Quand quelqu’un a déjà géré une affaire, sur quoi le juge-t-on ? Sur son bilan, évidemment ! Quand quelqu’un est resté près de 10 ans au pouvoir, par quoi mesure-t-on la réussite de son mandat ? Par les bienfaits et le bonheur qu’il a procurés aux populations. Prenons à présent l’exemple de celui qui s’est introduit dans notre palais par des élections calamiteuses. Nous parlons du chef de la refondation, du plus grand opposant que le pays ait jamais connu, de celui dont l’histoire, d’après lui, se confond avec la vie de toute la nation, de l’inventeur du dialogue direct, concept à enseigner dans toutes les universités du monde, l’alpha et l’oméga de la vie politique du carré qui est le nôtre. Quand donc nous remontons le temps avec lui, pouvons-nous affirmer que son séjour présidentiel est un grand succès ? Sous lui, après seulement deux ans de présence, nous avons eu la guerre civile. Une première dans notre courte histoire. Ses laudateurs et lui disent souvent que c’est une sale guerre que l’ancienne puissance tutélaire leur a imposée. Nous n’avons jamais vu une guerre déclarée avec l’accord et la bénédiction du protagoniste. De même que jamais nous n’avons vu une guerre propre. La guerre, parce qu’elle entraîne morts d’hommes et souffrances des populations, ne peut être propre. L’historien qui s’est installé au pouvoir, refuse de reconnaître qu’il n’a pas su nous éviter ce conflit fratricide. Bien au contraire, à sa prise du pouvoir, il a approfondi les antagonismes qui existaient entre les différentes couches sociales. Il n’a jamais essayé d’œuvrer au renforcement de la cohésion sociale. Avec lui, les petites querelles de voisinage ont empiré et sont devenues des conflits mortels. En même temps qu’il soufflait sur les braises sociales pour nous diviser, il laissait naître des contre-valeurs. La course à l’enrichissement s’est engagée dans son camp. Ils avaient dit qu’ils serviraient la Côte d’Ivoire, mais, à la première occasion, ils se sont mis à se servir, très rapidement. Or, qui dit enrichissement rapide, dit développement des méthodes les plus illicites. Pour faire vite, on emprunte toujours des raccourcis. Alors, les refondateurs se sont mis à puiser dans les caisses de l’Etat, à vendre les concours d’entrée dans les grandes écoles d’administration nationale, à accepter qu’on déverse dans leur pays des déchets toxiques très mortels. Ils sont pressés, donc, ils prennent des libertés avec la morale et l’éthique. Quand on fait le point de tout cela, on arrive à la conclusion que le règne du grand camarade est un échec patent. Une très grande déception. Le bon peuple saura le lui dire en temps opportun l
Raoul Mapiéchon
Raoul Mapiéchon