Le Rhdp s’est prononcé, hier, au cours d’une conférence de presse sur la saisine du procureur de la République « l’affaire Désiré Tagro ». Le président du directoire, Alphonse Djédjé Mady a estimé que le procureur Tchimou Raymond n’est pas compétent pour enquêter sur un ministre de la République, de surcroît un magistrat hors hiérarchie. Ci-dessous la déclaration du Rhdp.
1-L’affaire des concours d’entrée dans l’administration
L’actualité sociopolitique de notre pays est marquée par mille et une affaires qui jalonnent régulièrement la gestion du Fpi et de la refondation depuis leur accession au pouvoir.
Les déclarations du président de l’Assemblée nationale, le 2 juin, au lieu hautement symbolique de l’expression de la démocratie qu’est le Parlement, à l’occasion d’un colloque sur la démocratie, dénonçant le favoritisme, le népotisme et la corruption qui ont cours à la faveur des concours d’entrée à l’Ecole de police, sont la manifestation de ces scandales. Ces déclarations de la 2ème personnalité de l’Etat viennent corroborer les nombreuses plaintes des Ivoiriens victimes de ces méfaits depuis des années. Les informations complémentaires à l’issue de la réunion du secrétariat général du Fpi font état de quotas attribués à des personnalités nommément citées, toutes, issues du Fpi ; il s’agit de Mme Simone Gbagbo, Affi N’Guessan, Sokouri Bohui, Blé Goudé, Konaté Navigué, Désiré Tagro. Les proportions concernées par ces activités « mafieuses » sont les 2/3 des admis, c`est-à-dire sur 2000 admis, 1.500 proviennent de listes du Fpi.
Les déclarations de la toute nouvelle responsable de l’Ena disant que « on n’aura plus à payer pour rentrer à l’Ena » sont autant d’éléments à verser au dossier de ce qu’il est convenu d’appeler désormais « l’affaire des concours publics d’entrée dans l’administration de la refondation », le concours d’entrée à la police étant significatif de ces dérives. Comme s’il était besoin de confirmer que ces pratiques sont consubstantielles au Fpi, voici que naît un autre front relatif aux concours et examens au ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle.
2- La saisine du procureur Tchimou
Face à l’émoi national suscité par les déclarations du président Koulibaly Mamadou, la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire par les groupes parlementaires Pdci-Rda, Udpci et Solidarité et face à la réaction annoncée du Rhdp, le chef de l’Etat par la voix de son porte-parole, s’est empressé de saisir le procureur aux fins d’engager une enquête pour déterminer les responsabilités du ministre de l’Intérieur concernant :
• Les fraudes et corruptions sur les concours d’entrée à l’école de police sur les admis « originaires des sous préfectures de Saioua et Nahio »
• La gestion financière des éditions 2007, 2008 et 2009 du Hadj
• La gestion financière des indemnisations dans l’affaire des déchets toxiques (Trafigura)
• Les commissions qui auraient été perçues dans l’affaire Sagem par le ministre Tagro et « notamment par le Premier ministre »
Analyse
Ce scandale dont la gravité le dispute à l’inconscience des ses auteurs, n’est pas en réalité une affaire nouvelle sous le ciel de la refondation. On se rappelle les affaires des déchets toxiques, de faux billets de banques, d’extorsion de fonds, la gabegie dans la filière café cacao, l’incompétence dans la gestion de l’électricité et de l’eau. Depuis des années, nos enfants sont victimes de ce qui est une machination bien orchestrée et qui consiste à épurer progressivement l’administration ivoirienne dans toutes ses composantes et d’y placer des militants bon teint estampillés refondateurs afin de s’assurer en tout temps un réseau qui permette de se maintenir coûte que coûte au pouvoir (...) Les conséquences de ces pratiques sont graves et aux antipodes de tout ce que les Ivoiriens s’évertuent à enseigner à leurs enfants : le goût du travail et le mérite, la probité et l’honnêteté toutes choses qui fondent les repères et les valeurs d’une société civilisée. Aujourd’hui, une partie de la police est devenue une véritable milice toute dévouée au pouvoir et prompte à casser les marches pacifiques de l’opposition par des massacres (mars 2004, Gagnoa, Divo, Daloa etc.). C’est également le cas de l’armée, de la gendarmerie, de la justice etc. Comment peut-on dans ces conditions faire confiance aujourd’hui aux services d’ordre et aux forces de sécurité censés assurer la protection des honnêtes citoyens ?
(…) Publiquement interpellé sur cette question majeure, le chef de l’Etat Laurent Gbagbo, avait refusé de reconnaître l’existence de ce cancer qui ronge tout le corps social, protégeant ainsi ses amis du Fpi et ses partisans. La sagesse populaire dit que « le poisson pourrit toujours par la tête ». La responsabilité du chef de l’Etat Laurent Gbagbo est totalement engagée dans ces tristes et malheureuses affaires.
