x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le samedi 12 juin 2010 | Le Patriote

Interview / Dr Aka Félix (hygiéniste et naturothérapeute) : “Quand le sang n’est pas bon, c’est l’alimentation”

La communauté internationale célèbre le lundi 14 juin, la journée mondiale du sang. Ce liquide précieux est toujours en quantité insuffisante dans le monde. Dans cet entretien, le Dr Aka Félix explique comment faire pour ne pas manquer de sang.

Le Patriote : Quel est l’apport de la nourriture dans la constitution du sang ?

Aka Félix : C’est comme si on disait, est-ce que si vous ne mangez pas, vous allez vivre. L’alimentation apporte beaucoup de chose à l’organisme. Et par delà, finit par créer un bon sang.

Mais si vous avez des aliments qui ne vous conviennent pas et que vous persistez dans l’erreur, parce que vous ne le savez pas, vous aurez un mauvais sang et vous allez finir par en mourir.

On retrouve du sucre dans le sang. Et quand ce taux de sucre est élevé, on fait le diabète. Trop d’eau dans le sang fatigue le cœur. Trop de graisse également dans le sang n’est pas bon. C’est à partir du sang qu’on fait toutes les analyses. Le sang c’est la vie, c’est la carte d’identité personnelle de tout individu. C’est toute la référence biologique d’une personne, c’est ce qu’on a de meilleur sur le plan génétique. C’est donc tout naturellement que quelqu’un qui consomme des aliments de qualité aura un bon sang. Certaines personnes font à 50 ans ou 60 ans un accident vasculaire cérébral. Mais, c’est parce que dans son sang, il y a des d’impuretés qui ont fait qu’il n’avait pas suffisamment d’oxygène. Donc les cellules cérébrales sont étouffées, parce que le sang n’est pas de bonne qualité. Et quand le sang n’est pas de bonne qualité, c’est toujours lié à l’environnement, c’est toujours lié à l’alimentation. Donc apprendre aux gens à être en bonne santé, à avoir un bon sang, c’est leur apprendre à avoir une alimentation de qualité.

LP : Quel régime alimentaire adopté pour avoir un sang propre?

AF : Pour avoir un sang propre, il faut une diversité au niveau de l’alimentation. Je veux dire par là qu’on ne doit pas faire comme monsieur tout le monde qui prend chaque matin son café au lait, ou qui chaque jour mange son « garba », (semoule de manioc accompagné de poisson grillé).

L’alimentation doit être diversifiée, variée et équilibrée. On peut allier gastronomie et santé. Nous privilégions en premier lieu les fruits, en deuxième lieu, les céréales complètes et en troisième lieu, on fait de la tolérance pour certains aliments consommés habituellement, mais qui ne sont pas de bonne qualité. Nous disons donc que le bons sens fait le bon sang. Au niveau des protéines, il faut privilégier le poisson, les œufs, les sojas, les protéines végétales et en dernière position la viande qui contient de fer. Il y a également des légumes qui apportent du sang. La carotte, le persil, et surtout la betterave rouge apportent du sang, à cause du fer qu’ils contiennent. Tous les aliments qui sont rouges ou qui sont orangers peuvent nous apporter du sang. Il faut conseiller également aux gens de marcher sous le soleil, car le soleil transforme certains éléments en vitamine. Il faut donc amener les gens à comprendre que ce n’est qu’en diversifiant leur alimentation qu’ils peuvent avoir du bon sang. Et il faut éviter les mélanges incompatibles. Il ne faut pas mélanger la café au lait, ni le cacao au lait. Le lait est une chose. Le thé, le cacao et le café sont différents. Quand on les mélange ensemble, ça peut provoquer des gaz, des ballonnements, des putréfactions, une déminéralisation. Donc, on n’aura pas un bon sang. Et de grâce, il faut éviter de consommer les aliments qui sont cuits, recuits, surcuits. Dans ce cas, l’aliment perd ses éléments nutritifs. Les aliments doivent être le plus frais possible pour apporter un bon carburant à l’organisme.

LP : Il y a des personnes qui sont toujours anémiées. Quel doit être leur régime alimentaire ?

AF : Les anémiés doivent consommer des protéines pour avoir du fer. Ils doivent aussi manger des légumes en tête de repas, matin, midi et soir avant de manger une protéine. S’ils mangent des légumes comme la betterave rouge, l’oignon, le persil, la tomate, ils auront forcément du sang.

