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Politique Publié le mercredi 23 juin 2010 | Le Patriote

Djédjé Mady “Gbagbo veut blanchir Tagro”

Mesdames et messieurs les journalistes de la presse nationale et internationale;

Je voudrais d’abord vous saluer et vous remercier au nom du Directoire du RHDP pour votre présence ce jour.

Merci donc à vous journalistes, de nous permettre de nous adresser, à travers vos organes respectifs, à l’opinion nationale et internationale.

De quoi s’agit-il?

1-L’affaire des concours publics d’entrée dans
l’administration

L’actualité sociopolitique de notre pays est marquée par mille et une affaires qui jalonnent régulièrement la gestion du FPI et de la refondation depuis leur accession au pouvoir.
Les déclarations du Président de l’Assemblée Nationale, le 2 juin dernier, au lieu hautement symbolique de l’expression de la démocratie qu’est le Parlement, à l’occasion d’un colloque sur la démocratie, dénonçant le favoritisme, le népotisme et la corruption qui ont cours à la faveur des concours d’entrée à l’Ecole de police, sont la manifestation de ces scandales.
Ces déclarations de la 2ème personnalité de l’Etat, viennent corroborer les nombreuses plaintes des Ivoiriens, victimes de ces méfaits depuis des années.

Les informations complémentaires à l’issue de la réunion du secrétariat général du FPI, font état de quotas attribués à des personnalités nommément citées, toutes, issues du FPI ; il s’agit de Mme Simone GBAGBO, Affi N’GUESSAN, Sokouri BOHUI, Blé GOUDE, KONET Navigué, Désiré TAGRO, Les proportions concernées par ces activités « mafieuses » sont les 2/3 des admis, c'est-à-dire, sur 2000 admis, 1 500 proviennent de listes du FPI.
Les déclarations de la toute nouvelle responsable de l’ENA disant que « on n’aura plus à payer pour rentrer à l’ENA » (In fraternité matin du 9 juin 2010) sont autant d’éléments à verser au dossier de ce qu’il est convenu d’appeler désormais « l’affaire des concours publics d’entrée dans l’Administration de la refondation », le concours d’entrée à la police étant significatif de ces dérives.
Comme s’il était besoin de confirmer que ces pratiques sont consubstantielles au FPI, voici que naît un autre front relatif aux concours et examens au Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle.

2- Le communiqué du chef de l’Etat saisissant le procureur Tchimou

Face à l’émoi national suscité par les déclarations du Président KOULIBALY Mamadou, la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire par les groupes parlementaires PDCI-RDA, UDPCI et SOLIDARITE et face à la réaction annoncée du RHDP, le chef de l’Etat, par la voix de son porte-parole, s’est empressé de saisir le Procureur aux fins d’engager une enquête pour déterminer les responsabilités du ministre de l’Intérieur concernant :

l Les fraudes et corruptions sur les concours d’entrée à l’école de police sur les admis « originaires des sous préfectures de Saioua et Nahio »
l La gestion financière des éditions 2007, 2008 et 2009 du HADJ
l La gestion financière des indemnisations dans l’affaire des déchets toxiques (TRAFIGURA)
l Les commissions qui auraient été perçues dans l’affaire SAGEM par le Ministre TAGRO et « notamment par le Premier Ministre »

