A l’occasion de la célébration du prix CNN, plusieurs interventions ont été enregistrées. Nous vous proposons en intégralité le discours du ministre Joel N’Guessan, co-président de la cérémonie.
“Je dois dire que quand M. Charles Sanga, m’a contacté pour présider cette cérémonie et à la lecture des illustres noms qui précédaient la présidence, je lui ai dit mais si le président Ouattara est là, je ne sais pas si je pourrais prendre la parole, si le ministre de la communication se déplace, peut-être il serait bon que vous leur laissiez la parole. Je me réjouis qu’ils ne soient pas venus eux-mêmes personnellement, ma tâche aurait été peut-être un peu plus compliquée. Je voudrais dire que c’est un honneur pour moi d’avoir été choisi par Charles pour présider cette cérémonie. Parce que pour celui qui sait, ce que c’est que CNN, quand vous visitez leurs locaux aux Etats-Unis, quand vous visitez leurs représentations en Asie et en Europe, vous vous rendez compte de la place qu’ils accordent à la qualité. Dire qu’un journaliste ivoirien a été sélectionné sur 2074 dossiers pour un prix, cela vous amène à aller lire son article. Vous vous demandez qu’est-ce qu’il a bien pu écrire pour recevoir ce prix. Vous savez, les Américains, je ne vous apprends rien, sont un pays du mérite et de la qualité. Dire qu’une institution aussi prestigieuse que CNN décerne un prix, c’est qu’ils ont tenu compte de la qualité et du mérite du candidat. M. Alexandre Lebel, félicitations. Si vous avez été lauréat, c’est parce que vous êtes bon. Il faut le dire simplement. Je dirai même que vous êtes excellent. Si vous n’aviez pas été excellent, on ne vous aurait pas choisi. Vous êtes bon, vous êtes excellent, cela veut dire aussi que l’équipe dans laquelle vous travaillez est une bonne équipe. Cela veut dire que vos collaborateurs, vos chefs sont bons. C’est - à - dire que vous avez MM. Koré Emmanuel, Bakary Nimaga, Charles Sanga, tous les photographes, tous les journalistes, tous les monteurs, toutes les opératrices de saisie, qui sont bons. Parce que s’ils n’avaient pas été bons, peut-être que vous n’auriez pas pu avoir un cadre pour mieux vous exprimer. Avec le nombre de journaux que nous lisons, je parle sous le contrôle de Raphaël Lakpé, parfois on passe des heures à faire des corrections au niveau de l’orthographe. Cela voudrait dire aussi que les correcteurs en interne sont bons. Vous avez bien travaillé et les gens ont jugé que votre travail méritait ce prix. Cela est déjà lié à la qualité du travail. Allons maintenant sur le terrain. Je discutais, il y a de cela quelques mois avec un ex-ministre du gouvernement qui est de l’ouest. Il m’a dit : « Joël, je préfère te dire que toute la solution à la crise que nous cherchons aujourd’hui, si nous ne trouvons pas une solution définitive au problème foncier nous perdons notre temps ». Les conflits fonciers sont à la base de toutes les guerres les plus meurtrières et les plus fratricides, les plus difficiles à résoudre. Si on ne trouve pas une solution aux conflits fonciers, on a beau signer les différents accords internationaux, on a beau faire des encasernements, on a beau faire de l’identification, on a beau organiser des élections, on a beau avoir des candidats élus, si nous ne résolvons pas le problème foncier en Côte d’Ivoire et partout dans le monde entier, je peux vous dire que les conflits vont perdurer. Quand j’ai relu votre thèse, puisque je considère votre travail comme une thèse : « Dix ans après le conflit foncier de Tabou, des terres toujours refusées aux burkinabè ». Cela m’a interpellé. Je me suis dit, voici des personnes qui sont des travailleurs de la terre et qui ont été dépossédées du fruit de leur labeur. Pour celui qui sait ce que c’est que de planter un cacaoyer avant de manger le chocolat, ce dernier va seul, il ne bénéficie d’aucun appui, d’aucun soutien étatique. Après plusieurs efforts, les premières cabosses de cacao sortent plusieurs années après. Il commence à jouir des fruits de son labeur. Un beau matin, sous le fallacieux prétexte de droit coutumier, on vient le priver du travail de plusieurs années. Et dire que pendant dix ans, on refuse l’accès des terres à ces hommes. Imaginez le drame de ces familles, de ces milliers de personnes qui sont du jour au lendemain privés de revenus, parce que tout simplement des individus sont venus réclamer des droits ancestraux sur des terres. Je voudrais m’interroger sur le droit sur la terre. Tous, autant que nous sommes, nous savons que la terre a de tous les temps existé avant l’être humain. Quelle est cette tendance culturelle à vouloir s’approprier quelque chose que nous n’avons pas créée nous-mêmes. Pourquoi ce problème existe-t-il en Côte d’Ivoire où il y a une loi foncière, qui est établie, votée par des députés ? Pourquoi cette loi ne prend t-elle pas le pas sur nos lois coutumières ? Et c’est devant notre administration qu’on spolie des individus de leurs droits pour la terre, de leurs droits à leur terre. M. Alexandre Lebel, merci d’avoir touché du doigt le sujet. Peut-être que le moment est venu de se poser la question de savoir est-ce que le vieux sage, Félix Houphouët-Boigny n’avait pas raison quand il disait : « la terre appartient à celui qui la met en valeur ». Peut-être que le moment est venu d’ouvrir un débat et de nous interroger sur le sujet.
