La Côte d`Ivoire est vraiment un pays spécial, une terre où tout est possible, où l`énormité est la sœur jumelle de la normalité. Désiré Tagro, magistrat donc homme de droit, ministre de l`Intérieur, confesse, au cours d`une réunion du Fpi, ce que tous les Ivoiriens pensent tout bas : chaque année, au titre du concours d`entrée à l`Ecole nationale de police, il réserve pour les membres de la direction et les cadres de son parti, les deux tiers des places ouvertes c`est-à-dire entre 700 et 1000 places.
Fièrement, il a fait ces aveux graves en regardant le Pr Mamadou Koulibaly, son "ennemi" du jour, droit dans les yeux. Tagro est serein, il ne craint rien, pas de présailles judiciaires. Quel magistrat oserait lui demander des comptes dans ce pays où le premier citoyen ne s`est pas embarrassé de fioritures pour balancer à la face de toute la nation que s`il savait que tout le monde était facilement achetable, il n`aurait pas gaspillé des milliards dans la course aux armements.
Le ministre Tagro peut donc dormir tranquille, ce d`autant plus que tout ce qu`il entreprend, il le fait pour la gloire de Gbagbo tout puissant. C`est pour renforcer le pouvoir de ce dernier qu`il a déclaré devant les membres du secrétariat exécutif de son parti qu`il distribuait des quotas de place au concours de police à ses camarades du parti. Cette cause n`est-elle pas noble ? Ne surpasse-t-elle pas toutes les autres considérations ? On peut donc comprendre la joie de Sokoury Bohui et autres quand le ministre de l`Intérieur a versé jeudi soir ces informations au débat. Comme au parti communiste chinois, c`est le parti, qui prime sur tout. Si Tagro a servi le parti, s`il a agi pour le bien du parti quiconque est contre lui est aussi contre le parti. Et Koulibaly Mamadou fait certainement partie de ceux-là. Voilà pourquoi le Fpi, le parti qui est venu apporter le changement en Côte d`Ivoire avec son révolutionnaire projet de la Refondation exigeait des excuses au camarade Mamadou Koulibaly.
L`autre danger de cette affaire, c`est que le ministre de l`Intérieur a posé son acte en se laissant guider par des motivations qui sont aux antipodes des valeurs républicaines et de la démocratie.
Tagro veut des policiers favorables au Fpi, une sorte de milice légalisée qui constituerait le dernier rempart du régime en cas de crise.
Des policiers qui sont prêts à tout pour le Fpi et le régime Gbagbo, des policiers qui, s`ils avaient été là le 19 septembre 2002, auraient défendu au péril de leur vie celle du ministre Boga Doudou. La question qui se pose est, bien entendu, celle de savoir si avec une police pareille, l`on peut espérer une alternance démocratique en douceur comme ce qu`on a vu au Ghana voisin. Tagro nous parle de ce qui se passe dans la police mais qu`en est-il de l`armée ivoirienne en général ? Comment sont recrutés les éléments des FDS ? Ce qui se passe là-bas n`est-il pas plus grave que ce qui se passe à l`école de police ?
Autre fait plus choquant, ils sont chaque année au moins 15000 candidats à se présenter au concours d`entrée à l`école de police. Tous paient des frais de concours qui s`élèvent à au moins 30.000F par candidat. Un calcul sur la base de 15.000 candidats, c`est la bagatelle 450 millions que ces malheureux chômeurs payent espérant que leur travail leur permettra d`accéder à cette école. Ils ne se soucient alors pas de ce que les 2/3 des places ouvertes sont déjà sous scellés ou sous embargo politique du Fpi.
C`est un drame, une catastrophe. Dans pays sérieux, un ministre qui fait de tels aveux est obligé de démissionner le lendemain. Mais nous sommes en Côte d`Ivoire et pas dans ce genre de pays où la loi est la même pour tous. Peut-on mettre Tapé Do et consorts en prison sans jugement et laisser courir quelqu`un qui fait de tels aveux ?