Analyse

Ce scandale dont la gravité le dispute à l’inconscience des ses auteurs, n’est pas en réalité une affaire nouvelle sous le ciel de la refondation. On se rappelle les affaires des déchets toxiques, de faux billets de banques, d’extorsion de fonds, la gabegie dans la filière café cacao, l’incompétence dans la gestion de l’électricité et de l’eau.
Depuis des années, nos enfants sont victimes de ce qui est une machination bien orchestrée et qui consiste à épurer progressivement l’administration ivoirienne dans toutes ses composantes et d’y placer des militants bon teint estampillés refondateurs afin de s’assurer en tout temps un réseau qui permette de se maintenir coûte que coûte au pouvoir.
Notre jeunesse diplômée et qualifiée, espoir de toute la Nation, est ainsi impitoyablement condamnée au chômage par le régime FPI, qui favorise la médiocrité et la paresse.
Ainsi, pendant toutes ces années, notre jeunesse a été victime d’escroquerie morale et financière au travers des droits d’examens toujours revus à la hausse et aux promesses d’admission au concours et examens d’entrée dans l’Administration jamais tenues.
En effet, les places que le système de liste et de quota du FPI avait laissées, sont vendues aux plus offrants, aux enchères.
Les nombreux parents impuissants, ont été forcés à payer des sommes astronomiques pour espérer voir leurs enfants obtenir le droit d’entrer à l’Ecole de police, à la Gendarmerie et à l’ENA, et ce, en vain. Les parents sont aujourd’hui situés sur les causes des échecs répétés de leurs enfants.
Les conséquences de ces pratiques sont graves et aux antipodes de tout ce que les Ivoiriens s’évertuent à enseigner à leurs enfants : le gout du travail et le mérite, la probité et l’honnêteté toutes, choses qui fondent les repères et les valeurs d’une société civilisée.
Aujourd’hui, une partie de la police est devenue une véritable milice toute dévouée au pouvoir et prompte à casser les marches pacifiques de l’opposition par des massacres (mars 2004, Gagnoa, Divo, Daloa, etc.). C’est également le cas de l’Armée, de la Gendarmerie, de la Justice, etc.
Comment peut on dans ces conditions faire confiance aujourd’hui aux services d’ordre et aux forces de sécurité, censés assurer la protection des honnêtes citoyens ?
Toute l’Administration ivoirienne est traversée par ces pratiques népotistes, favorisant le culte de la médiocrité et de l’impunité.
Pour récupérer les énormes sommes engagées pour entrer à la fonction publique, les fonctionnaires ont développé le racket et la corruption et cela à tous les niveaux. En effet, au vu et au su de tous, les services publics se paient et se monnaient au prix fort. La Banque mondiale a ainsi estimé le coût du racket routier à 150 milliards de Francs CFA en 2008.
L’impunité chaque jour étale ses effets, des sommes colossales sont détournées de leurs destinations pour les poches des mêmes personnes, du même clan, du FPI, au moment où le peuple manque de tout, abreuvé par des discours et des promesses sans lendemain.
Notre administration qui faisait la fierté de notre pays et qui a été le socle sur lequel s’est bâtie notre Nation, est aujourd’hui en train de mourir sous les coups de boutoir égoïstes du FPI.
Toutes les embauches dans l’Administration et les Etablissements publics sont soumises au même système de liste, de quota et de vente de places depuis l’arrivée du FPI au pouvoir.

Notre pays est aujourd’hui gangrené.

L’Administration est normalement le lieu de la justice, de l’équité et de l’égalité pour tous les citoyens d’un pays. La dédier à une cause partisane conduit à la destruction de l’Etat puis de la Nation.
Le FPI avec beaucoup d’irresponsabilité et d’inconscience détruit chaque jour un peu plus notre pays.
Publiquement interpellé sur cette question majeure, le chef de l’Etat Laurent GBAGBO, avait refusé de reconnaitre l’existence de ce cancer qui ronge tout le corps social, protégeant ainsi ses amis du FPI et ses partisans.
La sagesse populaire dit que « le poisson pourrit toujours par la tête ». La responsabilité du chef de l’Etat Laurent GBAGBO est totalement engagée dans ces tristes et malheureuses affaires.

En effet,

Il est responsable parce que sont concernés ses collaborateurs les plus proches.
Il est responsable parce qu’il est resté étrangement silencieux face à tous les cris de souffrance du peuple.
Il est responsable parce qu’il est le chef de l’Administration et que tout ce qui s’y passe relève de sa responsabilité.
Il est responsable parce que garant de la Justice, de l’Equité et de l’Egalité de tous les citoyens de Côte d’Ivoire.