Mesdames et messieurs, quand je vois le parcours du Patriote, un parcours émaillé de difficultés. Il y a quelques mois, je devrais venir au Patriote, je me suis trompé, je suis allé ailleurs. Je crois je me suis rendu dans les locaux qui avaient été saccagés à la faveur des multiples crises. Quand je vois votre parcours, je me dis que vous êtes le Liban. En cela, je voudrais remercier mon ami et frère le ministre Hamed Bakayoko. Hamed, merci d’avoir soutenu contre vents et marrés cette activité, ce projet. Aujourd’hui, les fruits sont là, un prix international, un prix CNN. Je dois vous dire déjà qu’il y a peut-être d’autres prix qui vous attendent. Il y a des prix plus importants qui vous attendent. Il suffit tout simplement de persévérer. Je dis cela, parce que si vous suivez mon regard, mon regard vers les futures élections, vous comprendrez que très bientôt en Côte d’Ivoire, il y aura enfin de la démocratie et la véritable liberté de presse. Il va arriver. Il va arriver le président Ouattara et quand il va arriver, vous pouvez être sûrs que pour lui qui a travaillé aux Etats-Unis et qui a travaillé dans les mêmes conditions que CNN, il va privilégier le mérite et la qualité. En ce moment-là, liberté de presse, qualité du travail, vous ne pourrez qu’en tirer le meilleur. Ce sera le moment de la disparition de toutes les lignes éditoriales médiocres, qui se plaisent dans l’invective au lieu de construire, de mettre l’accent sur des sujets d’intérêts nationaux.
M. Alexandre Lebel, félicitations
M. Charles Sanga, félicitations, continuez ainsi et comme je l’ai dit tantôt, bientôt vous aurez des lauriers plus importants.
Merci »
“Je dois dire que quand M. Charles Sanga, m’a contacté pour présider cette cérémonie et à la lecture des illustres noms qui précédaient la présidence, je lui ai dit mais si le président Ouattara est là, je ne sais pas si je pourrais prendre la parole, si le ministre de la communication se déplace, peut-être il serait bon que vous leur laissiez la parole. Je me réjouis qu’ils ne soient pas venus eux-mêmes personnellement, ma tâche aurait été peut-être un peu plus compliquée. Je voudrais dire que c’est un honneur pour moi d’avoir été choisi par Charles pour présider cette cérémonie. Parce que pour celui qui sait, ce que c’est que CNN, quand vous visitez leurs locaux aux Etats-Unis, quand vous visitez leurs représentations en Asie et en Europe, vous vous rendez compte de la place qu’ils accordent à la qualité. Dire qu’un journaliste ivoirien a été sélectionné sur 2074 dossiers pour un prix, cela vous amène à aller lire son article. Vous vous demandez qu’est-ce qu’il a bien pu écrire pour recevoir ce prix. Vous savez, les Américains, je ne vous apprends rien, sont un pays du mérite et de la qualité. Dire qu’une institution aussi prestigieuse que CNN décerne un prix, c’est qu’ils ont tenu compte de la qualité et du mérite du candidat. M. Alexandre Lebel, félicitations. Si vous avez été lauréat, c’est parce que vous êtes bon. Il faut le dire simplement. Je dirai même que vous êtes excellent. Si vous n’aviez pas été excellent, on ne vous aurait pas choisi. Vous êtes bon, vous êtes excellent, cela veut dire aussi que l’équipe dans laquelle vous travaillez est une bonne équipe. Cela veut dire que vos collaborateurs, vos chefs sont bons. C’est - à - dire que vous avez MM. Koré Emmanuel, Bakary Nimaga, Charles Sanga, tous les photographes, tous les journalistes, tous les monteurs, toutes les opératrices de saisie, qui sont bons. Parce que s’ils n’avaient pas été bons, peut-être que vous n’auriez pas pu avoir un cadre pour mieux vous exprimer. Avec le nombre de journaux que nous lisons, je parle sous le contrôle de Raphaël Lakpé, parfois on passe des heures à faire des corrections au niveau de l’orthographe. Cela voudrait dire aussi que les correcteurs en interne sont bons. Vous avez bien travaillé et les gens ont jugé que votre travail méritait ce prix. Cela est déjà lié à la qualité du travail. Allons maintenant sur le terrain. Je discutais, il y a de cela quelques mois avec un ex-ministre du gouvernement qui est de l’ouest. Il m’a dit : « Joël, je préfère te dire que toute la solution à la crise que nous cherchons aujourd’hui, si nous ne