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Politique Publié le mardi 22 juin 2010 | Nord-Sud

Enquête judiciaire sur le ministre Désiré Tagro : Retour sur les faits

© Nord-Sud Par DR
Gouvernement ivoirien - Désiré Tagro, ministre de l`Intérieur
Pour faire la lumière sur les accusations de détournements, trafic d'influence et de corruption qui pèsent sur le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, Laurent Gbagbo a saisi le procureur de la République.

A vouloir toucher à tout, on finit forcément susciter des interrogations. C'est ce qui semble arriver au ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro.

Depuis l'arrivée du Front populaire ivoirien (Fpi) au pouvoir en 2000, il a rapidement gravi les échelons. Directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur d'alors, Boga Doudou, il devient en 2002, conseiller spécial chargé des Affaires juridiques de Laurent Gbagbo avant de devenir son porte-parole. Puis, en 2007, il est nommé, à 47 ans, à son actuel poste. Beaucoup de responsabilités qui témoignent de l'importance et de la confiance auxquelles il a droit dans le dispositif de la « refondation ». Mais aussi, qui donnent une idée des dossiers qu'il a pu toucher.

Ecole de police

Ce n'est un secret pour personne, l'entrée à l'école de police n'est plus conditionnée par le mérite. Alors qu'il était le ministre de la Sécurité sous Konan Banny, Joseph Dja Blé a mis un point d'honneur à lutter contre la fraude à ce concours. « Ils m'ont demandé de ne pas recruter des ressortissants du Nord et de ne retenir à 80% que des gens de ma région. Je n'ai pas accepté cela. Si d'autres ministres l'ont fait, moi je ne le ferai pas », avait-il répondu, à l'époque, pour confirmer sa position. D'aucuns justifient son éviction du gouvernement par ce refus de se plier à « la loi des 2/3 » du camp présidentiel. Après son départ du ministère, selon des rumeurs, lle système avait repris de plus belle. Jusqu'à ce que Désiré Tagro le confirme au cours du secrétariat exécutif extraordinaire du Fpi qui s'est tenu le jeudi 10 juin dernier. L'aveu sera-t-il suffisant pour être retenu comme pièce à conviction?

Le hadj

L'arrivée de Désiré Tagro au ministère de l'Intérieur coïncide avec la prise en charge du Hadj par l'Etat de Côte d'Ivoire. Suite à l'échec de l'édition de 2006 bis, la communauté musulmane, à l'initiative du cheick des imams, Boikary Fofana, a demandé au gouvernement d'organiser le voyage en terre sainte musulmane. Ce qui est fait depuis. Les éditions de 2007 et 2008 se sont passées sans heurts. En 2008, le voyage en Arabie Saoudite a même, selon Désiré Tagro qui en faisait le bilan, généré un bénéfice d'environ un milliard. Mais quand tout va bien, pas de raison de se battre. C'est après le hadj de cette année que la communauté musulmane a exprimé son désaccord avec l'organisation pilotée par le ministère de tutelle via sa direction des cultes. Elle dit ne pas comprendre qu'avec un budget de 12.477.756.357 Fcfa, il y ait une dette de 1.838.518.732 F : la somme de 351.000.000 F annoncée comme frais d'excédents de bagages reste en suspens, le 1.711.500.000 F au titre des 1.141 invités de la présidence de la République n'est pas arrivé à destination.

Les déchets toxiques

Les 19 et 20 août 2007, au moment où le Probo Koala déverse les 528 m3 de déchets toxiques à Abidjan, Désiré Tagro est le porte-parole du président de la République. C'est au nom de Laurent Gbagbo qu’il négociera avec la partie néerlandaise. Le 13 février, ils parviennent à un accord : Trafigura doit indemniser l'Etat de Côte d'Ivoire à hauteur de cent milliards FCfa. La classe politique nationale avait critiqué un accord malsain. L'association de défense de l'environnement, Greenpeace a dénoncé alors un « pacte avec le diable ». Pourtant, le 10 mai 2007, lors de la cérémonie de lancement de la 2ème phase du protocole d'accord entre l'Etat et Trafigura, Désiré Tagro a qualifié le compromis de « bon ». Estimant que la Côte d'Ivoire y « gagne beaucoup ». Puis, vint la phase d'indemnisation qui a été, pour bien d'observateurs, une injure à l'encontre des victimes vivantes et décédées : deux cent mille FCfa pour les premiers et un million pour les seconds.

Le cas Sagem

Lorsqu'il s'est agi de lancer l’opération d'identification et de recensement électoral, l’opposition a plaidé pour un opérateur technique extérieur. L’entreprise française Sagem Sécurité a été choisie et confirmée après la signature de l’Apo. C’est alors que Désiré Tagro sera chargé de suivre les négociations avec l’opérateur français pour le compte du camp présidentiel. Les discussions pour la reprise du processus ont traîné sur la facture actualisée de Sagem. L’accord final a-t-il respecté toutes les conditions de transparence?

Trente jours. C'est le temps dont dispose Raymond Tchimou pour donner son verdict.

Bamba K. Inza
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