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Société Publié le lundi 28 juin 2010 | Nord-Sud

Logement/Maisons baillées : le calvaire des policiers

Comment les agents de la Police nationale et leurs familles vivent les récurrentes menaces d'expulsion des propriétaires de maisons ? Nous avons mené une petite enquête.

Y. J., 16 ans, habite au 2è étage de l'immeuble baillé situé à Abobo-Plaque 2, avec ses parents. Son père est policier. Le loyer de la maison qu'il occupe avec sa petite famille depuis 2004 n'est pas payé. Pour cela, ses copains le chahutent. Ils répandent autour de lui que « son père ne paye pas maison ». Cette réalité est en rapport avec l'affaire d'arriérés de baux de la police relatée dans les médias ces derniers temps. Et depuis, les copains de quartier d'Y.I. en sont informés. Si le concerné prend ces railleries avec beaucoup d'humour, ce n'est pas le cas partout.

Dur, dur, pour les nouveaux

O. K est un sergent de police qui supporte difficilement la situation. Il loue une maison baillée à Yopougon-Ananeraie, à quelques mètres du carrefour Oasis. Son désarroi : « mon épouse ne maîtrise pas le mode de paiement de la maison. Lorsque le propriétaire vient se plaindre, elle me demande toujours des comptes. Elle croit que je refuse d'honorer la quittance de loyer ». Il suppose tout de même que, son statut de policier le met à l'abri de l'expulsion. « Comme je suis un corps habillé, le propriétaire craint de me vider. Il arrive affligé et repart affligé. Mais il n'ose pas mettre mes affaires dehors », commente l'agent de police. Z.T, policier affecté de Zouénoula à Abidjan, a dû squatter une maison inachevée de son oncle à Abobo, derrière le collège « Les cours sociaux ». C'est après 7 mois qu'il a pu se loger à Yopougon- Niangon. Z.T s'est vu refuser des maisons baillées à quatre reprises. Son péché est d'être policier. Le calvaire est réel, laisse entendre G. L, nouveau policier encore en famille à Marcory-Remblais. Il attend sa titularisation pour bénéficier du bail. Mais déjà, il s'inquiète pour son sort. 12.001 agents de police, tous grades confondus occupent des maisons baillées. Mais l'Etat n'a pas payé les loyers depuis 17 mois. Ce qui revient à 14 milliards d'arriérés. La pression des propriétaires se fait de plus en plus pressante. Dans une déclaration produite récemment, le syndicat des propriétaires de maisons baillées, menace de passer à la phase active d'expulsion massive. Les propriétaires notent que leurs maisons constituent leurs seules sources de revenus. Ils enregistrent dans leur rang de nombreux retraités.

Cité policière ? Non, merci !

Vu que la question est récurrente, que projeter pour endiguer les problèmes de baux de police ? Pourquoi ne pas construire plus de cités policières ? Cette option n'intéresse pas tous les membres du corps. « Les cités ne préservent pas notre intimité. Il y a des palabres entre les épouses à cause de l'indiscrétion. Nous notons des cas d'adultère. Vivre en cité est le dernier de mes soucis. La solution qui vaille est d'éponger la dette de l'Etat », propose O.K. De jeunes policiers que nous avons contactés, sont plus réceptifs à l'idée de la multiplication des cités policières. Depuis 1960, les militaires, les gendarmes, les policiers, les douaniers et autres ont droit à des logements d'astreinte qui sont des maisons construites par l'Etat. Des casernes pour les uns, des camps pour les autres, et des cités policières pour les agents de police. Vu le nombre croissant de ces ayants-droit, l'Etat a décidé de faire appel aux privés. Si au niveau des autres corps, on n'enregistre pas de plainte des privés, avec la police c'est très souvent qu'il y a des éclats de voix. Toutes nos tentatives pour avoir l'interlocuteur idoine au ministère de l'Intérieur, dans le cadre de ce dossier, sont restées vaines. Dans l'après-midi du 21 juin, nous joignons le porte-parole de la police nationale, Diagoury Gnahoua. Ce dernier est en réunion. Il nous ramène au responsable de la communication. Mais notre démarche ne récolte pas de fruit. A 15h 40 mn, nous contactons la direction de cabinet dudit ministère. C'est une femme qui nous répond et nous conduit à un autre service. Ensuite, on nous indique un contact de la solde à la direction générale de la police. Il est maintenant 16h 2 mn et personne ne répond à l'autre bout du fil.

Nesmon De Laure
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