Ensuite, ils pourront manger du poisson braisé ou du poisson en sauce, des œufs, de temps en temps de la volaille, du soja. Il y a même notre « bissap » (feuille d’oseille) qui est un anti anémique. Voilà, tout est dans la nature.

LP : Il y a également le cas des femmes enceintes qui sont de plus en plus anémiées…

AF : La grossesse est une métamorphose de la femme. C’est une autre étape dans la vie de la femme. Donc la femme doit quand même reformer son alimentation au cours de la grossesse. Si elle ne le fait pas, elle aura des problèmes. C’est une évidence.Je vous le donne l’exemple d’une femme qui voulait avoir un enfant. Elle a eu sa grossesse en suivant notre traitement. Nous lui avons prescrit des fruits et des légumes. Elle a rééquilibré son organisme et elle est tombée enceinte. La grossesse a évolué et à trois semaines de son accouchement, son médecine lui conseille de faire une césarienne. Alors que la tête du bébé est placée en position de sortie. Ce qu’on appelle la position céphalique. Mais quand la tête est dans cette position, il ne faut pas tout de suite chercher à faire une césarienne, surtout qu’il n’y avait pas de complication. J’ai donc demandé à la femme de ne pas faire la césarienne. Et à partir du jour où elle est venue me voir, je lui ai conseillé de manger uniquement des fruits et légumes. Dimanche dernier, elle m’appelle pour dire qu’elle a accouché. C’est pour vous dire qu’il faut avoir comme dénominateur commun en matière de santé, les aliments. Et nous plaçons comme dénominateur principal les légumes. La femme enceinte doit éviter de manger trop de viande. Les légumes peuvent se mélanger à toute sorte d’aliments. Par contre, il y a des aliments qui ne vont pas avec d’autres. Quand on mange des poissons ou de la viande, on ne mettra pas du citron. Quand on mange du riz, on ne met pas un fruit dessus. Ce qui est le cas souvent chez nos frères. Il y a également le problème d’oxygénation. La femme dort le visage couvert, les fenêtres sont fermées, il n’y a pas d’air qui circule.

LP : Dans deux jours, c’est la journée mondiale du sang, quel est votre message à cette occasion ?

AF : Le sang est comme l’empreinte digitale. Tous les policiers dans le monde entier savent que l’empreinte digitale est unique. Il n’y pas quelqu’un qui a la même empreinte que son camarade.

C’est pareil pour le sang. On a simplifié les choses en disant qu’il y a 4 groupes et 19 sous-groupes. Mais ce sont des groupes quand même. Pensez-vous qu’on pourra trouver le sang qui est juste pour vous. Il y a donc un problème. C’est pourquoi, aux Etats-Unis, les témoins de Jéhovah ont simplifié cette histoire. Ils ne prennent pas le sang des autres. Non pas seulement pour des considérations religieuses, mais aussi par éthique. Si vous prenez le sang d’un brigand, vous deviendrez brigand aussi, car vous introduisez des gènes de brigandage dans votre corps. C’est pour cela qu’il faut apprendre aux médecins à faire des opérations sans une goutte sanguine comme cela se fait aux Etats-Unis. Là-bas, on utilise des solutés non sanguins et les gens se portent bien. Mais ici, nous sommes dans un système de don de sang. Vous donnez votre sang gratuitement et on revend la poche de sang à 20 000FCFA. Il y a donc un fonds de commerce derrière toute cette opération. Sinon scientifiquement, je ne prendrai jamais le sang de quelqu’un d’autre. Cette personne a son identité et j’ai la mienne. L’idéal serait qu’on recueille mon sang pour garder et en cas de besoin on me le remet.

LP : Mais et pour les accidentés qui ont besoin de sang urgemment ?

AF : Comme je l’ai dit, il faut prendre les solutés sanguins. Aux Etats-Unis, il y a deux à trois voire cinq milles témoins de Jéhovah qui ont des problèmes de sang, mais qui ne font pas de transfusion sanguine. Ils utilisent les solutés non sanguins.

LP : C’est quoi les solutés non sanguins ?

AF : Ce sont des ballons qu’on met dans le corps et qui reconstituent le sang. On a fait saigner des gens à blanc et on leur a introduit deux ou trois solutés. 48 heures après, le sang était reconstitué. C’est mieux ainsi. Car il ne faut pas prendre le sang de quelqu’un, on ne sait pas ce qu’il y a dans dedans. Mais ici, on a peur de ce saut en avant.

Réalisée par Dao Maïmouna
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