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Économie Publié le mercredi 9 juin 2010 | Le Nouveau Navire

Interview/Dagobert Banzio (ministre des Infrastructures économiques) : ``Nous sommes prêts pour la réhabilitation de la côtière``

© Le Nouveau Navire Par Prisca
Activités gouvernementales : le Ministre Dagobert Banzio, des Infrastructures économiques
Mardi 6 avril 2010. Le nouveau ministre des Infrastructures économiques, Dagobert Banzio, s’est rendu sur les chantiers restés en suspens et ceux en voie d’achèvements dans le cadre du Projet d’urgence d’infrastructures urbaines (Puur), financé par la Banque mondiale
Le ministre des Infrastructures économiques, Dagobert Banzio a rendu visite au port autonome de San-Pédro. Nous l'avons rencontré. Dans cet entretien, il parle des grands projets et surtout de l'axe Abidjan - San-Pédro. Une voie qui a besoin de réhabilitation.

M. le ministre, vous venez d'effectuer votre première visite au port de San Pedro que peut-on retenir de cette visite ?

Nous retenons que beaucoup de choses sont à régulariser au niveau du port de San Pédro. A savoir la composition qui doit exister entre l'Autorité du port et le gouvernement en termes de mission et la contre-partie de mission et certaines régularisations qui sont d'ordre comptable. Parce que pour nous, le port de pêche est sous l'autorité du port autonome de San Pédro. Mais, il faut en terme comptable intégrer cela dans le patrimoine du port. Il y a quelques problèmes qu'ils ont soulevés qui sont de l'ordre législatif (le code des ports). Je pense que tous ces éléments peuvent être rapidement adoptés. Mes collaborateurs et moi en liaison avec la direction générale du port et celui du port autonome d'Abidjan vont travailler sur ces questions techniques, notamment le domaine portuaire pour réglementer et légiférer afin d'établir des normes claires pour que les responsabilités soient bien établies et qu'on puisse les respecter. Evidement, le port c'est le point d'entrée et le point de sortie. Mais il faut, quand on a de la marchandise qui arrive au port, pouvoir la transporter et pour cela les modes de transports sont des éléments importants. En attendant que nous modernisons ce que nous avons comme mode de transport pour les marchandises, vous savez que c'est essentiellement le chemin de fer. Pour l'heure, nous sommes sur la route. Donc, il était important qu'on parle de la route. C'est vrai, il y a plusieurs axes qui permettent d'arriver à San-Pédro par route revêtue mais ces axes, vu leur âge sont totalement amortis et il faut donc les réhabiliter. Pour la côtière, c'est une route qui a un caractère économique indéniable au plan de la desserte de cette zone. De la côtière de San Pedro jusqu'à Tabou, il y a aussi que cette route a une importance touristique. Il y a des usines qui vont s'installer, des mines qui sont en train d'être exploitées, il est donc important que cette route soit absolument refaite en terme de renforcement. Nous avons donc des partenaires qui ont accepté de s'intéresser à cela. D'ailleurs, nous avons deux partenaires concurrents et nous allons avec le ministre de l'Economie et des Finances voir comment en terme de procédure cela va se régler. C'est 376 km et ce ne sont pas des montants qui sont négligeables. Selon les options qui vont être prises, c'est au moins entre 120 et 150 milliards. Donc c'est important mais aussi San Pédro, c'est d'abord l'hinterland intérieur de la Côte d'Ivoire. Donc, c'est tout l'Ouest qui doit pouvoir accéder facilement à San Pédro. D'où l'importance de revoir l'axe qui vient de Gagnoa, Issia jusqu'à San Pedro pour que ce soit des axes en très bon état et qui permettent d'envoyer ou de prendre la marchandise à San Pedro. L'autre élément que le Dg a abordé de façon rapide, ce sont les mesures qui sont à prendre d'abord pour sécuriser le port mais surtout pour relever le niveau des importations au port de San Pedro afin de rentabiliser de façon plus optimale tous les mouvements à San Pedro. Je salue tous les efforts d'investissements qui ont été faits et je pense que le directeur général et ses collaborateurs nous ont montré de façon judicieuse la situation avant et la situation après. Cette façon nous a permis de mesurer les efforts qui ont été faits. Ce sont des efforts managériaux qu'ils ont déployés et qui sont à encourager pour permettre au port de San Pedro de jouer pleinement son rôle aussi bien pour la Côte d' Ivoire que pour les pays voisins.