En effet, Il est responsable parce que sont concernés ses collaborateurs les plus proches.
Il est responsable parce qu’il est resté étrangement silencieux face à tous les cris de souffrance du peuple. Il est responsable parce qu’il est le chef de l’administration et que tout ce qui s’y passe relève de sa responsabilité. Il est responsable parce que garant de la justice, de l’équité et de l’égalité de tous les citoyens de Côte d’Ivoire. Il est responsable parce qu’il a failli à ses missions. Soucieux de se blanchir politiquement dans l’optique des prochaines élections présidentielles, le chef de l’Etat saisit hâtivement et maladroitement, le procureur de la République pour ouvrir une enquête contre le ministre Désiré Tagro.
A l’analyse, cette action ne trompera personne et les Ivoiriens ont déjà bien compris que le candidat Laurent Gbagbo veut comme à son habitude, « essayer de noyer le poisson dans l’eau » sinon comment comprendre :
1- Que le procureur de la République puisse engager une procédure contre un ministre en exercice alors que, et les Ivoiriens le savent depuis, seule la Haute Cour de justice est habilitée à le faire et que seule l’Assemblée nationale peut le mettre en accusation.
2- Que le procureur de la République puisse engager une procédure contre Désiré Tagro magistrat hors hiérarchie alors que seule est compétente pour le faire la Cour suprême ?
3- Pourquoi circonscrire le champ de l’enquête sur les concours d’entrée dans l’administration au cas de l’école de police ?
4- Pourquoi circonscrire le champ de l’enquête à la seule région de Saioua et Nahio ?
5- Pourquoi oublier dans cette affaire, les autres personnes désignées comme bénéficiaires de quotas à savoir notamment Mme Simone Gbagbo, Affi N’Guessan, Sokouri Bohui, Blé Goudé, Konaté Navigué ?
6- Que viennent faire Sagem Sécurité et le Premier ministre dans cette affaire ?
L’objectif inavoué du candidat- chef de l’Etat Laurent Gbagbo en désignant le procureur Tchimou pour mener une enquête contre le ministre Tagro, son parrain qui l’a proposé à ce poste, est de blanchir celui-ci. L’objectif caché en incluant Sagem Sécurité dans ces enquêtes et en tentant d’atteindre le Premier ministre, est de discréditer cette structure et par la même occasion tout le processus relatif à l’établissement la liste électorale et de retarder encore les échéances électorales.
Position du Rhdp
1- Le directoire du Rhdp exprime son indignation devant ces fraudes sur concours d’entrée dans l’administration ivoirienne, ces pratiques illégales et mafieuses dignes d’une République bananière.
2- Le directoire du Rhdp condamne ces agissements scandaleux et irresponsables ;
3- Le Rhdp soutient et encourage les groupes parlementaires dans leur entreprise d’engager une enquête parlementaire sur la question et exige que toute la lumière soit faite sur cette affaire sachant que la procédure engagée par le chef de l’Etat est sans issue.
4- Le Rhdp appelle les Ivoiriennes et Ivoiriens, les forces politiques et sociales, la société civile, les travailleurs de Côte d’Ivoire, à se mobiliser pour dénoncer ces pratiques injustes.
5- Le directoire du Rhdp tient le chef de l’Etat Laurent Gbagbo pour personnellement responsable de tous ces crimes et délits et déclare que sa saisine du procureur de la république n’est qu’un leurre pour détourner l’attention des Ivoiriens de l’essentiel à savoir l’organisation de l’élection présidentielle dans les plus brefs délais.
6- Le directoire du Rhdp encourage le Premier ministre à continuer d’assumer sereinement ses fonctions de maître d’ouvrage de l’Accord politique de Ouagadougou pour la sortie pacifique de crise et l’assure de son soutien.
7- Le directoire du Rhdp interpelle la Cei pour l’établissement diligent de la liste électorale définitive par l’ouverture du contentieux de la liste électorale provisoire. A cet égard, le processus de vérification en cours ne devra pas être un artifice supplémentaire pour retarder et bloquer le processus électoral.
La durée de cette opération devra être incluse dans celle du contentieux sur la liste électorale provisoire.
8- Le directoire du Rhdp invite la Cei à publier instamment le chronogramme de toutes ces opérations et que la liste électorale définitive soit connue à fin juillet 2010 au plus tard pour permettre que l’élection présidentielle ait lieu en août 2010.
9- Le directoire du Rhdp rappelle que l’organisation rapide d’élections crédibles et transparentes, est le seul moyen de mettre fin à la mal gouvernance du Fpi et de doter la Côte d’Ivoire d’institutions légitimes, crédibles et responsables.
