KORHOGO — L'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), qui contrôle le nord ivoirien depuis son coup d'Etat manqué de 2002, a entamé officiellement mardi le regroupement de ses hommes dans des casernes, un petit pas vers son "désarmement" et la réunification du pays.
"Aujourd'hui marque le début de toutes les opérations nécessaires pour que le désarmement soit une réalité", en vue d'"une paix durable et (des) élections", a déclaré le ministre de la Défense Michel Amani N'Guessan lors d'une cérémonie à Korhogo, grande ville du nord à plus de 600 km d'Abidjan.
Evoqué depuis des années et inscrit dans le dernier accord de paix signé fin 2008, l'"encasernement" des FN était jusque-là resté lettre morte. Le camp du chef de l'Etat Laurent Gbagbo exigeait pourtant que ce "désarmement" soit, comme prévu, bouclé deux mois avant le scrutin présidentiel, sans cesse reporté depuis 2005 et dont la date reste inconnue.
Au nord, les Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) "vont encaserner à partir de ce jour un effectif de 5.000 éléments" devant intégrer à terme la nouvelle armée, a affirmé leur chef d'état-major, le général Soumaïla Bakayoko.
A Korhogo, environ 500 éléments sont censés rejoindre prochainement les casernes, l'objectif final étant d'y regrouper 1.200 hommes.
A l'entrée du camp choisi pour cette inauguration, des ex-combattants avaient déposé des armes - notamment une petite dizaine de pistolets-mitrailleurs - à un râtelier.
L'opération s'accompagne du redécoupage par l'ex-rébellion de la moitié nord en quatre "groupements d'instruction" (Korhogo, Bouaké au centre, Séguéla et Man dans l'ouest), remplaçant les dix zones dirigées par des commandants FN, les "com-zones".
La zone de Korhogo agrandie à des régions limitrophes est confiée à Martin Kouakou Fofié, l'un des plus célèbres "com-zones", connu pour ses efforts de "bâtisseur" à Korhogo mais aussi pour les sanctions onusiennes dont il fait l'objet depuis 2006.
Alors qu'une incertitude avait plané sur la tenue de la cérémonie, le général Bakayoko a insisté sur l'enjeu financier au coeur des hésitations des derniers jours.
"La guerre coûte cher, mais la paix n'a pas de prix", a-t-il argué.
"Les finances arriveront", a assuré le ministre de la Justice Mamadou Koné, représentant le Premier ministre et chef des FN Guillaume Soro.
L'opération de mardi avait suscité un certain scepticisme parmi les observateurs, la réunification ayant été jusqu'à présent embryonnaire.
Les "com-zones", qui avaient officiellement passé le relais aux préfets en mai 2009, sont ainsi demeurés les maîtres du nord et de ses ressources.
L'autre versant du processus, la démobilisation des ex-combattants FN non retenus pour l'armée, soulève aussi des interrogations.
Une prime de 500.000 FCFA (750 euros) avait été promise pour chaque démobilisé, mais les autorités ont fait savoir que les contraintes budgétaires ne permettraient pas pour l'instant de la verser.
Selon les chiffres officiels, sur les quelque 33.000 ex-combattants FN enregistrés, près de 12.000 ont été déjà démobilisés, dont 5.700 ont été pris en charge par des structures de réinsertion.
Par ailleurs, 4.000 éléments ex-rebelles sont censés rejoindre les brigades du Centre de commandement intégré (CCI), au côté du même nombre de loyalistes. Mais cet état-major mixte chargé de sécuriser les élections souffre aussi d'un manque criant de moyens.
Cependant à Korhogo, les vicissitudes du "désarmement" semblaient mardi assez lointaines.
Les habitants, qui avaient sorti des drapeaux en grand nombre, pensaient davantage au duel Côte d'Ivoire-Portugal au Mondial de foot, qui s'est soldé par un nul (0-0).
De Christophe KOFFI
"Aujourd'hui marque le début de toutes les opérations nécessaires pour que le désarmement soit une réalité", en vue d'"une paix durable et (des) élections", a déclaré le ministre de la Défense Michel Amani N'Guessan lors d'une cérémonie à Korhogo, grande ville du nord à plus de 600 km d'Abidjan.
Evoqué depuis des années et inscrit dans le dernier accord de paix signé fin 2008, l'"encasernement" des FN était jusque-là resté lettre morte. Le camp du chef de l'Etat Laurent Gbagbo exigeait pourtant que ce "désarmement" soit, comme prévu, bouclé deux mois avant le scrutin présidentiel, sans cesse reporté depuis 2005 et dont la date reste inconnue.
Au nord, les Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) "vont encaserner à partir de ce jour un effectif de 5.000 éléments" devant intégrer à terme la nouvelle armée, a affirmé leur chef d'état-major, le général Soumaïla Bakayoko.
A Korhogo, environ 500 éléments sont censés rejoindre prochainement les casernes, l'objectif final étant d'y regrouper 1.200 hommes.
A l'entrée du camp choisi pour cette inauguration, des ex-combattants avaient déposé des armes - notamment une petite dizaine de pistolets-mitrailleurs - à un râtelier.
L'opération s'accompagne du redécoupage par l'ex-rébellion de la moitié nord en quatre "groupements d'instruction" (Korhogo, Bouaké au centre, Séguéla et Man dans l'ouest), remplaçant les dix zones dirigées par des commandants FN, les "com-zones".
La zone de Korhogo agrandie à des régions limitrophes est confiée à Martin Kouakou Fofié, l'un des plus célèbres "com-zones", connu pour ses efforts de "bâtisseur" à Korhogo mais aussi pour les sanctions onusiennes dont il fait l'objet depuis 2006.
Alors qu'une incertitude avait plané sur la tenue de la cérémonie, le général Bakayoko a insisté sur l'enjeu financier au coeur des hésitations des derniers jours.
"La guerre coûte cher, mais la paix n'a pas de prix", a-t-il argué.
"Les finances arriveront", a assuré le ministre de la Justice Mamadou Koné, représentant le Premier ministre et chef des FN Guillaume Soro.
L'opération de mardi avait suscité un certain scepticisme parmi les observateurs, la réunification ayant été jusqu'à présent embryonnaire.
Les "com-zones", qui avaient officiellement passé le relais aux préfets en mai 2009, sont ainsi demeurés les maîtres du nord et de ses ressources.
L'autre versant du processus, la démobilisation des ex-combattants FN non retenus pour l'armée, soulève aussi des interrogations.
Une prime de 500.000 FCFA (750 euros) avait été promise pour chaque démobilisé, mais les autorités ont fait savoir que les contraintes budgétaires ne permettraient pas pour l'instant de la verser.
Selon les chiffres officiels, sur les quelque 33.000 ex-combattants FN enregistrés, près de 12.000 ont été déjà démobilisés, dont 5.700 ont été pris en charge par des structures de réinsertion.
Par ailleurs, 4.000 éléments ex-rebelles sont censés rejoindre les brigades du Centre de commandement intégré (CCI), au côté du même nombre de loyalistes. Mais cet état-major mixte chargé de sécuriser les élections souffre aussi d'un manque criant de moyens.
Cependant à Korhogo, les vicissitudes du "désarmement" semblaient mardi assez lointaines.
Les habitants, qui avaient sorti des drapeaux en grand nombre, pensaient davantage au duel Côte d'Ivoire-Portugal au Mondial de foot, qui s'est soldé par un nul (0-0).
De Christophe KOFFI