Sur 24 prétendants au fauteuil présidentiel en Guinée, quatre s’activent pour rafler la mise en Côte d’Ivoire qui compte 27.000 électeurs. Incursion dans la campagne pour l’élection présidentielle du 27 juin.
La campagne pour la présidentielle guinéenne du 27 juin bat son plein sur les bords de la lagune Ebrié. Quatre des cinq candidats considérés comme les favoris de ce scrutin ont ouvert des officines dans la capitale économique ivoirienne depuis le coup d’envoi de la compétition le 17 mai. Deux « grands » ont fait un détour à Abidjan pour tâter le pouls sur le terrain. Cellou Dalein Diallo, candidat de l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg) a fait le plein de la salle Anoumabo du Palais de la culture bien avant l’ouverture de la campagne. Lansana Kouyaté du Parti de l’espoir pour le développement national (Pedn) a rempli la place Inch’Allah de Koumassi devenue la place forte de cette élection. Leurs lieutenants sur place s’activent pour rafler la mise en Côte d’Ivoire où près de 28.000 candidats ont été enrôlés. Tous les moyens sont bons pour séduire cet électorat qui participe pour la première fois à la désignation du président de leur pays d’origine. Le Rassemblement du peuple de Guinée (Rpg) du candidat Alpha Condé a élu son QG dans un duplex à Angré, derrière la pharmacie « Les Allées ». C’est de ce laboratoire que le Directeur national de campagne de ce parti élabore son plan de conquête pour gagner « la bataille » sur le sol ivoirien. Ignace Tiakpé n’a pas lésiné sur les moyens. Son bureau est encombré de T-shirt et de nombreux gadgets à l’effigie du candidat Condé. « On gagne ou on gagne », le slogan de campagne est partout visible. Des titres confectionnés sur un air de coupé décalé, de rythmes congolais et cubain, reprennent le programme de gouvernement du plus âgé des prétendants au fauteuil présidentiel. Des hôtesses habillées en pantalon jeans moulant complètent le tableau. Le Rpg a organisé un meeting géant le 6 juin à la place Inch’Allah en présence d’une foule de militants venus écouter les promesses pour les cinq prochaines années du « candidat aux mains propres ». Tiakpé Ignace explique la suite du programme. « Après Abidjan, nous allons mettre le cap sur l’intérieur. Une conférence débat avec simulation de vote organisée par les étudiants de la moyenne Guinée aura lieu le 20 juin en zone 4. La campagne prend fin le 26 à la place Ficgayo où nous invitons tous les partis à rendre hommage au général Sékouba Konaté », explique le Dnc. Qui paie la note ? « Ce sont les militants qui mettent la main à la poche », répond M. Tiakpé entre deux bouffées de cigarette. L’ambiance est plus calme au siège du Pedn à Treichville-Arras. Le comité des sages est en pleine réunion quand le secrétaire fédéral de ce parti nous relate les activités menées dans le cadre de cette campagne. Les gadgets, des T-shirt et des pagnes à l’effigie de Lansana Kouyaté sont ici aussi au rendez-vous. Selon Magassouba Oumar, des tournées de sensibilisation à Abidjan et à l’intérieur, la formation des militants au vote au bulletin unique se déroulent « dans le meilleur des mondes ». Le staff d’une quarantaine de personnes et les commissions techniques travaillent sur le terrain, dit-il, sans grand bruit. « Nous préférons la campagne de proximité que de faire du bruit avec les cortèges de véhicules car nous ne sommes pas en Guinée », justifie M.Magassouba. Au pays, affirme-t-il, « Kouyaté bat campagne avec un avion et un bateau habillés aux couleurs du parti ». A l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg), on a décidé de faire du « bruit » pour « vendre » le candidat Cellou Dalein Diallo aux électeurs guinéens et faire savoir aux hôtes que la campagne se déroule sur leur sol. Il n’est pas rare de voir les partisans de l’ancien Premier ministre dans de longs cortèges de véhicules avec klaxon à travers les quartiers de la capitale. Dr Diallo Ibrahim, le maître d’œuvre de cette opération, a installé son QG dans sa clinique à Adjamé. Entre deux consultations, il trouve le temps de s’entretenir avec les militants depuis le lancement des activités le 23 mai. Selon le médecin, « le plus important n’est pas notre capacité de mobilisation. Nous voulons sensibiliser pour que notre candidat obtienne la majorité des 27.000 inscrits ». Ici aussi, des commissions techniques ont vu le jour, des séances de formation ont été organisées pour initier au vote. « Il y a de nombreux analphabètes qui éprouvent des difficultés à reconnaître les signes du parti. Des spécimens ont été distribués pour éviter les bulletins nuls », indique Docteur Diallo. La campagne est beaucoup calme du côté de l’Union des forces républicaines (Ufr) du candidat Sidya Touré. A part quelques affiches au grand carrefour de Marcory, rien n’indique que cet ancien Premier ministre cherche des voix en Côte d’Ivoire. Le coordinateur de l’Ufr explique ce silence radio par le passé ivoirien de son champion. «Notre président a eu beaucoup de problèmes ici. C’est pour cette raison que nous faisons moins de bruit comme les autres », soutient Soumah Alseni Blinky. La campagne a tourné autour de prises de contact et de « petites » réunions à Abidjan et à l’intérieur du pays, rassure M. Soumah.
