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Politique Publié le mercredi 16 juin 2010 | Le Quotidien d’Abidjan

Moralisation de la vie publique : Les trois leçons d’Emile Guiriéoulou à Tagro

© Le Quotidien d’Abidjan Par Emma
Travail des enfants dans la cacaoculture - Le ministre de la Fonction publique, Emile Guiriéoulou reçoit une délégation du Département américain du travail
Lundi 7 juin 2010. Abidjan. Cabinet du Ministre de la Fonction publique et de l`emploi
Entré en fonction à la faveur du gouvernement Soro II, le ministre Emile Guiriéoulou n’arrête pas de séduire ses concitoyens par la qualité de son travail. Un exemple que se devrait de suivre son homologue de l’Intérieur sous les feux de la rampe.

Du creux de la vague où il s’accroche à tout ce qui peut sauver d’un naufrage, le ministre de l’Intérieur Désiré Tagro, voit-il la main de salut d’Emile Guiriéoulou qui montre les secrets de son début fracassant au ministère de la Fonction publique ? En tout cas, Emile Guiriéoulou multiplie les initiatives à même d’aider Désiré Tagro à redorer son blason.

Nettoyer les écuries d’Orsias.

La priorité pour Désiré Tagro, à l’état actuel des choses, ce n’est pas de ruer dans les brancards contre Mamadou Koulibaly qui a dit tout haut ce que nombre d’Ivoiriens savent et n’osent pas dire. Ce qui est salutaire plutôt, pour le ministre de l’Intérieur, c’est de nettoyer son département ministériel. C’est facile, il suffit de le vouloir. Au ministère de la Fonction publique et de l’Emploi, Emile Guiriéoulou est actuellement en guerre contre la corruption et la fraude. Faisant siennes les plaintes des Ivoiriens reprises le 12 février 2010 à l’ENA par le chef de l’Etat, le ministre de la Fonction publique, à peine entré au gouvernement, s’est attaqué aux « cartels ». De fait, pour le ministre Guiriéoulou, « depuis quelques années, beaucoup de bruits circulent autour de l’ENA. Le Président de la République lui-même, le 12 février dernier, à l’occasion du baptême d’une promotion, avait pratiquement mis les pieds dans le plat comme pour dire qu’il ne faisait que parler de ce dont parlent les Ivoiriens. Il avait dit qu’il semblerait que pour entrer à l’ENA, il fallait payer. Il avait demandé aux responsables de faire en sorte que ces rumeurs disparaissent ». Pour que cela soit ainsi, Guiriéoulou a nettoyé l’ENA ; il a nettoyé la Fonction publique, où la direction de la formation et des concours, la direction de la gestion du personnel civil et la direction des stratégies et de programmation ont connu un coup de balai. En somme, le nouveau maître des lieux a compris que la tête du roi appartient à celui qui n’a pas peur de perdre la sienne. Et Tagro ?

Au ministère de l’Intérieur, il y a des choses similaires. Les Ivoiriens, à l’instar du groupe parlementaire Pdci, soutiennent que le dernier recrutement du concours des commissaires de police a révélé que trois candidats ont été proclamés admis alors qu’ils n’ont pas composé puisqu’ils sont morts avant la date des compositions. Des jeunes analphabètes se sont retrouvés à l’école nationale de Police. On dénonce des cas de marchandage des places au concours d’entrée à l’Ecole nationale de Police. Il y a eu des cas où des proches du ministre Tagro ont été cités. Inutile de revenir sur les révélations choquantes faites par le président de l’Assemblée, numéro III du parti au pouvoir, sur des légèretés attribuées au ministre Tagro. En un mot comme en mille, Désiré Tagro doit passer le balai. Comme Emile Guiriéoulou l’a fait. C’est la première leçon.
Des hommes qu’il faut à la place qu’il faut.

Au niveau des baux des policiers, il y a des toiles à couper. Les propriétaires des maisons se plaignent des dysfonctionnements constatés à ce niveau depuis que M. Tagro y a opéré des nominations qui ont grippé la machine bien huilée que le ministre Dja Blé y avait laissée en partant. A l’Ecole nationale de Police, dans les services à charge de l’organisation des concours d’entrée à l’Ecole nationale de Police, etc. il est plus que temps de procéder à une redistribution des cartes. On ne garde pas une équipe qui perd. Si des responsables, parce que cupides, vous attirent la foudre de vos concitoyens, il faut les remercier pour donner à d’autres Ivoiriens compétents et intègres l’occasion de servir la Nation. La seule façon pour le ministre Tagro de redorer son blason suite aux critiques de son camarade militant, c’est de remettre les pendules à l’heure. Et Dieu seule sait combien elles sont nombreuses, à en croire les réactions des Ivoiriens depuis que le Pr Mamadou Koulibaly a ouvert la boîte de pandore. A l’ENA et au ministère de la Fonction publique et de l’Emploi, Emile Guiriéoulou a déplacé les vieux meubles pour installer de « neufs » et valeureux ! C’est la deuxième leçon.

Redéfinir les objectifs, assigner des missions claires…

Le ministre de la Fonction publique et de l’Emploi ne s’est pas borné à nettoyer les écuries et responsabiliser des personnalités dont la probité ne souffre d’aucun doute. Emile Guiriéoulou a surtout assigné des misions précises et clairement définies à ses hommes. Au niveau de l’Ecole nationale d’administration (ENA), il a défini deux missions principales. « La première : moraliser les concours d’entrée à l’ENA et faire taire toutes suspicions (…). La seconde mission, c’est d’engager des réformes… », a confié le ministre de la Fonction publique et de l’Emploi à un confrère. C’est exactement ce que devrait copier et coller son homologue de l’Intérieur, Désiré Tagro, plutôt que de justifier ce qu’on dit qu’il a fait, si ce que la presse a relayé est vrai, en énumérant des pontes du régime Gbagbo qui lui aurait demandé de placer leurs cas à la Police. Car les Ivoiriens seraient en droit de lui dire : un ministre intègre à qui l’on demande de commettre des actes peu revalorisants démissionne. Il ne s’exécute pas pour pleurnicher ensuite? En droit on dit que nul subalterne n’est obligé d’exécuter un ordre manifestement illégal de son supérieur hiérarchique. Or, recruter des jeunes gens dans la police nationale sans les faire passer par la voie légale, comme le disent les détracteurs de Désiré Tagro, est tout aussi illégal que tuer. Mais on peut lui accorder des circonstances atténuantes. Dans le cadre des coups de balais intervenus à l’ENA, c’est suite au constat du Président de la République que le ministre Guiriéoulou qui a pris le contrôle du ministère de la Fonction publique a mis les points sur les « i ». Donc attendons une sortie du numéro un ivoirien sur les sorties de routes au ministère de l’Intérieur, et on verra si Désiré Tagro ne sortira pas de ses gongs ! Comme Emile Guiriéoulou.
C’est la troisième leçon !

Barthélemy Téhin
tehinf@yahoo.fr
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