Dossier/Emissions de vacances - Quel enseignement pour les jeunes ?

Comme chaque année, les émissions culturelles de la première chaîne nationale occupent sainement, dit-on, les vacances de la jeunesse ivoirienne. La direction de la Rti s'active en ce moment pour le démarrage des émissions télévisées telles que Variétoscope, Star Karaoké, Podium, Wozo vacances, vacances culture... C’est l’occasion pour les jeunes de se divertir après neuf mois de cours à l’école. Mais quelles leçons tirent-ils de ces différentes émissions ?

Ce sont bientôt les vacances. Les élèves du primaire, du secondaire et les étudiants, vont abandonner craie, stylos et crayons pour s’amuser pendant que certains d’entre eux, iront rejoindre leurs parents dans les campements et villages. De Wozo Vacances à Variétoscope, en passant par Podium, Star Karaoké et autres, chaque émission a un enseignement qu’elle véhicule à son public ou à ses acteurs. Depuis plusieurs années, ces productions se sont imposées contre vents et marées.

Un autre apprentissage après l’école
Avec des chorégraphies bien agencées, les faits de société, les play-back, les simulations, les contes, les danses traditionnelles, les questions de culture générale (Vacances culture) etc. Bref, les émissions de vacances ont trouvé leur place dans le cœur des téléspectateurs. Quant à l’émission des tout petits, elle ressemble un peu à Variétoscope. Pendant les compétitions, les éléments des différents groupes se retrouvent pour les répétitions. Ils se regroupent dans un lieu afin de vivre et subir les entraînements devant leur permettre de se préparer pour les différentes manches. C’est une autre formation comme à l’école. Puisque la diction et la maîtrise du français rentrent en ligne de compte. Il faut pouvoir maitriser ce qu’on leur apprend. Le préalable, c’est qu’il faut d’abord avoir la volonté et un savoir-faire. Le reste suivra avec le courage. Quant à Star Karaoké, c’est une émission qui permet de déceler de nouveaux talents. Elle permet également aux vainqueurs d’avoir facilement un producteur avec l’aide de la RTI, initiatrice de l’émission. La plupart des jeunes qui participent aux compétitions des manches de ces différentes émissions, ont le verbe facile. A force de répéter des textes qui leur sont soumis, ils améliorent leur vocabulaire et leur grammaire sans oublier les capacités de mémorisation.

Pas de repos
Les vacances sont faites pour se reposer après des mois d’études. Il faut laisser le cerveau se reposer pour une bonne reprise, à la rentrée scolaire suivante. Mais les jeunes, quelques uns poussés par leurs parents, participent à ces émissions pour occuper sainement leurs vacances, au lieu de rester là à vagabonder. Ainsi, ils ne se reposent presque pas, à cause des répétitions qui débutent depuis les manches de présélections jusqu’à la finale qui a lieu souvent, deux semaines avant la rentrée des classes.

La foire aux dépenses
Après la constitution des groupes, leurs présidents sont confrontés aux diverses dépenses liées à leur entretien. Ainsi, la nourriture devant servir à l'hygiène corporelle des danseurs et autres éléments, sont à la charge des présidents. Les frais sont compris entre 500.000 et 1.000.000 Fcfa. Sans oublier les costumes, le décor et les frais de transport qui constituent les éléments primordiaux pour le groupe. Pour ce faire, ce sont plus de 900.000 Fcfa qui sont injectés dans l’acquisition de ces objets pour une troupe devant faire face à l'ingéniosité des concurrents. Le soutien des maires, des présidents des Conseils généraux et d'autres personnes de bonne volonté, constitue une bouffée d'oxygène pour les différentes troupes. Car nombreux sont ceux qui se voient obligés d'abandonner la compétition ou qui sont gagnés par le découragement face aux difficultés financières. Avant la compétition proprement dite, les groupes sont confrontés à divers problèmes concernant l'achat du matériel dont ils ont besoin. Le souci des acteurs fait donc place à la traite des vendeurs de bois, de tissus, de peintures et autres garnitures, qui se frottent les mains, à l'approche des émissions de vacances. En effet, le décor constitue un élément très influent au cours des différentes manches de Variétoscope et Wozo vacances. Puisque les membres du jury lui accordent une importance capitale.

Les danseurs et acteurs
Véritables chevilles ouvrières, les danseurs sont très souvent des d'élèves, des étudiants et de personnes déscolarisées. Ces dernières n'ont qu'une seule passion : la danse. Toutefois, elles sont les grandes perdantes dans cette affaire. En effet, si le groupe est éliminé avant la finale, les acteurs auront seulement des gadgets abandonnés par les sponsors et une somme avoisinant 15.000 Fcfa. Souvent, rien pour les moins chanceux. Qui n'ont pas de parrain assez puissant. Cependant, en cas de victoire, ce sont souvent des sommes comprises entre 20.000 F et 50.000 Fcfa qu'elles reçoivent en guise de récompense. Accompagnées de divers lots de consolation, composés pour la plupart, de tee-shirts, de casquettes et autres stylos à bille du sponsor officiel. On note cependant, des cas rares où certains présidents de groupe s'occupent des frais de scolarité des acteurs.

Et si l’Etat offrait des bourses d’études ?
Parmi les jeunes qui participent aux émissions de vacances, il y en a qui sont excellents. L’Etat pourrait les aider à entrer dans une école de théâtre, de danse ou de musique, afin de leur permettre de développer leurs talents latents. Beaucoup d’école de formations le font déjà, depuis que l’émission Variétoscope a été créée. Certains groupes artistiques recrutent leurs danseurs parmi ces jeunes mais la contribution de l’Etat pourrait plus les motiver à continuer dans leur élan parce qu’à la longue, même si une tierce personne a décidé de les aider, c’est sûr qu’à la longue, ils seront livrés à eux-mêmes. Il y a donc nécessité pour l’Etat, d’aider les vainqueurs de ces émissions.

Adèle Kouadio