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Société Publié le vendredi 11 juin 2010 | Nord-Sud

Réformes à la fonction publique : Le Fpi, seul contre tous

© Nord-Sud Par Emma
Travail des enfants dans la cacaoculture - Le ministre de la Fonction publique, Emile Guiriéoulou reçoit une délégation du Département américain du travail
Lundi 7 juin 2010. Abidjan. Cabinet du Ministre de la Fonction publique et de l`emploi
Emile Guiriéoulou, ministre de la Fonction publique et de l’Emploi, s’attaque à la corruption aux concours d’accès à la fonction publique, après l’épisode des fonctionnaires fictifs. De nouvelles nominations sont enregistrées dans les directions. A l’Ecole nationale d’administration (Ena), la directrice promue promet qu’ «on ne paiera plus pour y entrer». Jusqu’où ira l’opération ?


Joël N’guessan (Rdr): «Que ceux qui ont payé soient vidés»
« Nous sommes heureux que ces réaménagements aient eu lieu. Le gouvernement gagnerait à faire un audit approfondi pour signifier les responsabilités sur ce qui s’est passé. Parce qu’on doit lutter contre la fraude et il ne faudrait pas que cela reste impuni. Les aveux qu’ils viennent de faire est une preuve qu’ils ont mal géré durant longtemps. A la fin de leur mandat, ils opèrent des changements pour se donner une bonne impression. Et ils ont subitement eu la mémoire de la moralité. Cela ne peut pas endormir les Ivoiriens. Cette façon de mettre la poudre aux yeux des Ivoiriens ne passera pas. Il faut que des audits approfondissent la question de sorte que ceux qui ont payé leur admission à l’Ena soient vidés de l’administration, pour éviter que la gangrène se propage dans notre administration. »


Prof Salif N’diaye (Sg Udpci) : «Un audit s’impose»
«La directrice générale de l’Ecole nationale d’administration (Ena) est une ancienne de la boîte. Elle est informée de tout ce qui s’y passait. C’est pourquoi dès qu’elle a pris fonction, elle a eu à dire qu’on ne paiera plus pour être admis. C’est peut-être un aveu. Je suis désolé de la réaction du directeur de cabinet du ministre de la fonction publique, quand il affirme qu’il faut mettre fin aux rumeurs qui circulent sur la corruption aux concours. Il parle de rumeurs alors que la directrice générale indique bien qu’on ne paiera plus. Elle qui y est depuis plusieurs années, avoue qu’on ne paiera plus. Le mal est réel. Mettre fin à cette honteuse pratique est une belle initiative. Aujourd’hui, c’est l’Ena seule qui est sous les feux de la rampe. Mais il faut voir également du côté de l’école de police, de la gendarmerie, de la douane, eaux et forêts et même de l’université. La refondation a plongé la Côte d’Ivoire dans la putréfaction. Un audit s’impose pour détecter les fonctionnaires ayant fraudé pour entrer à l’Ena. Les archives sont disponibles à l’université pour vérifier les cursus des étudiants. Ceux qui ont eu des diplômes de façon parallèle, doivent être démasqués. Je ne fais pas de procès d’intention, mais nous sommes en période de campagne. On n’essaye certainement de faire croire qu’enfin on est propre. A la limite, c’est de bonne guerre. Ils veulent redorer leur blason. Mais la putréfaction est tellement avancée que ça pue de toutes parts. C’est tout le système qu’il faut changer.»


Prof Djédjé Mady (Sg Pdci) : « La règle normale est qu’on ne doit pas payer»
«Ce n’est pas en payant qu’on entre à l’Ena. Quand on nomme un fonctionnaire à la direction de l’Ena et qu’elle dit qu’on ne va plus payer, c’est la règle normale. Il n’y a rien de nouveau. Etre admis sur concours, c’est ce qui est normal. Ce qui veut absolument dire qu’on payait avant d’entrer. Pensez-vous qu’on doive pardonner à ceux qui ont bénéficié de la fraude ? Il y a des questions qu’on ne doit pas se poser… »