N`est-ce pas le même Tagro qui réclamait la tête de M. Beugré Mambé, l`ancien président de la CEI, parce que ce dernier avait juste reconnu un dysfonctionnement au sein de l`administration interne de la CEI ? La vie nous enseigne des choses. Dieu nous parle mais combien sommes-nous à l`écouter réellement ?
Akwaba Saint Clair
Fièrement, il a fait ces aveux graves en regardant le Pr Mamadou Koulibaly, son "ennemi" du jour, droit dans les yeux. Tagro est serein, il ne craint rien, pas de présailles judiciaires. Quel magistrat oserait lui demander des comptes dans ce pays où le premier citoyen ne s`est pas embarrassé de fioritures pour balancer à la face de toute la nation que s`il savait que tout le monde était facilement achetable, il n`aurait pas gaspillé des milliards dans la course aux armements.
Le ministre Tagro peut donc dormir tranquille, ce d`autant plus que tout ce qu`il entreprend, il le fait pour la gloire de Gbagbo tout puissant. C`est pour renforcer le pouvoir de ce dernier qu`il a déclaré devant les membres du secrétariat exécutif de son parti qu`il distribuait des quotas de place au concours de police à ses camarades du parti. Cette cause n`est-elle pas noble ? Ne surpasse-t-elle pas toutes les autres considérations ? On peut donc comprendre la joie de Sokoury Bohui et autres quand le ministre de l`Intérieur a versé jeudi soir ces informations au débat. Comme au parti communiste chinois, c`est le parti, qui prime sur tout. Si Tagro a servi le parti, s`il a agi pour le bien du parti quiconque est contre lui est aussi contre le parti. Et Koulibaly Mamadou fait certainement partie de ceux-là. Voilà pourquoi le Fpi, le parti qui est venu apporter le changement en Côte d`Ivoire avec son révolutionnaire projet de la Refondation exigeait des excuses au camarade Mamadou Koulibaly.
L`autre danger de cette affaire, c`est que le ministre de l`Intérieur a posé son acte en se laissant guider par des motivations qui sont aux antipodes des valeurs républicaines et de la démocratie.
Tagro veut des policiers favorables au Fpi, une sorte de milice légalisée qui constituerait le dernier rempart du régime en cas de crise.
Des policiers qui sont prêts à tout pour le Fpi et le régime Gbagbo, des policiers qui, s`ils avaient été là le 19 septembre 2002, auraient défendu au péril de leur vie celle du ministre Boga Doudou. La question qui se pose est, bien entendu, celle de savoir si avec une police pareille, l`on peut espérer une alternance démocratique en douceur comme ce qu`on a vu au Ghana voisin. Tagro nous parle de ce qui se passe dans la police mais qu`en est-il de l`armée ivoirienne en général ? Comment sont recrutés les éléments des FDS ? Ce qui se passe là-bas n`est-il pas plus grave que ce qui se passe à l`école de police ?
Autre fait plus choquant, ils sont chaque année au moins 15000 candidats à se présenter au concours d`entrée à l`école de police. Tous paient des frais de concours qui s`élèvent à au moins 30.000F par candidat. Un calcul sur la base de 15.000 candidats, c`est la bagatelle 450 millions que ces malheureux chômeurs payent espérant que leur travail leur permettra d`accéder à cette école. Ils ne se soucient alors pas de ce que les 2/3 des places ouvertes sont déjà sous scellés ou sous embargo politique du Fpi.
C`est un drame, une catastrophe. Dans pays sérieux, un ministre qui fait de tels aveux est obligé de démissionner le lendemain. Mais nous sommes en Côte d`Ivoire et pas dans ce genre de pays où la loi est la même pour tous. Peut-on mettre Tapé Do et consorts en prison sans jugement et laisser courir quelqu`un qui fait de tels aveux ?
N`est-ce pas le même Tagro qui réclamait la tête de M. Beugré Mambé, l`ancien président de la CEI, parce que ce dernier avait juste reconnu un dysfonctionnement au sein de l`administration interne de la CEI ? La vie nous enseigne des choses. Dieu nous parle mais combien sommes-nous à l`écouter réellement ?
Akwaba Saint Clair
