x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Faits Divers Publié le lundi 31 mai 2010 | Nord-Sud

Accident de la circulation à Adjamé : Un bus de la Sotra plonge du pont, 126 blessés

Touré Tiécoura, agent hôtelier à Vridi, se rend au travail. En empruntant à la gare Nord à Adjamé, ce matin (hier) le bus n°29, immatriculé 1725 EQ01, de la société de transport abidjanais (Sotra), ce père de cinq enfants n'imagine pas que son trajet allait tourner court. Il a seulement le temps de crier « on est mort ! ». Après avoir pris le virage pour monter sur le pont, le conducteur du bus qui transporte Tiécoura, se trouve devant un obstacle. « J'étais assis non loin du chauffeur. Il évitait un nid de poule lorsque son frein a lâché. Il a tenté de le contourner en passant à sa droite. Mais, le volant du bus s'est bloqué. On n'a commencé à paniquer. C'est ainsi qu'il s'est dirigé vers la grille de protection qui longe le pont. La barre de fer à céder à cause du choc », explique l'agent hôtelier. Selon lui, les choses se sont passés tellement vide qu'il a été surpris de se retrouver dans le ravin. «Le bus a plongé et nous nous sommes retrouvés sur le sol. Il y avait assez de personnes blessées. Le sang était partout sur le sol», raconte notre interlocuteur qui a reçu des éclats de vitres à la poitrine et à la tête. Sur le sol, du sang mélangé au gasoil laissent échapper de fortes odeurs. Fatou Kéita, une autre passagère du bus accidenté en est sortie avec des blessures à la hanche, au bras gauche. « Je partais à Port-Bouët pour rendre visite à une tante. Je me retrouve sur un lit d'hôpital avec plusieurs blessures. Nous avons eu assez de chance car je n'ai jamais pensé que nous pouvions sortir vivants de cette accident. Imaginez-vous, un bus qui plonge d'un pont haut de 4,5 m. C'est vrai que mes blessures sont importantes mais ma vie est hors de danger. J'ai reçu les premiers soins après avoir fait la radiologie », nous confie cette jeune femme de 32 ans. Elle fait partie des cinq blessés dont un cas grave évacués au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Treichville par le Groupement des sapeurs pompiers militaires (Gspm) de l'Indénié. Selon les soldats du feu approchés sur le lieu de la chute, c'est vers 10h05 que l'accident s'est produit. « On ne connaît pas l'origine de l'accident. Nous avons mis cinq minutes pour arriver. Les secours se sont organisés avec trois de nos ambulances et trois autres appartenant à la Sotra. Notre promptitude a permis de sauver des vies humaines. Il n'y a eu aucun décès. Nous déplorons seulement une centaine de blessés. Ils ont été évacués au Chu de Cocody et au Chu de Treichville », explique brièvement le sergent-chef Kassi Félix du Gspm qui nous demande poliment de nous rendre à la caserne de l'Indénie pour avoir l'identité des victimes. Sur place, le sous-officier de permanence indique que l'équipe d'intervention n'avait pas encore établi le bilan définitif. «Le rapport doit être remis au chef pour qu'il nous autorise à publier les noms des victimes», déclare l'homme en treillis. Selon lui, la grande partie des blessés a été évacuée au Chu de Cocody.

Polémique autour de l'origine de l'accident

Pour comprendre ce qui est à la base de l'accident, nous avons approché le chef de la gare- Nord qui indique que c'est la direction de la Sotra qui pourrait donner des éclaircissements. Si les responsables refusent de le faire, il n'en demeure pas moins que des machinistes sous le sceau de l'anonymat pointent du doigt le système de freinage des bus. « Tous nos bus sont défaillants. Ce sont des cercueils roulants. Nous avons plus d'une fois attiré l'attention de la direction technique mais rien n'a été fait. Les bus affectés sur les lignes ordinaires ont tous des problèmes de freinage. Ces bus aussi ont un problème de volant. Tous les accidents sont dus à des problèmes techniques. Mais les responsables imputent la responsabilité aux machinistes.», nous confie un délégué du syndicat des machinistes de la Sotra. Il a requis l'anonymat pour, dit-il, des raisons de sécurité. Mais la direction refuse de s'aventurer dans des explications concernant l'origine de l'accident. Kouadio Anselme, responsable de la communication externe, joint par téléphone, déclare : « Aucune information n'atteste que l'accident est dû au système de freinage des bus. Nous attendons les conclusions de l'enquête de la police. C'est elle qui nous permettra de connaître les véritables raisons de l'accident. Selon le professeur Aka, on a dénombré 126 blessés dont 75 personnes ont subi la radiologie du thorax. Il y a cinq cas graves qui nécessitent des interventions chirurgicales ». Au Chu de Cocody, notamment au service des urgences chirurgicales de ce centre hospitalier, nous avons rencontré certains blessés. Kouakou Ebi Yannick, étudiant en sciences économiques se plaint de douleurs à la jambe et aux pieds. Assis dans une chaise roulante, il affirme qu'il a reçu les premiers soins. « Mais, on vient de me donner une ordonnance. Je n'ai pas d'argent pour payer les médicaments. En plus, je dois faire des examens radiologiques. Que faire ?», s'interroge-t-il. Dans le couloir qui mène aux urgences chirurgicales, des blessés, assis à même le sol, attendent d'être traités par les médecins. Ceux-ci sont débordés par le nombre de blessés. Coulibaly Ami n'a pas encore reçu de soins. « On attend et personne ne s'occupe de nous. On souffre », lance-t-elle au milieu de la foule massée devant le bureau du médecin-chef. « Nous demandons un peu de patience. Tous les blessés seront soignés. Nous prenons en charge les blessés y compris ceux qui doivent être hospitalisés pour subir des interventions chirurgicales», affirme Koffi Ahiboh, directeur central des opérations de la Sotra. Ses propos sont soutenus par Mme Coulibaly Aïchata, assistante sociale. «Les dépenses, les ordonnances sont au compte de la Sotra. Les blessés auront la latitude de poursuivre notre assureur qui est la Loyale d'assurances», indique-t-elle. Rendant visite aux accidentés au Chu de Cocody, le ministre des Transports, Albert Flindé, souligne que le pire a été évité. « Il n'y a eu aucun cas de décès. La vie des blessés est hors de danger, selon les médecins. Cela nous rassure. Nous avons tenu à apporter notre réconfort aux accidentés et à leurs parents », soutient-il.

Ouattara Moussa
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Titrologie

Toutes les vidéos Titrologie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