Il est responsable parce qu’il a failli à ses missions.
Soucieux de se blanchir politiquement dans l’optique des prochaines élections présidentielles, le chef de l’Etat saisit hâtivement et maladroitement, le procureur de la république pour ouvrir une enquête contre le Ministre Désiré TAGRO.
A l’analyse, cette action ne trompera personne et les Ivoiriens ont déjà bien compris que le candidat Laurent GBAGBO veut comme à son habitude, « essayer de noyer le poisson dans l’eau », sinon comment comprendre :
1- Que le procureur de la république puisse engager une procédure contre un ministre en exercice alors que, et les Ivoiriens le savent depuis, seule la Haute Cour de justice est habilitée à le faire et que seule l’Assemblée nationale peut le mettre en accusation.
2- Que le procureur de la république puisse engager une procédure contre Désiré TAGRO, magistrat hors hiérarchie, alors que seule est compétente pour le faire la Cour suprême ?
3- Pourquoi circonscrire le champ de l’enquête sur les concours d’entrée dans l’administration au cas de l’école de police ?
4- Pourquoi circonscrire le champ de l’enquête à la seule région de Saioua et Nahio ?

5- Pourquoi oublier dans cette affaire, les autres personnes désignées comme bénéficiaires de quotas, à savoir notamment, Mme Simone GBAGBO, Affi N’GUESSAN, Sokouri BOHUI, Blé GOUDE, KONATE Navigué ?
6- Que viennent faire SAGEM SECURITE et le Premier Ministre dans cette affaire ?
L’objectif inavoué du candidat chef de l’Etat Laurent GBAGBO en désignant le Procureur TCHIMOU pour mener une enquête contre le Ministre TAGRO, son parrain qui l’a proposé à ce poste, est de blanchir celui-ci.
L’objectif caché en incluant SAGEM SECURITE dans ces enquêtes et en tentant d’atteindre le Premier Ministre, est de discréditer cette structure et par la même occasion tout le processus relatif à l’établissement la liste électorale et de retarder encore les échéances électorales.

Mesdames et messieurs les journalistes, les objectifs du candidat - chef de l’Etat Laurent GBAGBO, sont de blanchir ses amis et partisans et saboter le processus électoral.

Mesdames et messieurs, le candidat-chef de l’Etat Laurent GBAGBO ne veut pas aller aux élections, comme le RHDP l’a toujours dit. Et vous en avez aujourd’hui encore une manifestation supplémentaire.
Dans un Etat de droit, l’honneur aurait voulu que le chef de l’Etat rende sa démission face au niveau de déstructuration de l’Etat sous son règne.

Position du RHDP

Au vu de ce qui précède

1- Le Directoire du RHDP exprime son indignation devant ces fraudes sur concours d’entrée dans l’Administration ivoirienne, ces pratiques illégales et mafieuses dignes d’une république bananière.
2- Le Directoire du RHDP condamne ces agissements scandaleux et irresponsables ;
3- Le RHDP soutient et encourage les groupes parlementaires dans leur entreprise d’engager une enquête parlementaire sur la question et exige que toute la lumière soit faite sur cette affaire sachant que la procédure engagée par le chef de l’Etat est sans issue.
4- Le RHDP appelle les Ivoiriennes et Ivoiriens, les forces politiques et sociales, la société civile, les travailleurs de Côte d’Ivoire, à se mobiliser pour dénoncer ces pratiques injustes.
5- Le Directoire du RHDP tient le chef de l’Etat Laurent GBAGBO pour personnellement responsable de tous ces crimes et délits et déclare que sa saisine du procureur de la république n’est qu’un leurre pour détourner l’attention des Ivoiriens de l’essentiel, à savoir l’organisation de l’élection présidentielle dans les plus brefs délais.
6- Le Directoire du RHDP encourage le Premier Ministre à continuer d’assumer sereinement ses fonctions de maître d’ouvrage de l’Accord Politique de Ouagadougou pour la sortie pacifique de crise et l’assure de son soutien.
7- Le Directoire du RHDP interpelle la CEI pour l’établissement diligent de la liste électorale définitive par l’ouverture du contentieux de la liste électorale provisoire. A cet égard, le processus de vérification en cours ne devra pas être un artifice supplémentaire pour retarder et bloquer le processus électoral.
La durée de cette opération devra être incluse dans celle du contentieux sur la liste électorale provisoire.
8- Le Directoire du RHDP invite la CEI à publier instamment le chronogramme de toutes ces opérations et que la liste électorale définitive soit connue à fin juillet 2010 au plus tard pour permettre que l’élection présidentielle ait lieu en août 2010.
9- Le Directoire du RHDP rappelle que l’organisation rapide d’élections crédibles et transparentes, est le seul moyen de mettre fin à la mal gouvernance du FPI et de doter la Côte d’Ivoire d’Institutions légitimes, crédibles et responsables.
Je vous remercie
Fait à Abidjan le 22 juin 2010
Pour le Directoire du RHDP
Le Président PR
Alphonse DJEDJE MADY

