Depuis plus de trois (03) mois, le Crou (Centre régional des œuvres universitaires) d’Abidjan est secoué par une crise qui oppose M. Sécka Obodji, actuel directeur aux agents. Lazare Brou Alla, SG national du Synapesci (Syndicat national des personnels de l’enseignement supérieur de Côte d’Ivoire) dit sa part de vérité dans cet entretien.
Que répondez-vous au DG du Crou, M. Sécka Obodji, qui dit que rien ne justifie votre colère?
Depuis le déclenchement de cette crise, le directeur du Crou A ne fait que dire des contre-vérités. D’abord, il ne fait que tromper l’opinion en faisant croire que le Synapates était le seul syndicat à entrer en grève. En réalité, il s’agissait des deux (02) syndicats sur les trois syndicats, en l’occurrence le Synapesci et le Synapates sections Crou-Abidjan, qui étaient en grève. Ces deux syndicats ont déposé un préavis de grève cosigné par les secrétaires généraux du Synapesci et du Synapates section Crou- Abidjan.
Est-il vrai que les agents en grève n’étaient que 30 sur les 454 agents que compte le Crou d’Abidjan ?
Je pense que si les agents étaient en minorité, ils ne seraient pas arrivés à paralyser le bon fonctionnement du Crou A. Mais si cette structure a été paralysée dans le temps, c’est parce qu’il y a eu une grande majorité des agents qui était en grève. La preuve, cette crise fait que jusqu’à ce jour, les questions de logements, au titre de l’année 2009- 2010, ne sont pas encore réglées.
En clair, que reprochez-vous concrètement à M. Obodji ?
Il a dit qu’il y a un décret qui autorise le paiement des heures supplémentaires au personnel administratif. C’est tout à fait faux. Jusqu’à ce jour, il n’y a aucun décret qui permet de payer des heures supplémentaires au personnel administratif. L’article 55 dont il parle n’est pas un décret. Il s’agit de l’article 55 de la loi n° 98-388 du 02 juillet 1998 fixant les règles générales relatives aux EPN et portant création de catégories d’établissements publics et abrogeant la loi n°80 -1070 du 13 septembre 1980. Et cet article dit en substance que tous ceux qui travaillent dans les EPN peuvent avoir droit à des primes. Mais je précise qu’il n’y a aucun décret d’application dans ce sens en faveur des EPA, contrairement aux EPIC. C’est cette méconnaissance de l’administration en général, et en particulier l’administration universitaire, de la part de l’actuel directeur du Crou-A qui constitue son problème avec les agents.
Le combat ne date pas de maintenant….
C’est à la suite d’un combat syndical associé à la qualité de management de M. Sall, ex sous-directeur des ressources humaines du ministère de l’Enseignement Supérieur, sous M. Francis Wodié, alors ministre de l’Enseignement Supérieur, que nous avons obtenu le paiement des primes des heures supplémentaires allouées aux personnels administratifs des universités, des Crou, des grandes écoles et des centres et instituts de recherches de Côte d’Ivoire, à partir d’un courrier confidentiel signé par le ministre de l’Economie et des Finances, adressé aux comptables et contrôleurs budgétaires de nos établissements, leur autorisant le paiement des dites primes.
C’est le renouvellement de ce courrier confidentiel que chaque année le syndicat demande au titre de l’année en cours. Au vu de ce courrier confidentiel renouvelé, les primes sont donc payées. M. Séka Obodji le sait très bien. Pour régulariser cette situation, depuis le 27 février 2007, nous avons élaboré un projet de décret, instituant le paiement des primes et indemnités en faveur du personnel administratif et technique de l’Enseignement supérieur, soumis à notre ministre de tutelle. Nous avons déjà eu des séances de travail sur ce document avec les cabinets de la Primature et du ministère de l’Enseignement Supérieur. Nous attendons actuellement la validation de ce document par les ministères de la Fonction Publique et de l’Economie et des Finances en vue de sa signature en conseil des ministres. Nous disons que M. Séka Obodji a utilisé le mot réforme pour faire sa chasse aux sorcières contre les agents. Car, la réforme dans une administration ne doit pas être en contradiction avec son organigramme et le droit.
Nous constatons que vous êtes dans un bras de fer qui a conduit aujourd’hui à la suspension de vos salaires et primes. Etes-vous prêts à participer à une quelconque négociation?
