Braquage à main armée - Le voleur prend 10 ans

-Mme la juge, il a mis un pistolet contre mon ventre !
-Est-ce qu’il y avait des poteaux électriques à côté lorsqu’il vous agressait ?
-Hein ?
-Vous connaissez les poteaux électriques ?
-Oui.
Mlle Akissi qui explique son agression au juge des flagrants délits, ce vendredi, a les larmes aux yeux. A côté d’elle, se tient son agresseur : Koné Cheik, alias Sekouba, dans la vingtaine. C’est un petit monsieur au front saillant. Il a braqué Akissi avec l’aide de son acolyte qui a eu le temps de prendre la tangente. Le procureur veut se rassurer:
-êtes-vous sûre que c’est bien votre agresseur ?
-Oui, répond Akissi, la voix étranglée par des sanglots. Je le reconnais par sa petite taille et par son front.
Le juge lui demande de revenir un peu sur les faits.
-Ce jour-là, je passais lorsqu’ils m’ont agressée. Ils ont pris mon téléphone et de l’argent (le tout estimé à 65 mille Fcfa).
Le juge lui demande comment l’agression s’est déroulée.
-Il y a un qui est passé devant et l’autre derrière.
-sur quel côté de votre corps ont-ils pointé le pistolet? demande le procureur.
-Contre mon ventre.
-Est-ce que vous trembliez ?
-Oui.
On donne la parole à Sékouba qui est bien sage, les mains croisées devant lui. Il répète les mêmes propos qu’il n’a cessé de répéter pendant son audition à la police et au parquet.
-Je ne l’ai pas agressée, je l’ai escroquée. Depuis que je suis né, je n’ai jamais attrapé une arme, Mme la juge.
Vu son passé d’ancien bagnard, Koné Cheik est condamné à 10 ans fermes.

Raphaël Tanoh