Je vous remercie.
Fait à Abidjan le 22 juin 2010
Pour le directoire du Rhdp
Le Président
Pr Alphonse Djédjé
1-L’affaire des concours d’entrée dans l’administration
L’actualité sociopolitique de notre pays est marquée par mille et une affaires qui jalonnent régulièrement la gestion du Fpi et de la refondation depuis leur accession au pouvoir.
Les déclarations du président de l’Assemblée nationale, le 2 juin, au lieu hautement symbolique de l’expression de la démocratie qu’est le Parlement, à l’occasion d’un colloque sur la démocratie, dénonçant le favoritisme, le népotisme et la corruption qui ont cours à la faveur des concours d’entrée à l’Ecole de police, sont la manifestation de ces scandales. Ces déclarations de la 2ème personnalité de l’Etat viennent corroborer les nombreuses plaintes des Ivoiriens victimes de ces méfaits depuis des années. Les informations complémentaires à l’issue de la réunion du secrétariat général du Fpi font état de quotas attribués à des personnalités nommément citées, toutes, issues du Fpi ; il s’agit de Mme Simone Gbagbo, Affi N’Guessan, Sokouri Bohui, Blé Goudé, Konaté Navigué, Désiré Tagro. Les proportions concernées par ces activités « mafieuses » sont les 2/3 des admis, c`est-à-dire sur 2000 admis, 1.500 proviennent de listes du Fpi.
Les déclarations de la toute nouvelle responsable de l’Ena disant que « on n’aura plus à payer pour rentrer à l’Ena » sont autant d’éléments à verser au dossier de ce qu’il est convenu d’appeler désormais « l’affaire des concours publics d’entrée dans l’administration de la refondation », le concours d’entrée à la police étant significatif de ces dérives. Comme s’il était besoin de confirmer que ces pratiques sont consubstantielles au Fpi, voici que naît un autre front relatif aux concours et examens au ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle.
2- La saisine du procureur Tchimou
Face à l’émoi national suscité par les déclarations du président Koulibaly Mamadou, la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire par les groupes parlementaires Pdci-Rda, Udpci et Solidarité et face à la réaction annoncée du Rhdp, le chef de l’Etat par la voix de son porte-parole, s’est empressé de saisir le procureur aux fins d’engager une enquête pour déterminer les responsabilités du ministre de l’Intérieur concernant :
• Les fraudes et corruptions sur les concours d’entrée à l’école de police sur les admis « originaires des sous préfectures de Saioua et Nahio »
• La gestion financière des éditions 2007, 2008 et 2009 du Hadj
• La gestion financière des indemnisations dans l’affaire des déchets toxiques (Trafigura)
• Les commissions qui auraient été perçues dans l’affaire Sagem par le ministre Tagro et « notamment par le Premier ministre »
Analyse
Ce scandale dont la gravité le dispute à l’inconscience des ses auteurs, n’est pas en réalité une affaire nouvelle sous le ciel de la refondation. On se rappelle les affaires des déchets toxiques, de faux billets de banques, d’extorsion de fonds, la gabegie dans la filière café cacao, l’incompétence dans la gestion de l’électricité et de l’eau. Depuis des années, nos enfants sont victimes de ce qui est une machination bien orchestrée et qui consiste à épurer progressivement l’administration ivoirienne dans toutes ses composantes et d’y placer des militants bon teint estampillés refondateurs afin de s’assurer en tout temps un réseau qui permette de se maintenir coûte que coûte au pouvoir (...) Les conséquences de ces pratiques sont graves et aux antipodes de tout ce que les Ivoiriens s’évertuent à enseigner à leurs enfants : le goût du travail et le mérite, la probité et l’honnêteté toutes choses qui fondent les repères et les valeurs d’une société civilisée. Aujourd’hui, une partie de la police est devenue une véritable milice toute dévouée au pouvoir et prompte à casser les marches pacifiques de l’opposition par des massacres (mars 2004, Gagnoa, Divo, Daloa etc.). C’est également le cas de l’armée, de la gendarmerie, de la justice etc. Comment peut-on dans ces conditions faire confiance aujourd’hui aux services d’ordre et aux forces de sécurité censés assurer la protection des honnêtes citoyens ?
(…) Publiquement interpellé sur cette question majeure, le chef de l’Etat Laurent Gbagbo, avait refusé de reconnaître l’existence de ce cancer qui ronge tout le corps social, protégeant ainsi ses amis du Fpi et ses partisans. La sagesse populaire dit que « le poisson pourrit toujours par la tête ». La responsabilité du chef de l’Etat Laurent Gbagbo est totalement engagée dans ces tristes et malheureuses affaires.
En effet, Il est responsable parce que sont concernés ses collaborateurs les plus proches.