M. le ministre, est-ce que dans trois mois, la côtière va être concrètement faite ?

Je suis en train de vous dire que nous avons deux partenaires de référence qui sont fortement intéressés. Je ne dirais pas plus parce que vous savez que moi je suis le constructeur, donc quand j'ai une proposition je fonce mais il y a le ministre des Finances qui regarde les procédures et je voudrais m'accorder avec lui pour m'assurer que les choses vont se passer conformément à tous les engagements que la Côte d'Ivoire a pris vis-à-vis de ces partenaires au développement par rapport au programme économique qui est engagé dans le cadre des PPTE et de la réduction de la dette extérieure. Si ce n'était pas ces conditions, j'allais vous dire que les travaux vont démarrer parce que nos partenaires sont prêts.


Est-ce qu'au niveau de la côtière, ce sera des routes à payage ?

Oui, c'est envisagé. C'est même à généraliser. Dès la semaine prochaine, j'irai en Tunisie et au Maroc pour m'inspirer de leur expérience. Vous savez que déjà dans les années 80, la Côte d'Ivoire avait plus de 140 km d'autoroute. A cette époque, ces deux pays avaient pour l'un 65 km et pour l'autre moins de 80 km d'autoroute. Aujourd'hui, l'un est à 1500 km et l'autre est au-delà de 500 km pendant que nous sommes à 144 km et c'est maintenant que nous allons ajouter 87 km en terme d'évolution. C'est pour dire que nous sommes en retard au regard de l'avance que nous avions prise au départ. Donc, nous allons nous inspirer de leur expérience et l'élément le plus important, c'est que la route elle-même se prenne en charge et qu'elle puisse de façon autonome s'autofinancer par le biais de ce que nous pouvons collecter. Sur nos routes, tout ce qui est lié à la route se fera par le payage. Mais il va falloir mener des actes pédagogiques de sensibilisation. Cela ce fait déjà partout dans les pays africains. Je pense que les Ivoiriens comprendront que pour avoir une bonne route, il faut en payer le prix.


M. le ministre, le Dg parlait tout à l'heure de l'appui financier de l'Etat. Est-ce qu'il peut être rassuré ?

Ecouter, ce que je viens de dire, va dans le sens de ce que le Dg a exprimé comme préoccupation. L'appui de l'Etat cela veut dire quoi. D'abord, il faut que le budget soit en rapport avec les préoccupations et avec les ambitions. Evidemment le port, compte tenu de la rentabilité de ses activités, arrive à mobiliser des partenaires autour du projet. Mais l'Etat prendra sa part. L'autre élément, c'est de pouvoir mobiliser à temps les budgets qui sont inscrits. Je crois que c'est surtout de cela qu'il a parlé. Faire en sorte que quand on a accordé deux milliards, trois milliards, que cette somme soit mobilisée dans l'année pour permettre au port de fonctionner normalement. C'est à cela que nous allons nous atteler et je disais dans la salle que pour les visites, cette visite se situe juste derrière le conseil des ministres qui a adopté l'organigramme du ministre. Je pense que cela ne pouvait pas mieux tomber que ça. Nous allons donc démarrer effectivement certaines activités importantes. Vous savez les travaux portuaires au niveau du ministère aujourd'hui sont suivis par une sous direction. Nous avons monté d'un cran pour démontrer la volonté politique de faire la promotion de ces infrastructures à coté des infrastructures routières. Maintenant, il y a une direction générale qui va s'occuper des trois types d'infrastructures à savoir les infrastructures portuaires, aéroportuaires et ferroviaires. Et chaque infrastructure aura une direction à part entière.

Interview réalisée à San Pédro par Edmond Kouadio
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