Joël N’guessan : “Gbagbo n’est pas sincère”
«Je ne crois pas en la sincérité de Laurent GBAGBO dans cette affaire»
Le Patriote : Le Chef de l’Etat vient d’ordonner au Procureur de la République de mener une enquête sur les soupçons de fraudes attribuées au Ministre TAGRO. Quel est votre sentiment sur cette démarche de Laurent Gbagbo ?
Joël N’GUESSAN : J’ai écouté, comme tous les Ivoiriens, le communiqué du Président Gbagbo Laurent relatif à l’affaire TAGRO. Ma première interrogation c’est : pourquoi est-ce maintenant qu’il initie cette enquête ? Le Chef de l’Etat qui dispose de toutes les sources officielles et officieuses de renseignement peut- il prétendre qu’il ne savait rien de ces histoires et qu’il a fallu que le Président de l’Assemblée Nationale en parle pour qu’il se décide enfin à saisir le Procureur de la République ? Enfin, pourquoi le Procureur TCHIMOU qui s’autosaisit, systématiquement, des affaires de moindres importances se soit tu alors qu’il est connu de tout le monde depuis plusieurs années que l’entrée à l’Ecole de Police fait l’objet de marchandages honteux ? Toutes ces interrogations pour dire que je ne crois pas en la sincérité de Laurent GBAGBO dans cette affaire. La preuve, cela fait plus de 2 ans que les dirigeants de la filière café-cacao sont en prison sans jugement, alors que les instructions sont terminées.

L.P. : Voulez-vous insinuer que c’est une mystification ?
JN : C’est plus que de la comédie. Laurent GBAGBO veut nous distraire une fois de plus. Si vraiment il estime que TAGRO a fauté, il devait d’abord le démettre de ses fonctions avant de demander une enquête. Car, n’oublions pas que le Ministre TAGRO ne peut être poursuivi par une juridiction ordinaire, en sa qualité de ministre, surtout pour des faits liés à sa fonction. D’ailleurs le cahier des charges remis au Procureur TCHIMOU est suspect et présage du peu de sérieux que le Président GBAGBO accorde à cette affaire.

