C’est fait ! L’encasernement des Forces Nouvelles a démarré. Hier, à Korhogo ont été posés les prémiers pas de l’encasernement des éléments du tout nouveau 4è Groupement d’instruction. Les Forces Nouvelles ont tenu parole pour démontrer leur bonne, foi devrait-on dire. Car, toutes les conditions pour démarrer le processus d’encasernement n’étaient pas réunies. En effet, au cours de sa tournée de sensibilisation, le CEMA adjoint des FN, le commandant Wattao annonçait : « pas de jetons, pas d’encasernement ». Prenant la parole le premier au pupitre de la cérémonie chef d’Etat Major des Forces Nouvelles, le général Soumaïla Bakayoko, lançait à la surprise générale : " j’aurais souhaité ne pas aborder ces aspects. Mais la transparence et l’honnêteté qui doivent nous animer tous, m’obligent à vous dire qu’à la minute où je vous parle, aucune ressource financière n’a été mise à notre disposition pour l’opération de ce matin. Les seuls concours sont venus du ministère de la défense et se composent comme suit : 222 matelas, 500 treillis, 500 rangers, 500 ceinturons et 250 lits doubles. Malgré tout, les Forces armées des Forces Nouvelles ont tenu à respecter leurs engagements. Je voudrais espérer qu’avant la fin de la cérémonie, de bonnes nouvelles nous viennent du ministère de l’économie et des finances. " La bonne nouvelle ne viendra pas. Ou du moins, pas sous la forme que le général et ses hommes espéraient. Car la nouvelle attendue viendra sous forme d’une simple promesse que fera le représentant du premier ministre. " Les moyens viendront ", a dit le ministre de la Justice, Amadou Koné. Cette nouvelle, bien que n’étant pas celle qui était attendue, n’a pas empêché que la cérémonie se poursuive et connaisse un succès. Ce faisant, les hommes de Guillaume Soro ont fait preuve d’un engagement fort devant la nation toute entière avec la présence de plusieurs ministres du gouvernement, des deux chefs d’état major et le témoignage de la communauté internationale à travers la présence des ambassades de l’Allemagne, du Brésil, de l’Italie, l’Union Européenne, les forces impartiales et les représentants du secrétaire des Nations Unies et du facilitateur. Depuis hier donc, ce sont 500 ex VAN (volontaires pour l’armée nouvelle) qui sont devenus EAN (éléments pour l’armée nouvelle) en entrant en caserne pour recevoir la formation qui les prépare à intégrer la nouvelle armée qui se composera de 5000 éléments FDS-CI et de 5000 éléments FAFN une fois les élections présidentielles terminées. Très bientôt, 700 autres éléments suivront les premiers dans les quatre casernes prévues pour recevoir les AEN du 4è Groupement d’instruction pour porter le nombre des éléments de Korhogo à 1200. A en croire les allocutions d’hier matin, il n’y a plus de com’zone ni à Korhogo, ni à Boundiali, ni à Bouna. Il y a désormais le chef de bataillon Fofié Kouakou Martin qui prend le commandement de ces ex-zones, investi d’une nouvelle mission, celle de former les EAN. Le 4è Groupement d’instruction a donc ouvert le bal de l’encasernement. Les autres groupements, au nombre de trois suivront selon le CEMA des Forces Nouvelles. A savoir : le 1er Groupement d’instruction, celui de Man, qui compte aussi les zones de Touba et Odienné. Le 2è groupement d’instruction basé à Séguéla qui comprend aussi la zone de Mankono et enfin, le 3è groupement d’instruction basé à Bouaké qui compte aussi la zone de Katiola. Mais pour une bonne continuité du processus qui a démarré hier à Korhogo et qui doit s’étendre sur les autres groupements d’instructions, sans être menaçant, le général Bakayoko a prévenu le gouvernement: " La question du désarmement doit faire partie des priorités de l’Etat. L’opération de ce matin est la manifestation de la volonté de tous les acteurs. (…) Le succès de cette opération va conditionner celui des des trois autres."
Mack Dakota, Correspondant
Mack Dakota, Correspondant