Les «flagrants délits» cherchent salle
Depuis que la salle des flagrants délits a été endommagée par les intempéries et abandonnée, il est difficile de tenir les audiences. Ce vendredi, les parents des prévenus venus nombreux pour assister aux jugements de leurs proches ont attendu dans les halls, de 13 heures à 16h. Las de patienter, ils ont fait du tapage pour qu’une salle soit vite trouvée pour les flagrants délits. C’est finalement dans une petite salle du parquet, une chambre civile, que les audiences ont eu lieu. Mais quelle chaleur à l’intérieur ! Les prévenus étaient coincés dans un petit box. Beaucoup étaient assis à même le sol. Le public n’a pas eu de place. Malgré tout, les procès se sont déroulés dans ambiance acceptable.
Manque de pot
Mika Sidibé et Salif M., respectivement 19 et 23 ans, sont à la barre pour vol en réunion. Les deux garçons ont piqué le téléphone de Jean. A la barre, ils reconnaissent les faits sans ambages. Ils sont même pressés pour que le juge donne la sentence. En temps normal, pour un vol de ce genre, ils écoperont au plus de six mois ferme. Mais, alors que le juge s’apprête à donner la sentence, le procureur fait une précision :
-Ils ont agressé Jean pour lui prendre son téléphone. Ayant peur qu’il crie « au voleur », ils l’ont poignardé.
Zut ! le mot « poignardé » est sorti. Du coup, tout change. C’est un vol de nuit avec circonstance aggravante.
-3 trois ans fermes! indique la juge.
« Qui lui a demandé les détails ? », semblent se dire les deux garçons en quittant la barre.
Y a pas d’affaire interne, ici
Dossier N° 15. Mobio Luc, 43 ans, a détourné l’argent de Marcelin.
-Vous êtes technicien de surface, cite la juge. Vous êtes accusé de d’avoir détourné la somme de 140.000 Fcfa. Devant le procureur vous avez dit que vous ne reconnaissez pas les faits. Qu’est-ce que vous ne reconnaissez pas au juste?
-Je reconnais que je lui dois 140.000 Fcfa.
L’argent lui a été remis par Marcelin pour faire des travaux chez sa mère.
-Sa mère m’a dit qu’elle n’avait plus envie de faire faire des travaux. Marcelin voulait alors que je lui rembourse. Or, j’avais commencé les travaux.
-Si vous aviez fait les travaux, pourquoi vous accuse-t-il?
-C’est un problème interne, Mme la juge.
-Il n’y a pas de problème interne, ici.
En l’absence du plaignant, le juge explique à Luc qu’elle va renvoyer l’affaire pour la comparution de Marcelin, s’il continue de tergiverser.
-J’ai dit que je reconnais les faits, Mme la juge.
On se demande de quoi est-ce qu’il a peur. De toute façon, il sera « interné » au bagne. 2 mois fermes !
Une sélection de Raphaël Tanoh
Depuis que la salle des flagrants délits a été endommagée par les intempéries et abandonnée, il est difficile de tenir les audiences. Ce vendredi, les parents des prévenus venus nombreux pour assister aux jugements de leurs proches ont attendu dans les halls, de 13 heures à 16h. Las de patienter, ils ont fait du tapage pour qu’une salle soit vite trouvée pour les flagrants délits. C’est finalement dans une petite salle du parquet, une chambre civile, que les audiences ont eu lieu. Mais quelle chaleur à l’intérieur ! Les prévenus étaient coincés dans un petit box. Beaucoup étaient assis à même le sol. Le public n’a pas eu de place. Malgré tout, les procès se sont déroulés dans ambiance acceptable.
Manque de pot
Mika Sidibé et Salif M., respectivement 19 et 23 ans, sont à la barre pour vol en réunion. Les deux garçons ont piqué le téléphone de Jean. A la barre, ils reconnaissent les faits sans ambages. Ils sont même pressés pour que le juge donne la sentence. En temps normal, pour un vol de ce genre, ils écoperont au plus de six mois ferme. Mais, alors que le juge s’apprête à donner la sentence, le procureur fait une précision :
-Ils ont agressé Jean pour lui prendre son téléphone. Ayant peur qu’il crie « au voleur », ils l’ont poignardé.
Zut ! le mot « poignardé » est sorti. Du coup, tout change. C’est un vol de nuit avec circonstance aggravante.
-3 trois ans fermes! indique la juge.
« Qui lui a demandé les détails ? », semblent se dire les deux garçons en quittant la barre.
Y a pas d’affaire interne, ici
Dossier N° 15. Mobio Luc, 43 ans, a détourné l’argent de Marcelin.
-Vous êtes technicien de surface, cite la juge. Vous êtes accusé de d’avoir détourné la somme de 140.000 Fcfa. Devant le procureur vous avez dit que vous ne reconnaissez pas les faits. Qu’est-ce que vous ne reconnaissez pas au juste?
-Je reconnais que je lui dois 140.000 Fcfa.
L’argent lui a été remis par Marcelin pour faire des travaux chez sa mère.
-Sa mère m’a dit qu’elle n’avait plus envie de faire faire des travaux. Marcelin voulait alors que je lui rembourse. Or, j’avais commencé les travaux.
-Si vous aviez fait les travaux, pourquoi vous accuse-t-il?
-C’est un problème interne, Mme la juge.
-Il n’y a pas de problème interne, ici.
En l’absence du plaignant, le juge explique à Luc qu’elle va renvoyer l’affaire pour la comparution de Marcelin, s’il continue de tergiverser.
-J’ai dit que je reconnais les faits, Mme la juge.
On se demande de quoi est-ce qu’il a peur. De toute façon, il sera « interné » au bagne. 2 mois fermes !
Une sélection de Raphaël Tanoh