Nomel Essis
Légende : Les candidats Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo, Lansana Kouyaté et Sidya Touré veulent ratisser large en Côte d’Ivoire
La campagne pour la présidentielle guinéenne du 27 juin bat son plein sur les bords de la lagune Ebrié. Quatre des cinq candidats considérés comme les favoris de ce scrutin ont ouvert des officines dans la capitale économique ivoirienne depuis le coup d’envoi de la compétition le 17 mai. Deux « grands » ont fait un détour à Abidjan pour tâter le pouls sur le terrain. Cellou Dalein Diallo, candidat de l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg) a fait le plein de la salle Anoumabo du Palais de la culture bien avant l’ouverture de la campagne. Lansana Kouyaté du Parti de l’espoir pour le développement national (Pedn) a rempli la place Inch’Allah de Koumassi devenue la place forte de cette élection. Leurs lieutenants sur place s’activent pour rafler la mise en Côte d’Ivoire où près de 28.000 candidats ont été enrôlés. Tous les moyens sont bons pour séduire cet électorat qui participe pour la première fois à la désignation du président de leur pays d’origine. Le Rassemblement du peuple de Guinée (Rpg) du candidat Alpha Condé a élu son QG dans un duplex à Angré, derrière la pharmacie « Les Allées ». C’est de ce laboratoire que le Directeur national de campagne de ce parti élabore son plan de conquête pour gagner « la bataille » sur le sol ivoirien. Ignace Tiakpé n’a pas lésiné sur les moyens. Son bureau est encombré de T-shirt et de nombreux gadgets à l’effigie du candidat Condé. « On gagne ou on gagne », le slogan de campagne est partout visible. Des titres confectionnés sur un air de coupé décalé, de rythmes congolais et cubain, reprennent le programme de gouvernement du plus âgé des prétendants au fauteuil présidentiel. Des hôtesses habillées en pantalon jeans moulant complètent le tableau. Le Rpg a organisé un meeting géant le 6 juin à la place Inch’Allah en présence d’une foule de militants venus écouter les promesses pour les cinq prochaines années du « candidat aux mains propres ». Tiakpé Ignace explique la suite du programme. « Après Abidjan, nous allons mettre le cap sur l’intérieur. Une conférence débat avec simulation de vote organisée par les étudiants de la moyenne Guinée aura lieu le 20 juin en zone 4. La campagne prend fin le 26 à la place Ficgayo où nous invitons tous les partis à rendre hommage au général Sékouba Konaté », explique le Dnc. Qui paie la note ? « Ce sont les militants qui mettent la main à la poche », répond M. Tiakpé entre deux bouffées de cigarette. L’ambiance est plus calme au siège du Pedn à Treichville-Arras. Le comité des sages est en pleine réunion quand le secrétaire fédéral de ce parti nous relate les activités menées dans le cadre de cette campagne. Les gadgets, des T-shirt et des pagnes à l’effigie de Lansana Kouyaté sont ici aussi au rendez-vous. Selon Magassouba Oumar, des tournées de sensibilisation à Abidjan et à l’intérieur, la formation des militants au vote au bulletin unique se déroulent « dans le meilleur des mondes ». Le staff d’une quarantaine de personnes et les commissions techniques travaillent sur le terrain, dit-il, sans grand bruit. « Nous préférons la campagne de proximité que de faire du bruit avec les cortèges de véhicules car nous ne sommes pas en Guinée », justifie M.Magassouba. Au pays, affirme-t-il, « Kouyaté bat campagne avec un avion et un bateau habillés aux couleurs du parti ». A l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg), on a décidé de faire du « bruit » pour « vendre » le candidat Cellou Dalein Diallo aux électeurs guinéens et faire savoir aux hôtes que la campagne se déroule sur leur sol. Il n’est pas rare de voir les partisans de l’ancien Premier ministre dans de longs cortèges de véhicules avec klaxon à travers les quartiers de la capitale. Dr Diallo Ibrahim, le maître d’œuvre de cette opération, a installé son QG dans sa clinique à Adjamé. Entre deux consultations, il trouve le temps de s’entretenir avec les militants depuis le lancement des activités le 23 mai. Selon le médecin, « le plus important n’est pas notre capacité de mobilisation. Nous voulons sensibiliser pour que notre candidat obtienne la majorité des 27.000 inscrits ». Ici aussi, des commissions techniques ont vu le jour, des séances de formation ont été organisées pour initier au vote. « Il y a de nombreux analphabètes qui éprouvent des difficultés à reconnaître les signes du parti. Des spécimens ont été distribués pour éviter les bulletins nuls », indique Docteur Diallo. La campagne est beaucoup calme du côté de l’Union des forces républicaines (Ufr) du candidat Sidya Touré. A part quelques affiches au grand carrefour de Marcory, rien n’indique que cet ancien Premier ministre cherche des voix en Côte d’Ivoire. Le coordinateur de l’Ufr explique ce silence radio par le passé ivoirien de son champion. «Notre président a eu beaucoup de problèmes ici. C’est pour cette raison que nous faisons moins de bruit comme les autres », soutient Soumah Alseni Blinky. La campagne a tourné autour de prises de contact et de « petites » réunions à Abidjan et à l’intérieur du pays, rassure M. Soumah.
Nomel Essis
Légende : Les candidats Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo, Lansana Kouyaté et Sidya Touré veulent ratisser large en Côte d’Ivoire