L.P. : Qu’entendez-vous par là ?
JN : Prenons les 4 points évoqués par le Président GBAGBO dans sa demande d’enquête et vous comprendrez que nous allons assister à une grosse farce.
Premier point : Quel est le nombre d’admis au concours d’entrée à l’Ecole Nationale de Police, Session 2007, 2008 et 2009 qui sont originaires des sous-préfectures de Saioua et Nahio, tous Corps confondus.
Tel que libellée, la demande d’enquête sur ce premier point risque de ne pas connaître de suite. En effet, est-il interdit que des ressortissants de Saioua et Nahio soient recrutés après concours à l’Ecole de Police ? Non. Pourquoi Gbagbo Laurent, le Chef de l’Etat, supposé être le garant de l’unité nationale et de la cohésion sociale embouche la trompette de l’ethnicisme et du tribalisme sur ce sujet encore ? Ce faisant, Gbagbo Laurent veut induire les enquêteurs en erreur en les orientant sur une piste qui n’est pas la bonne. Le problème réel qui a été posé est que des quotas ont été attribués à des barons du FPI dont Mme GBAGBO Simone, qui n’est pas de la région de TAGRO. La première interrogation est la suivante : Y a-t-il eu des répartitions de quotas ? Assurément puisque le Ministre TAGRO l’a affirmé, donc on n’a pas besoin d’une enquête sur sa propre affirmation. Elle est suffisamment grave pour que le Président Gbagbo prenne des sanctions immédiates à l’encontre de son Ministre en le limogeant simplement et en autorisant une enquête sur les quotataires et les bénéficiaires.
Sur ce même sujet, il faut s’interroger pour savoir si oui ou non des Ivoiriens ont été admis à l’Ecole de Police sans passer le concours d’entrée. Si c’est le cas, il faut les identifier et les radier sans autre forme de procès. Cela est facilement vérifiable puisqu’il existe une liste des candidats ayant postulé. En vérifiant les noms des admis de 2007, 2008 et 2009 tous Corps confondus sur la liste des candidats postulants, on pourra aisément démontrer si oui ou non il ya eu des personnes extérieures qui ont été injectées dans le système. Après cela on pourra vérifier les ethnies des personnes admises. N’oublions pas que la Police est Républicaine et ne saurait être l’affaire d’un clan ni d’un groupe ethnique. Si après vérification, on constate que le taux d’admis de personnes issues de l’ethnie de TAGRO et des quotataires ou de leurs villages est trop élevé, on aurait alors la confirmation du caractère clanique du régime de Laurent Gbagbo. L’occasion est bonne pour pousser la réflexion plus loin en investiguant au niveau des autres Corps, tels que la Gendarmerie, l’Armée, les Eaux et Forêts, la Douane et même l’Administration Générale (Fonction Publique). On aura certainement des surprises.
« Vérifier également si le Ministre de l’Intérieur a directement ou indirectement marchandé les places mises en concours ou s’il a fait obstruction aux poursuites engagées contre une personne qui les aurait marchandées ».
Cette deuxième partie du point 1 prouve que Laurent Gbgbo veut mener les Ivoiriens en bateau. Il est matériellement impossible de faire cette vérification tant que Tagro est encore en poste. S’il n’était plus ministre, les langues pourraient facilement se délier. L’exemple du ministère de la Fonction Publique où tout le monde a commencé à parler après le départ du Ministre Oulaye Hubert est édifiant à ce sujet.

LP : Le Ministre de l’Intérieur a-t- il détourné pour son compte ou pour le compte d’autrui les sommes d’argent mises à la disposition des éditions 2007, 2008, 2009 du Hadj et à quel montant s’élève ses détournements ?
JN : La communauté Musulmane de Côte d’Ivoire (COSIM et l’Union des Cadres Musulmans en Côte d’Ivoire) n’a cessé de réclamer un audit sur la gestion des subventions de l’Etat allouées au Hadj depuis l’échec du Hadj 2006 bis. Les subventions auraient été de 4 Milliards en 2007, 8 Milliards en 2008 et 13 Milliards en 2009. Malgré ces subventions, l’Etat de Côte d’Ivoire doit encore 1,2 Milliard aux prestataires en Arabie Saoudite. Comment plus de 1000 pèlerins ont effectué le pèlerinage à la Mecque sans avoir payé chacun le 1,5 Millions exigé dans les caisses du Trésor ? Où ont-ils payé leurs droits d’accès au pèlerinage ? Ce sont là les véritables questions qui méritent d’être posées et pour lesquelles des réponses précises méritent d’être données. Nous espérons que l’enquête du Procureur ira en profondeur sur ce sujet, qui est d’une importance capitale car touchant à la fois de millions de nos concitoyens.

