Me Affoussy Bamba, la porte-parole des Forces nouvelles (ex-rébellion armée), se veut formelle. “L’opération d’encasernement des soldats volontaires pour la nouvelle armée appelés VAN et la démobilisation des ex-combattants Fafn démarrera bel et bien demain (aujourd’hui, ndlr) sur le site du Ctk à Korhogo. Il faut noter qu’il y a 4 centres d’encasernement à Korhogo, mais nous avons décidé de commencer par le site du Ctk”, nous a-t-elle confié hier. Avant de préciser qu’un communiqué a d’ailleurs été produit pour exprimer clairement cette volonté des Fn de mettre en application l’Accord politique de Ouagadougou dans son volet encasernement et désarmement des Forces armées des Forces nouvelles. Cette déclaration de Me Affoussy Bamba pourrait ainsi mettre fin aux supputations relatives au démarrage effectif de l’opération d’encasernement et de désarmement des ex-rebelles. Des informations faisant état du manque de moyens financiers comme étant l’obstacle majeur au démarrage de l’opération.
Vendredi dernier, face aux correspondants locaux de la presse nationale et internationale à Bouaké, Abel Christian Djohoré, directeur de cabinet de Dosso Moussa, “Monsieur Finances et Economie” des Forces nouvelles, a affirmé que le démarrage de l’opération est compromis. “Aujourd’hui (vendredi dernier), nous sommes au regret de vous dire que, malgré toute la bonne foi des Forces nouvelles, malgré tout ce que nous avons abattu comme travail, malgré la bonne foi des com’zones qui ont sensibilisé leurs éléments, la date du 15 juin 2010 qui a été arrêté ne peut pas consacrer l’encasernement des éléments Fafn”.
Visiblement, les choses semblent avoir évolué entre vendredi dernier et hier, au point que la porte-parole n’affiche pas le pessimisme d’Abel Christian Djohoré. Cependant, elle laisse entrevoir une divergence d’approches entre l’Etat et les Forces nouvelles concernant la gestion des fonds alloués à l’opération. “On avait demandé 4 milliards de fcfa pour toutes les opérations d’encasernement et de désarmement parce qu’il n’est pas normal qu’on suspende des étapes dès qu’on aura lancé l’opération ce 15 juin”, soutient Me Affoussy Bamba. En d’autres termes, les Fn voudraient que tout le budget soit disponible et que le décaissement soit ininterrompu tout au long des opérations.
“Le constat est amer. Il n’y a pas de moyens pour que l’encasernement des premiers éléments se fasse le 15 juin à Korhogo. Nous avons été informés que ne sont disponibles que 500 millions de fcfa seulement sur les 3 à 4 milliards de fcfa de budget prévus”, affirmait Abel Djohoré.
Au ministère de l’Economie et des Finances, la lecture des choses ne semble pas être la même. Selon une source proche du dossier qui a requis l’anonymat, “on ne peut pas mettre les 3,5 milliards de fcfa sur une régie à laquelle les FN doivent avoir accès directement. ça ne se fait pas. Il s’agit de l’argent public et les dépenses doivent être progressives, obéissant à des normes”.
Une régie a d’ailleurs été créée, a-t-on appris, par le ministère de l’Economie et des Finances en accord avec la Primature. Dirigée par un agent du Trésor public, elle gère le budget alloué sous le regard vigilant de la Primature et de Yao Kouman, conseiller nommé par le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi. A preuve, la réhabilitation des casernes aurait été financé depuis l’année dernière. “Les 500 millions fcfa, c’est pour démarrer l’opération. Mais, au fur et à mesure, les décaissements se feront. C’est un budget qui est exécuté. S’il y a un problème d’argent, c’est la Primature qui devrait se plaindre”, conclut la source.
Didier Depry
ddepry@hotmail.com
Vendredi dernier, face aux correspondants locaux de la presse nationale et internationale à Bouaké, Abel Christian Djohoré, directeur de cabinet de Dosso Moussa, “Monsieur Finances et Economie” des Forces nouvelles, a affirmé que le démarrage de l’opération est compromis. “Aujourd’hui (vendredi dernier), nous sommes au regret de vous dire que, malgré toute la bonne foi des Forces nouvelles, malgré tout ce que nous avons abattu comme travail, malgré la bonne foi des com’zones qui ont sensibilisé leurs éléments, la date du 15 juin 2010 qui a été arrêté ne peut pas consacrer l’encasernement des éléments Fafn”.
Visiblement, les choses semblent avoir évolué entre vendredi dernier et hier, au point que la porte-parole n’affiche pas le pessimisme d’Abel Christian Djohoré. Cependant, elle laisse entrevoir une divergence d’approches entre l’Etat et les Forces nouvelles concernant la gestion des fonds alloués à l’opération. “On avait demandé 4 milliards de fcfa pour toutes les opérations d’encasernement et de désarmement parce qu’il n’est pas normal qu’on suspende des étapes dès qu’on aura lancé l’opération ce 15 juin”, soutient Me Affoussy Bamba. En d’autres termes, les Fn voudraient que tout le budget soit disponible et que le décaissement soit ininterrompu tout au long des opérations.
“Le constat est amer. Il n’y a pas de moyens pour que l’encasernement des premiers éléments se fasse le 15 juin à Korhogo. Nous avons été informés que ne sont disponibles que 500 millions de fcfa seulement sur les 3 à 4 milliards de fcfa de budget prévus”, affirmait Abel Djohoré.
Au ministère de l’Economie et des Finances, la lecture des choses ne semble pas être la même. Selon une source proche du dossier qui a requis l’anonymat, “on ne peut pas mettre les 3,5 milliards de fcfa sur une régie à laquelle les FN doivent avoir accès directement. ça ne se fait pas. Il s’agit de l’argent public et les dépenses doivent être progressives, obéissant à des normes”.
Une régie a d’ailleurs été créée, a-t-on appris, par le ministère de l’Economie et des Finances en accord avec la Primature. Dirigée par un agent du Trésor public, elle gère le budget alloué sous le regard vigilant de la Primature et de Yao Kouman, conseiller nommé par le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi. A preuve, la réhabilitation des casernes aurait été financé depuis l’année dernière. “Les 500 millions fcfa, c’est pour démarrer l’opération. Mais, au fur et à mesure, les décaissements se feront. C’est un budget qui est exécuté. S’il y a un problème d’argent, c’est la Primature qui devrait se plaindre”, conclut la source.
Didier Depry
ddepry@hotmail.com