Bagarre à Gagnoa : Il désarme un policier

La tenue militaire ne fait plus peur à certains citoyens. Le jeune Guédé Abiabouah Landry, âgé de 26 ans s’est inscrit sur la liste de ceux-là depuis le 17 mai dernier. Ce jour-là, il s’est opposé farouchement aux agents de police en les empêchant d’accomplir leur mission. On serait tenté de dire qu’il a agi sous l’effet de l’alcool, puisque le jour des faits, « Je buvais dans un maquis. L’un des clients qui en sortait, a bousculé ma table et ma boisson s’est renversée. Il n’a pas pris la peine de s’excuser. Je l’ai rattrapé dehors et nous nous sommes expliqués par la virilité de nos muscles », raconte Guédé l’adepte de Bacchus. La police qui était en patrouille dans la zone intervient pour les séparer. L’adversaire de Guédé obéit à l’autorité et arrête de combattre. Au contraire de Guédé qui tient absolument à en découdre avec l’homme qui a osé interrompre le plaisir qu’il tirait de son verre. Déchaîné, il confond le sergent de police à son adversaire. Le corps habillé est terrassé, son arme se retrouve à quelques mètres plus loin. Guédé est difficilement maîtrisable. Le lieutenant de police qui, jusque-là, avait confiance à son sergent est obligé d’intervenir. Son premier réflexe consiste à bondir sur l’arme pour le mettre hors de portée de main du civil. Sait-on jamais. Ce redoutable Guédé est peut- être capable d’en faire usage s’il s’en empare. Puis il prête main forte au sergent. A deux, ils domptent le bagarreur. Enfin. Mais dans la bagarre, le sergent a égaré ses deux portables et tient à ce que ses biens lui soient restitués. Il traduit donc Guédé en justice. A la barre, l’agent de police présente aux juges la reconnaissance de dette signée des mains du père du prévenu. Dans ce document, le père s’engage à payer la somme de 150 mille francs, valeur des deux portables. En retour, le plaignant décide de retirer sa plainte. Cela n’a pas empêché le tribunal de condamner le prévenu à 4 mois de prison avec sursis.

Alain Kpapo à Gagnoa