C’est plutôt M. Séka Obodji, actuel directeur du Crou d’Abidjan qui est dans un bras de fer avec son ministre de tutelle. Autrement dit, il présente un comportement d’insubordination vis-à-vis de son supérieur hiérarchique. Dans le cadre de la lutte pour l’amélioration de nos conditions de travail, en tant que syndicats, nous utilisons les moyens et les voies légaux pour nos actions. Le ministre de l’Enseignement Supérieur nous a convoqués deux fois. M. Séka Obodji ne s’est pas présenté. Le jour où M. Séka Obodji s’est présenté, il a indiqué que toutes les décisions prises à l’encontre des agents sont celles que lui a recommandées le conseil de gestion. Étant donné que le conseil de gestion est présidé par le ministre de l’Enseignement Supérieur, celui-ci, par le biais de ses représentants (le directeur de cabinet adjoint, le chef de cabinet et l’inspecteur des Crou), nous a fait des recommandations suivantes : le rétablissement des salaires et accessoires des agents retenus par le directeur, la régularisation de la situation administrative de nos camarades, l’arrêt de toutes poursuites judiciaires engagées par les uns contre les autres, la suspension du mot d’ordre de grève des syndicats. Le constat que nous faisons à ce jour, est que le mot d’ordre de grève des syndicats, Synapesci et Synapates, a été suspendu le jeudi 20 mai 2010, comme l’indique l’administration du Crou A par courrier N°002/ Synapesci-Synapates Crou-A/2010.
Par la suite…
Les salaires et accessoires de salaires n’ont pas été versés aux agents concernés. La régularisation de la situation administrative de nos camarades n’a pas été faite. M. Séka Obodji a renouvelé ses correspondances adressées à la direction de la solde, demandant la suspension des salaires de nos camarades aux motifs qu’il ne les voit pas, par courrier N°0025 du 27 avril 2010 adressé à la Fonction Publique. M. Séka Obodji demande la traduction en conseil de discipline de sept (07) de nos camarades pour insubordination, incitation au désordre, violence et voie de fait. Pendant que nous attendons la suite du courrier, il fait écrire dans Fraternité Matin N°13675 du jeudi 10 juin 2010 que ces agents ont déjà été radiés par la Fonction Publique. C’est là, la preuve de sa méconnaissance du fonctionnement de l’administration ivoirienne. Un tel comportement du directeur du Crou A n’est pas en faveur du bon fonctionnement de la structure
Par R.Dibi
Que répondez-vous au DG du Crou, M. Sécka Obodji, qui dit que rien ne justifie votre colère?
Depuis le déclenchement de cette crise, le directeur du Crou A ne fait que dire des contre-vérités. D’abord, il ne fait que tromper l’opinion en faisant croire que le Synapates était le seul syndicat à entrer en grève. En réalité, il s’agissait des deux (02) syndicats sur les trois syndicats, en l’occurrence le Synapesci et le Synapates sections Crou-Abidjan, qui étaient en grève. Ces deux syndicats ont déposé un préavis de grève cosigné par les secrétaires généraux du Synapesci et du Synapates section Crou- Abidjan.
Est-il vrai que les agents en grève n’étaient que 30 sur les 454 agents que compte le Crou d’Abidjan ?
Je pense que si les agents étaient en minorité, ils ne seraient pas arrivés à paralyser le bon fonctionnement du Crou A. Mais si cette structure a été paralysée dans le temps, c’est parce qu’il y a eu une grande majorité des agents qui était en grève. La preuve, cette crise fait que jusqu’à ce jour, les questions de logements, au titre de l’année 2009- 2010, ne sont pas encore réglées.
En clair, que reprochez-vous concrètement à M. Obodji ?
Il a dit qu’il y a un décret qui autorise le paiement des heures supplémentaires au personnel administratif. C’est tout à fait faux. Jusqu’à ce jour, il n’y a aucun décret qui permet de payer des heures supplémentaires au personnel administratif. L’article 55 dont il parle n’est pas un décret. Il s’agit de l’article 55 de la loi n° 98-388 du 02 juillet 1998 fixant les règles générales relatives aux EPN et portant création de catégories d’établissements publics et abrogeant la loi n°80 -1070 du 13 septembre 1980. Et cet article dit en substance que tous ceux qui travaillent dans les EPN peuvent avoir droit à des primes. Mais je précise qu’il n’y a aucun décret d’application dans ce sens en faveur des EPA, contrairement aux EPIC. C’est cette méconnaissance de l’administration en général, et en particulier l’administration universitaire, de la part de l’actuel directeur du Crou-A qui constitue son problème avec les agents.
