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Société Publié le mardi 15 juin 2010 | Le Mandat

Interview/ Mademoiselle Amani Marina, Directrice générale de Mak’Event - « Voici pourquoi beaucoup de projets ne sont pas financés »

Mlle Amani Marina est la Directrice générale de Mak’Event, agence qui a organisé ce mois de Juin, le tout premier salon de l’entrepreneuriat en Côte d’Ivoire. Dans cette interview, elle fait le bilan de ces rencontres qui ont suscité beaucoup d’engouement chez les jeunes.

Quel bilan pouvez-vous dresser du premier salon de l’entrepreneuriat que votre structure vient d’organiser ?
Pour une première expérience, je pense que le bilan est assez satisfaisant. On n’arrête pas de recevoir des coups de fil et des suggestions de personnes ressources. Nous avons vu juste en organisant ce salon. Côté participation, les exposants ont été à la hauteur de nos espérances. Les rencontres de ce premier salon ont suscité un engouement et des réactions positives. Nous allons pérenniser ces rencontres, car le bilan a été positif.

Pouvez-vous aujourd’hui faire l’état des lieux de l’entrepreneuriat en Côte d’Ivoire ?
Il y a en Côte d’Ivoire, un véritable problème de vulgarisation des structures étatiques qui font la promotion de l’entrepreneuriat. Comme nos conférenciers l’ont souligné, il faut que les jeunes prennent des initiatives. Il y a une génération de jeunes qui a du potentiel et sur laquelle on peut compter. Mais il faudrait que les mesures qui sont prises par le gouvernement pour appuyer cette jeunesse, soient des mesures en adéquation avec l’aspiration de ces jeunes. Les ivoiriens débordent d’énergie et d’idées novatrices qu’il faudra penser à matérialiser.

Qu’est ce qui est prévu pour pérenniser les acquis de ce premier salon sur l’entrepreneuriat ?
Les acquis, ce sont les entreprises de l’Etat qui ont bien voulu croire en nous et nous ont accompagnés. Aussi, les hautes autorités de ce pays ont-elles bien voulu nous accompagner pour cette première édition. Pour une jeune structure comme la nôtre, ce n’était pas évident. Pour pérenniser les acquis, nous avons prévu des rencontres avec entrepreneurs que nous allons bientôt commencer à former. Il s’agira de donner des rudiments aux jeunes, de sorte à leur permettre de monter eux-mêmes leurs projets. Parce que l’un de nos gros problèmes, c’est que les projets sont mal montés et manquent d’innovation. En Côte d’Ivoire, tout le monde veut faire la même chose. Or, il faut faire preuve d’imagination pour pouvoir apporter un plus à notre pays. Nous prévoyons des salons de formation qui vont commencer dans trois mois et inviter des jeunes pour leur inculquer des techniques de montage d’un plan d’affaires. Ce sera beaucoup plus pratique.

Qui pourra prendre part à ces séances de formations ?
Nous avons déjà des jeunes qui ont été enrôlés lors du salon. Nous avons des fiches d’inscription. En même temps, nous aurons recours au club d’entrepreneuriat des écoles. C’est un potentiel sur lequel il faut compter. Nous aurons également recours à la presse, à travers les annonces.

C’est beau tout ce que vous dites. Mais ne pensez-vous pas prêcher dans le désert quand on sait qu’il y a un manque de structures de financement des projets ?
Nous ne prêchons pas dans le désert. Ce que nous faisons à notre niveau, c’est aussi de l’entrepreneuriat. En entrepreneuriat, il faut partir d’une idée qu’il faut entreprendre. Le Pnud, la Banque Mondiale etc. lancent aujourd’hui des projets qui visent à promouvoir l’entrepreneuriat. Je pense que nous avons eu la chance de dire tout haut ce que beaucoup d’Ivoiriens pensent tout bas. Nous avons bien fait d’initier ce salon. Nous ne pensons pas donc prêcher dans le désert.

Y aura-t-il un salon de l’entrepreneuriat 2011?
Il y aura le salon de l’entrepreneuriat 2011. Je vous le garantis parce que nous voulons montrer que l’entrepreneuriat est une voie d’échec au chômage. Il faut surtout comprendre que l’Etat ne peut plus embaucher tout le monde. Les grandes économies se sont développées grâce à l’entrepreneuriat. Nous croyons fermement que l’entrepreneuriat est quelque chose qui pourra booster l’économie ivoirienne.

Quel message avez-vous donc à l’endroit de la jeunesse qui se résume à ne plus entreprendre, faute de financiers ?
Aujourd’hui, si on veut attendre les moyens pour entreprendre, on ne pourra rien faire. Comme on a coutume de le dire : ‘’quand tu es fidèle dans les petites choses, dans les grandes choses, tu excelleras’’. Il faut donc partir de ce dont on dispose pour se faire une place au soleil. Tout est une question de programmation. Comme nos conférenciers l’ont dit, entreprendre, c’est faire des sacrifices. On ne peut pas en même temps vouloir le pain et le beurre quand on entreprend. Partir du peu qu’on a pour devenir quelqu’un, c’est possible. Il existe des exemples palpables. Au salon de 2011, nous allons nous atteler à projeter des personnes qui sont parties de rien pour devenir des hommes et des femmes aujourd’hui. Il faut que la jeunesse ivoirienne sache que c’est de son avenir dont il est question. Personne ne viendra développer la Côte d’Ivoire à notre place. De par notre engagement et notre volonté à entreprendre, nous allons amener le pouvoir public à se doter d’une politique entrepreneuriale plus efficace. Mais si nous restons inactifs, nous ne connaîtrons pas de sitôt le développement. Il est certes vrai qu’entreprendre en Côte d’Ivoire est actuellement devenu un casse-tête chinois, mais il n’y a pas de raison de désespérer. Il faut que l’entrepreneuriat soit une décision de carrière honorable et légitime. Il faut se prendre au sérieux et surtout, travailler avec professionnalisme. Que chaque jeune soit un acteur de développement dans son pays.
Réalisée par
Aboubakar Sangaré

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