Philippe Légré, (Sg Mfa) : « Il peut y avoir des objectifs inavoués »
«Le souci de tout gouvernant, c’est de faire en sorte que le pays soit bien géré. Mais quand au niveau de certaines écoles telles que l’Ena, il faut forcement payer pour pouvoir entrer, c’est grave. Et ce n’est pas normal. Nous avons pensé que comme les refondateurs avaient décrié cela au temps du parti unique, ls ne le feraient pas à leur tour. Nous avons constaté que quelle que soit l’intelligence des jeunes gens d’aujourd’hui, tant qu’ils n’ont pas déboursé de l’argent, ils ne peuvent pas rentrer à l’Ena ou à l’école de police. Je pense que les décisions prises en Conseil des ministres pour démettre de leurs postes toutes ces personnes qui ont posé des actes aussi nauséeux, sont les bienvenues. J’encourage le ministre de la fonction publique à aller de l’avant pour que les enfants des pauvres aient les mêmes opportunités de travail que ceux des riches. La nouvelle directrice a indiqué qu’on ne payera plus pour entrer à l’Ena, nous attendons de voir la suite. Car, il y a les déclarations et il y a les faits. C’est à travers les faits que nous allons la juger. En ce qui concerne les personnes qui ont bénéficié de la fraude de la réfondation pour entrer à la fonction publique, il appartient au procureur de la République ou aux structures étatiques chargées de la question de les poursuivre. Puisque la Côte d’Ivoire est un pays de droit, dit-on. En politique tout est possible. En arrière plan de cette restructuration de la Fonction publique, il peut y avoir des objectifs inavoués. Peut-être que c’est une manière pour la refondation de battre campagne. N’empêche que si nous nous référons à la première dimension, c’est bien fait et bien dit. Maintenant, si cette décision a été prise pour avoir de l’électorat, je pense que le peuple jugera. Mais il n’est pas muet et il ne faut pas le négliger.»


Kouablan François, (Sg Pit) : «C’est un geste fort à encourager»
« Le nouveau ministre de la Fonction publique est venu avec un nouvel esprit. Il a une volonté réelle de corriger ce que nous avons comme dysfonctionnements au niveau de l’administration. Mais le problème de la Côte d’Ivoire ne se situe pas seulement à la fonction publique. C’est un problème général. Ce problème était une vraie gangrène et il fallait absolument y mettre fin. Je connais assez le ministre et il est très rigoureux. S’il a eu le courage de prendre ces mesures, il faut l’encourager à poursuivre ce qu’il a commencé. On ne peut jamais bâtir un pays sur la base de la corruption. Or, nous savons qu’en Côte d’Ivoire, la corruption a atteint un niveau assez élevé. Et, il faut une volonté politique pour l’extraire de nos habitudes. C’est un geste fort à encourager. Maintenant, il reste à faire le suivi pour que la nouvelle promue n’ait pas le même comportement que celui qui était là. Il faut donner la chance aux plus méritants. Il faut qu’on cesse de faire la promotion de la médiocrité. Le Pit souhaite que cette action ne se limite pas seulement à l’Ena, mais qu’elle s’étende dans tous les secteurs d’activité où on retrouve la corruption. Il faut que chaque ministre prenne conscience et que l’Etat prenne ses responsabilités pour avoir une réelle politique pour combattre le fléau qu’est la corruption. Je ne pense pas qu’il y ait autre chose en dessous de cette restructuration. Je ne pense pas qu’il l’ait fait pour battre campagne. Il faut lui faire confiance. Les nouveaux directeurs qui sont nommés, ont des missions à réaliser. L’effectif de la fonction publique a besoin d’être fidélisé. Donc, il y a un travail d’épuration à faire. Si chaque directeur joue effectivement son rôle et fait le travail pour lequel il est payé, on pourra assainir la fonction publique et la Côte d’Ivoire pourra aller de l’avant. »


Dr Guéhoun Augustin (Sn communication Fpi) : « Les réformes n’ont rien à voir avec la campagne »
«Si les Ivoiriens pensent qu’effectivement il y avait des fraudes pour entrer à l’Ena, il se trouve que toutes les dispositions sont désormais prises pour les éviter. Ou les fraudes n’existaient pas et c’était une simple manipulation, ou alors, elles ont existé, et il faut saluer les décisions prises. Cela n’à rien à avoir avec la campagne. Il ne s’agit pas de séduction. Le Fpi n’est pas au pouvoir. Son pouvoir est partagé à son détriment, vu la composition actuelle du gouvernement. Tous les actes positifs et négatifs sont partagés par l’ensemble des partis politiques qui ont des représentants au gouvernement. Si on payait pour entrer, cela veut dire que ceux qui ont payé, ont eu gain de cause. Ce n’est pas important. Le plus important, c’est que l’entrée à l’Ena sera nettoyée. Seul l’auteur de la phrase peut l’expliquer. Dire que cela est une stratégie de campagne pour le Fpi, n’a aucune importance. Un parti politique est en campagne 24h sur 24, tous les douze mois de l’année. Il y a longtemps que nous sommes en campagne à l’instar des autres partis. »


Propos recueillis par Nesmon De Laure et Adélaïde Konin
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