Il est responsable parce qu’il est resté étrangement silencieux face à tous les cris de souffrance du peuple. Il est responsable parce qu’il est le chef de l’administration et que tout ce qui s’y passe relève de sa responsabilité. Il est responsable parce que garant de la justice, de l’équité et de l’égalité de tous les citoyens de Côte d’Ivoire. Il est responsable parce qu’il a failli à ses missions. Soucieux de se blanchir politiquement dans l’optique des prochaines élections présidentielles, le chef de l’Etat saisit hâtivement et maladroitement, le procureur de la République pour ouvrir une enquête contre le ministre Désiré Tagro.
A l’analyse, cette action ne trompera personne et les Ivoiriens ont déjà bien compris que le candidat Laurent Gbagbo veut comme à son habitude, « essayer de noyer le poisson dans l’eau » sinon comment comprendre :
1- Que le procureur de la République puisse engager une procédure contre un ministre en exercice alors que, et les Ivoiriens le savent depuis, seule la Haute Cour de justice est habilitée à le faire et que seule l’Assemblée nationale peut le mettre en accusation.
2- Que le procureur de la République puisse engager une procédure contre Désiré Tagro magistrat hors hiérarchie alors que seule est compétente pour le faire la Cour suprême ?
3- Pourquoi circonscrire le champ de l’enquête sur les concours d’entrée dans l’administration au cas de l’école de police ?
4- Pourquoi circonscrire le champ de l’enquête à la seule région de Saioua et Nahio ?
5- Pourquoi oublier dans cette affaire, les autres personnes désignées comme bénéficiaires de quotas à savoir notamment Mme Simone Gbagbo, Affi N’Guessan, Sokouri Bohui, Blé Goudé, Konaté Navigué ?
6- Que viennent faire Sagem Sécurité et le Premier ministre dans cette affaire ?
L’objectif inavoué du candidat- chef de l’Etat Laurent Gbagbo en désignant le procureur Tchimou pour mener une enquête contre le ministre Tagro, son parrain qui l’a proposé à ce poste, est de blanchir celui-ci. L’objectif caché en incluant Sagem Sécurité dans ces enquêtes et en tentant d’atteindre le Premier ministre, est de discréditer cette structure et par la même occasion tout le processus relatif à l’établissement la liste électorale et de retarder encore les échéances électorales.
Position du Rhdp
1- Le directoire du Rhdp exprime son indignation devant ces fraudes sur concours d’entrée dans l’administration ivoirienne, ces pratiques illégales et mafieuses dignes d’une République bananière.
2- Le directoire du Rhdp condamne ces agissements scandaleux et irresponsables ;
3- Le Rhdp soutient et encourage les groupes parlementaires dans leur entreprise d’engager une enquête parlementaire sur la question et exige que toute la lumière soit faite sur cette affaire sachant que la procédure engagée par le chef de l’Etat est sans issue.
4- Le Rhdp appelle les Ivoiriennes et Ivoiriens, les forces politiques et sociales, la société civile, les travailleurs de Côte d’Ivoire, à se mobiliser pour dénoncer ces pratiques injustes.
5- Le directoire du Rhdp tient le chef de l’Etat Laurent Gbagbo pour personnellement responsable de tous ces crimes et délits et déclare que sa saisine du procureur de la république n’est qu’un leurre pour détourner l’attention des Ivoiriens de l’essentiel à savoir l’organisation de l’élection présidentielle dans les plus brefs délais.
6- Le directoire du Rhdp encourage le Premier ministre à continuer d’assumer sereinement ses fonctions de maître d’ouvrage de l’Accord politique de Ouagadougou pour la sortie pacifique de crise et l’assure de son soutien.
7- Le directoire du Rhdp interpelle la Cei pour l’établissement diligent de la liste électorale définitive par l’ouverture du contentieux de la liste électorale provisoire. A cet égard, le processus de vérification en cours ne devra pas être un artifice supplémentaire pour retarder et bloquer le processus électoral.
La durée de cette opération devra être incluse dans celle du contentieux sur la liste électorale provisoire.
8- Le directoire du Rhdp invite la Cei à publier instamment le chronogramme de toutes ces opérations et que la liste électorale définitive soit connue à fin juillet 2010 au plus tard pour permettre que l’élection présidentielle ait lieu en août 2010.
9- Le directoire du Rhdp rappelle que l’organisation rapide d’élections crédibles et transparentes, est le seul moyen de mettre fin à la mal gouvernance du Fpi et de doter la Côte d’Ivoire d’institutions légitimes, crédibles et responsables.
Je vous remercie.
Fait à Abidjan le 22 juin 2010
Pour le directoire du Rhdp
Le Président
Pr Alphonse Djédjé