trouvons pas une solution définitive au problème foncier nous perdons notre temps ». Les conflits fonciers sont à la base de toutes les guerres les plus meurtrières et les plus fratricides, les plus difficiles à résoudre. Si on ne trouve pas une solution aux conflits fonciers, on a beau signer les différents accords internationaux, on a beau faire des encasernements, on a beau faire de l’identification, on a beau organiser des élections, on a beau avoir des candidats élus, si nous ne résolvons pas le problème foncier en Côte d’Ivoire et partout dans le monde entier, je peux vous dire que les conflits vont perdurer. Quand j’ai relu votre thèse, puisque je considère votre travail comme une thèse : « Dix ans après le conflit foncier de Tabou, des terres toujours refusées aux burkinabè ». Cela m’a interpellé. Je me suis dit, voici des personnes qui sont des travailleurs de la terre et qui ont été dépossédées du fruit de leur labeur. Pour celui qui sait ce que c’est que de planter un cacaoyer avant de manger le chocolat, ce dernier va seul, il ne bénéficie d’aucun appui, d’aucun soutien étatique. Après plusieurs efforts, les premières cabosses de cacao sortent plusieurs années après. Il commence à jouir des fruits de son labeur. Un beau matin, sous le fallacieux prétexte de droit coutumier, on vient le priver du travail de plusieurs années. Et dire que pendant dix ans, on refuse l’accès des terres à ces hommes. Imaginez le drame de ces familles, de ces milliers de personnes qui sont du jour au lendemain privés de revenus, parce que tout simplement des individus sont venus réclamer des droits ancestraux sur des terres. Je voudrais m’interroger sur le droit sur la terre. Tous, autant que nous sommes, nous savons que la terre a de tous les temps existé avant l’être humain. Quelle est cette tendance culturelle à vouloir s’approprier quelque chose que nous n’avons pas créée nous-mêmes. Pourquoi ce problème existe-t-il en Côte d’Ivoire où il y a une loi foncière, qui est établie, votée par des députés ? Pourquoi cette loi ne prend t-elle pas le pas sur nos lois coutumières ? Et c’est devant notre administration qu’on spolie des individus de leurs droits pour la terre, de leurs droits à leur terre. M. Alexandre Lebel, merci d’avoir touché du doigt le sujet. Peut-être que le moment est venu de se poser la question de savoir est-ce que le vieux sage, Félix Houphouët-Boigny n’avait pas raison quand il disait : « la terre appartient à celui qui la met en valeur ». Peut-être que le moment est venu d’ouvrir un débat et de nous interroger sur le sujet.
Mesdames et messieurs, quand je vois le parcours du Patriote, un parcours émaillé de difficultés. Il y a quelques mois, je devrais venir au Patriote, je me suis trompé, je suis allé ailleurs. Je crois je me suis rendu dans les locaux qui avaient été saccagés à la faveur des multiples crises. Quand je vois votre parcours, je me dis que vous êtes le Liban. En cela, je voudrais remercier mon ami et frère le ministre Hamed Bakayoko. Hamed, merci d’avoir soutenu contre vents et marrés cette activité, ce projet. Aujourd’hui, les fruits sont là, un prix international, un prix CNN. Je dois vous dire déjà qu’il y a peut-être d’autres prix qui vous attendent. Il y a des prix plus importants qui vous attendent. Il suffit tout simplement de persévérer. Je dis cela, parce que si vous suivez mon regard, mon regard vers les futures élections, vous comprendrez que très bientôt en Côte d’Ivoire, il y aura enfin de la démocratie et la véritable liberté de presse. Il va arriver. Il va arriver le président Ouattara et quand il va arriver, vous pouvez être sûrs que pour lui qui a travaillé aux Etats-Unis et qui a travaillé dans les mêmes conditions que CNN, il va privilégier le mérite et la qualité. En ce moment-là, liberté de presse, qualité du travail, vous ne pourrez qu’en tirer le meilleur. Ce sera le moment de la disparition de toutes les lignes éditoriales médiocres, qui se plaisent dans l’invective au lieu de construire, de mettre l’accent sur des sujets d’intérêts nationaux.
M. Alexandre Lebel, félicitations
M. Charles Sanga, félicitations, continuez ainsi et comme je l’ai dit tantôt, bientôt vous aurez des lauriers plus importants.
Merci »