Attaques contre Désiré Tagro : Le Fpi sous l’arbre à palabres, hier

Une chemise bleu-ciel sur un pantalon, la barbe en évidence, c'est un Mamadou Koulibaly, visiblement décontracté et serein, qui est arrivé, hier, à la résidence de Pascal Affi N'Guessan, le président de son parti, où se tenait un secrétariat exécutif extraordinaire. Tout sourire, il s'adresse aux nombreux chasseurs d'informations amassés à l'entrée de la demeure sise à la Riviera 3. « Que faites-vous là ? », interroge-t-il après avoir été le premier à saluer. La réplique est à la fois diplomatique et ingénieuse : « Nous passions quand nous avons vu les voitures. Alors, nous sommes rentrés pour voir ». La réponse du numéro 3 du Front populaire ivoirien (Fpi) vient, sans se faire attendre, dans le même style. « Moi aussi, j'étais de passage quand j'ai aperçu les lumières. Je viens voir de plus près ce qui se passe », rétorque Mamadou Koulibaly qui venait d'arriver à 19 heures 18 minutes, à bord d'un véhicule 4X4, en compagnie du député William Attéby. Aucun signe extérieur de crispation ni d'inquiétude n'était perceptible chez lui. Pourtant, il n'aurait pas eu à en rougir eu égard à l'atmosphère électrique dans laquelle se tenait le rendez-vous auquel il répondait. C'est que, la semaine écoulée de même que celle-ci, des pontes du parti - y compris le président - se sont lancé des flèches à travers des sorties dans la presse. Mamadou Koulibaly avait été si virulent que la réunion d'hier apparaissait comme le lieu de fermer le clapet à l'impertinent militant qui empêche le système de tourner en rond. L'on y croyait d'autant plus fermement que le secrétariat exécutif, l'instance la plus importante du parti après le congrès, qui se tient d'ordinaire les mardis a été précipité pour mettre le holà aux attaques entre camarades. Cela cumulé à l'actualité, l'on comprend que tout le monde ait répondu présent à l'appel. Même Augustin Comoé, apparemment très occupé, à tenu à être là avant de se retirer à 20 heures 30 minutes, soit environ une demi-heure après le début de la réunion. La première Dame, Simone Gbagbo, par ailleurs 2ème vice-présidente chargée de la vie du parti, est arrivée trois minutes avant l'entame des échanges. Quarante-sept minutes avant Amani N'Guessan qui est arrivée à 20 heures 44 minutes. Les échanges se déroulent à huis-clos. A 21 heures 45 minutes, William Attéby sort de la salle. Va à sa voiture, échange un instant avec quelqu'un. Kandet Bertin qui est également sorti discute brièvement avec lui. Alphonse Douaty quitte lui aussi la salle avant de revenir. Il est déjà 22 heures passées et la fumée blanche n'est pas apparue. Que peut-il bien se passer à l'intérieur ? Demain, nous le saurons.


Bamba K. Inza