LP: Le Ministre de l’Intérieur a-t-il détourné les sommes payées à l’Etat de Côte d’Ivoire par la société TRAFIGURA pour l’indemnisation des victimes des déchets toxiques ?
Ici encore l’on se rend compte qu’on veut nous éloigner du véritable problème. Nous savons tous que l’argent payé par TRAFIGURA (100 Milliards) est allé dans les caisses des banques. La question est de savoir si les engagements pris, construction de centres de santé, renforcement des capacités opérationnelles des CHU, etc, ont été respectés. Sur ce sujet, le Président Gbagbo gagnerait à demander un audit pour situer les responsabilités de ceux qui ont eu à gérer cette somme. Il sait bien que le ministre de l’Intérieur ne fait pas partie de l’équipe qui avait en charge ce dossier d’indemnisation. En orientant le débat sur ce sujet, il veut une fois de plus noyer le poisson dans l’eau.
Point quatre : Le Ministre de l’Intérieur a-t-il perçu seul ou avec autrui (notamment le Premier Ministre) la somme de dix milliards de francs CF,A qui lui auraient été versée à titre de commission par la société SAGEM Sécurité ?
C’est une question qui en elle-même est ridicule. Nous savons tous que dans le cadre des commissions occultes, les choses ne sont pas si transparentes comme le laisse supposer l’énoncé de la question. Il est évident que Tagro ne peut pas avouer avoir perçu des commissions, ni le Premier ministre. Par ailleurs, SAGEM ne peut en aucune manière affirmer qu’elle a versé des commissions à qui que ce soit. Cependant, ce que nous savons, c’est qu’à l’origine, le contrat était évalué à 37 Milliards de Francs CFA auquel sont venus s’ajouter, le jour de la signature, des avenants pour près de 30 Milliards. A la date d’aujourd’hui, il est fait état de plus de 160 milliards pour l’enrôlement, la production des cartes d’identité et des cartes d’électeurs. Le Président Gbgbo sait bien qu’il y a eu surfacturation dans cette affaire car à l’époque, la presse en a fait un large écho. Il nous est revenu qu’un dossier lui aurait été transmis en son temps pour démontrer que le contrat SAGEM était mauvais et comportait des zones de surfacturation avérée. A maintes occasions, il a dit que SAGEM était l’option de l’opposition et que lui, il n’avait rien à y avoir. Aujourd’hui, il veut rejeter la faute sur les autres (Tagro et Soro Guillaume). Je trouve que ce n’est pas du tout élégant qu’il mette en cause son Premier ministre. Un Chef de l’Etat doit assumer ce qui se passe sous son mandat et éviter chaque fois de dire que ce n’est pas de sa faute quand il y a des problèmes qui surgissent. Il ne faut pas chaque fois chercher à sacrifier les autres alors qu’on a soi-même des parts de responsabilité dans les évènements.

L.P. : N’est-ce pas en quelque sorte le procès de la refondation?
JN : Je voudrais revenir sur le premier point, celui relatif aux quotas à l’Ecole de Police. Voyez-vous, sous Félix Houphouët BOIGNY, la chance a été donnée à tous les fils de ce pays d’accéder à toutes les fonctions. Houphouët a fait mieux. Il a fait partir en Europe en 1946, des Ivoiriens toutes origines ethniques et religieuses confondues en vue de doter notre Administration de cadres compétents pour remplacer les colons une fois l’indépendance politique acquise. Il est donc surprenant que ceux là-mêmes qui ont bénéficié de cette politique inaugurent aujourd’hui le clanisme. Laurent Gbgbo, Tagro, Simone Gbgbo, Bohoun Bouabré, Henri Konan Bédié, Anaki Kobenan, Mabri Toikeusse, Joël N’Guessan ... n’auraient jamais fait des études dans ce pays si la vision d’Houphouët était de réserver des quotas à des ethnies. Félix Houphouët-Boigny a su créer les bases d’une Administration républicaine. Les Refondateurs sont venus détruire cette base. Il est temps qu’on les ramène rapidement dans l’opposition sinon, le pays sera foutu pour toujours. C’est pourquoi, nous ne devons pas nous laisser distraire par cette nième affaire créée par Ggagbo. Ce qui compte c’est qu’on aille aux élections. Les véritables audits pourront alors se réaliser pour expurger de l’Administration, ces zones d’ombre.
Edgar Kouassi
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