents, j'ai été chargé de m'en occuper. Ainsi, j'ai pris attache avec le nommé Moctar qui travaillait avec Dakro, géomètre au service de construction du district d'Abidjan.
L'argent facile égal ennuis
C'est à ce dernier que j'ai toujours remis les moyens financiers pour faire les mutations dont il était question. Il s'agit des lettres d'attribution, l'arrêté de concession provisoire et le permis de construire. C'est donc moi qui ai remis tous ces documents que je considère légaux à Mobio », soutient Alain en ajoutant que c'est à la demande de l'acquéreur des six lots qu'il s'est rendu au district pour vérifier les documents en question.
Selon M. Mobio, il voulait éviter un second mauvais tacle que lui aurait posé M. Assamoi en lui vendant un terrain avec de faux papiers. « Nous nous sommes rendus au service de construction. Nous avons rencontré Mme Pépé, la responsable des lieux. Celle-ci a indiqué que les papiers n'étaient pas vrais. Sur-le-champ, j'ai proposé au plaignant de nous rendre en famille pour refaire les cessions et revenir les déposer au district afin d'obtenir les vrais documents ; ce qu'il a refusé. C'est dans ces conditions que j'ai été conduit au commissariat », indique le prévenu tout en reconnaissant qu'il a bel et bien vendu les six lots à Antoine. « Il a versé la somme de 7.950.000Fcfa. Je représente mes quatre frères. Il est impossible de retrouver le nommé Moctar car je n'ai aucune information sur lui », tente de convaincre Alain. Interrogé sur les faits, Ano Wilfried Stéphane, géomètre et chef du service aménagement au district d'Abidjan, dit que M. Mobio l'a approché pour vérifier les documents délivrés par Aboukoua. Après examens desdits papiers, avance Wilfried, il a fait remarquer à Antoine que c'était du faux en lui expliquant qu'aucune mutation n'avait été faite à son nom dans les registres de son service. « La signature et le cachet du gouverneur ont été imités. Raison pour laquelle nous avons conclu que tous les documents relèvent du faux », conclut le chef de service aménagement. Les investigations de la police ont permis de mettre la main sur le complice d'Alain. Il se nomme Dakro Pégabonananan Aurélien. Il se dit agent commercial, les jours pairs, puis opérateur immobilier, les jours impairs. « Je n'ai servi que d'intermédiaire à un certain Moctar pour la délivrance des documents afférents aux lots. Je ne reconnais pas les faits d'escroquerie, de faux et usage de faux. Je suis fort surpris d'être cité dans cette affaire. Je ne suis, ni de près ni de loin, mêlé à cette histoire », se défend-il à la barre du tribunal des flagrants délits au Plateau, le 26 mai. Mais Dakro est confondu par les aveux de son complice, Alain. Celui-ci soutient qu'il est bel et bien impliqué dans l'affaire. Dakro se bat comme un beau diable pour se laver les mains à la Ponce-Pilate. Un exercice qu'il ne parvient pas à résoudre car le ministère et le tribunal le confondent. Ainsi, Aboukoua Alain Charles et Dakro Pégabonananan Aurélien sont reconnus coupables des faits par le juge. En répression, ils sont condamnés à trois ans de prison assortis d'une amende de 100 mille Fcfa. A la fin de leur punition, ils doivent payer la somme de 10 millions Fcfa au plaignant.
Ouattara Moussa
L'argent facile égal ennuis
C'est à ce dernier que j'ai toujours remis les moyens financiers pour faire les mutations dont il était question. Il s'agit des lettres d'attribution, l'arrêté de concession provisoire et le permis de construire. C'est donc moi qui ai remis tous ces documents que je considère légaux à Mobio », soutient Alain en ajoutant que c'est à la demande de l'acquéreur des six lots qu'il s'est rendu au district pour vérifier les documents en question.
Selon M. Mobio, il voulait éviter un second mauvais tacle que lui aurait posé M. Assamoi en lui vendant un terrain avec de faux papiers. « Nous nous sommes rendus au service de construction. Nous avons rencontré Mme Pépé, la responsable des lieux. Celle-ci a indiqué que les papiers n'étaient pas vrais. Sur-le-champ, j'ai proposé au plaignant de nous rendre en famille pour refaire les cessions et revenir les déposer au district afin d'obtenir les vrais documents ; ce qu'il a refusé. C'est dans ces conditions que j'ai été conduit au commissariat », indique le prévenu tout en reconnaissant qu'il a bel et bien vendu les six lots à Antoine. « Il a versé la somme de 7.950.000Fcfa. Je représente mes quatre frères. Il est impossible de retrouver le nommé Moctar car je n'ai aucune information sur lui », tente de convaincre Alain. Interrogé sur les faits, Ano Wilfried Stéphane, géomètre et chef du service aménagement au district d'Abidjan, dit que M. Mobio l'a approché pour vérifier les documents délivrés par Aboukoua. Après examens desdits papiers, avance Wilfried, il a fait remarquer à Antoine que c'était du faux en lui expliquant qu'aucune mutation n'avait été faite à son nom dans les registres de son service. « La signature et le cachet du gouverneur ont été imités. Raison pour laquelle nous avons conclu que tous les documents relèvent du faux », conclut le chef de service aménagement. Les investigations de la police ont permis de mettre la main sur le complice d'Alain. Il se nomme Dakro Pégabonananan Aurélien. Il se dit agent commercial, les jours pairs, puis opérateur immobilier, les jours impairs. « Je n'ai servi que d'intermédiaire à un certain Moctar pour la délivrance des documents afférents aux lots. Je ne reconnais pas les faits d'escroquerie, de faux et usage de faux. Je suis fort surpris d'être cité dans cette affaire. Je ne suis, ni de près ni de loin, mêlé à cette histoire », se défend-il à la barre du tribunal des flagrants délits au Plateau, le 26 mai. Mais Dakro est confondu par les aveux de son complice, Alain. Celui-ci soutient qu'il est bel et bien impliqué dans l'affaire. Dakro se bat comme un beau diable pour se laver les mains à la Ponce-Pilate. Un exercice qu'il ne parvient pas à résoudre car le ministère et le tribunal le confondent. Ainsi, Aboukoua Alain Charles et Dakro Pégabonananan Aurélien sont reconnus coupables des faits par le juge. En répression, ils sont condamnés à trois ans de prison assortis d'une amende de 100 mille Fcfa. A la fin de leur punition, ils doivent payer la somme de 10 millions Fcfa au plaignant.
Ouattara Moussa