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Politique Publié le mercredi 23 juin 2010 | Nord-Sud

Luttes politiques, enquête de Tchimou,…: Les Ivoiriens pris en otage

Ainsi donc, les hommes politiques ont décidé d'imposer, une fois n'est pas coutume, leur calendrier aux Ivoiriens.

La crise voulue et pilotée par le camp présidentiel ne vise pas pour le moment l'opposition. Celle-ci se contente donc d'y assister, quelque peu amusée.

Les vrais perdants de cette ''pseudo-opération mains propres'' pour laquelle on veut mobiliser tout le pays, ce sont les Ivoiriens.

L'opération de vérification de la liste électorale imaginée par le Premier ministre pour sortir le processus de sortie de crise du bourbier dans lequel il était plongé vient de débuter. Selon les experts, elle doit aider à boucler la liste électorale définitive vers la mi-juillet, au plus tard fin juillet. Une fois cette étape franchie, plus rien ne pourrait s'opposer à la tenue du scrutin présidentiel après que tous les électeurs ont obtenu leur carte nationale d'identité et carte d'électeur.
C'est dans ce contexte que le chef de l'Etat donne rendez-vous aux Ivoiriens, comme par hasard, vers le 21 juillet 2010, pour les résultats de l'enquête qu'il a demandée au Procureur Tchimou Raymond.

La question que l'on est en droit de se poser est celle-là : est-il prioritaire aujourd'hui pour les Ivoiriens de savoir si le ministre de l'Intérieur est coupable des accusations portées contre lui par son propre camp ou d'obtenir leur carte d'identité et de se donner un président susceptible de mettre fin à leurs souffrances quotidiennes ?

Même si, selon plusieurs sources, le président de la République pourrait être tenté par une vaste opération de moralisation qui n'exclurait pas des leaders de l'opposition, l'on est en droit de s'interroger sur l'opportunité d'une telle action à quelques semaines de la présidentielle. Car, il est évident que ce n'est pas cela que les Ivoiriens attendent de lui et de son camp.
Si Mamadou Koulibaly, deuxième personnage du pays avait vraiment voulu lancer une opération digne de ce nom, il aurait pu, en tant que président de l'Assemblée nationale créer une commission d'enquête parlementaire, ou, à tout le moins, en exprimer l'intention et prendre l'opinion à témoin.
Au-delà de distraire la population, cette vraie-fausse affaire n'aura d'autre conséquence que de détériorer davantage l'image des institutions ivoiriennes. Si l'intention était vraiment de montrer patte blanche, n'aurait-il pas été plus indiqué de donner des instructions au ministre de la Justice afin que la vérité éclate ? La saisine directe du procureur par le chef de l'Etat, démontre, si besoin était, que la chancellerie est désormais réduite à sa plus simple expression.

Bien sûr, elle n'a pas toujours pris ses responsabilités quand il le fallait. Mais, la facilité avec laquelle Laurent Gbagbo l'enjambe ne fait que donner de la Côte d'Ivoire l'image d'une République bananière. Et, cela est dommage pour la sortie de crise.

Kesy B.Jacob
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