Le combat ne date pas de maintenant….
C’est à la suite d’un combat syndical associé à la qualité de management de M. Sall, ex sous-directeur des ressources humaines du ministère de l’Enseignement Supérieur, sous M. Francis Wodié, alors ministre de l’Enseignement Supérieur, que nous avons obtenu le paiement des primes des heures supplémentaires allouées aux personnels administratifs des universités, des Crou, des grandes écoles et des centres et instituts de recherches de Côte d’Ivoire, à partir d’un courrier confidentiel signé par le ministre de l’Economie et des Finances, adressé aux comptables et contrôleurs budgétaires de nos établissements, leur autorisant le paiement des dites primes.
C’est le renouvellement de ce courrier confidentiel que chaque année le syndicat demande au titre de l’année en cours. Au vu de ce courrier confidentiel renouvelé, les primes sont donc payées. M. Séka Obodji le sait très bien. Pour régulariser cette situation, depuis le 27 février 2007, nous avons élaboré un projet de décret, instituant le paiement des primes et indemnités en faveur du personnel administratif et technique de l’Enseignement supérieur, soumis à notre ministre de tutelle. Nous avons déjà eu des séances de travail sur ce document avec les cabinets de la Primature et du ministère de l’Enseignement Supérieur. Nous attendons actuellement la validation de ce document par les ministères de la Fonction Publique et de l’Economie et des Finances en vue de sa signature en conseil des ministres. Nous disons que M. Séka Obodji a utilisé le mot réforme pour faire sa chasse aux sorcières contre les agents. Car, la réforme dans une administration ne doit pas être en contradiction avec son organigramme et le droit.
Nous constatons que vous êtes dans un bras de fer qui a conduit aujourd’hui à la suspension de vos salaires et primes. Etes-vous prêts à participer à une quelconque négociation?
C’est plutôt M. Séka Obodji, actuel directeur du Crou d’Abidjan qui est dans un bras de fer avec son ministre de tutelle. Autrement dit, il présente un comportement d’insubordination vis-à-vis de son supérieur hiérarchique. Dans le cadre de la lutte pour l’amélioration de nos conditions de travail, en tant que syndicats, nous utilisons les moyens et les voies légaux pour nos actions. Le ministre de l’Enseignement Supérieur nous a convoqués deux fois. M. Séka Obodji ne s’est pas présenté. Le jour où M. Séka Obodji s’est présenté, il a indiqué que toutes les décisions prises à l’encontre des agents sont celles que lui a recommandées le conseil de gestion. Étant donné que le conseil de gestion est présidé par le ministre de l’Enseignement Supérieur, celui-ci, par le biais de ses représentants (le directeur de cabinet adjoint, le chef de cabinet et l’inspecteur des Crou), nous a fait des recommandations suivantes : le rétablissement des salaires et accessoires des agents retenus par le directeur, la régularisation de la situation administrative de nos camarades, l’arrêt de toutes poursuites judiciaires engagées par les uns contre les autres, la suspension du mot d’ordre de grève des syndicats. Le constat que nous faisons à ce jour, est que le mot d’ordre de grève des syndicats, Synapesci et Synapates, a été suspendu le jeudi 20 mai 2010, comme l’indique l’administration du Crou A par courrier N°002/ Synapesci-Synapates Crou-A/2010.
Par la suite…
Les salaires et accessoires de salaires n’ont pas été versés aux agents concernés. La régularisation de la situation administrative de nos camarades n’a pas été faite. M. Séka Obodji a renouvelé ses correspondances adressées à la direction de la solde, demandant la suspension des salaires de nos camarades aux motifs qu’il ne les voit pas, par courrier N°0025 du 27 avril 2010 adressé à la Fonction Publique. M. Séka Obodji demande la traduction en conseil de discipline de sept (07) de nos camarades pour insubordination, incitation au désordre, violence et voie de fait. Pendant que nous attendons la suite du courrier, il fait écrire dans Fraternité Matin N°13675 du jeudi 10 juin 2010 que ces agents ont déjà été radiés par la Fonction Publique. C’est là, la preuve de sa méconnaissance du fonctionnement de l’administration ivoirienne. Un tel comportement du directeur du Crou A n’est pas en faveur du bon fonctionnement de la structure
Par R.Dibi