Commentaire - Le plan ORSEC, toujours une coquille vide !

Onze morts en une seule nuit. 500 familles jetées à la rue, à la riviera Bonoumin. Plus de 400 magasins détruits à la casse d’Adjamé. Toujours pas de dédommagement. Pourtant, Sam Etiassé, préfet de la région des Lagunes avait rassuré toutes les personnes concernées par la mise en œuvre du plan ORSEC (organisation des secours). Dans le cadre de l’exécution de ce plan, le gouvernement, a-t-il annoncé, a débloqué la somme d’un milliard huit-cent mille FCFA. Ainsi, ceux dont les maisons seront détruites, recevront 100 000 FCFA pour louer de nouvelles habitations dans de bons quartiers. Concernant la modicité de la somme, le préfet, lors de sa rencontre avec les habitants des quartiers précaires de Cocody avait été clair. « De toute façon, vous n’avez pas le choix. Si pour votre bien, nous pensons que vous devez quitter ces maisons, nous allons le faire. Donc mieux vaut prendre cet argent et le compléter pour aller louer de nouvelles maisons », a-t-il lancé. Bien avant Cocody, rencontrant les sinistrés d’Attécoubé, le coordonateur du plan ORSEC avait même prévenu : « l’année dernière, on n’a pas pu faire de déguerpissement par manque de moyen. On nous a proposé le Palais des sports pour accueillir les sinistrés, mais il fallait le réhabiliter. On nous a proposé des écoles. Dans deux mois, c’était la rentrée. Il fallait encore reloger les gens. Je n’avais pas de solution. Ce qui a fait croire à l’échec du plan ORSEC (Organisation des secours). Mais cette année, le gouvernement a débloqué les moyens. Pour la première fois, nous allons faire en sorte que ce plan soit mis au service de la population ».
Avec ces belles paroles, tout le monde, à commencer par les populations concernées pensaient que les choses allaient se faire avec célérité pour éviter le drame de l’année dernière. Mais rien. Depuis les deux rencontres, Sam Etiassé qui avait promis d’envoyer des mises en demeure, n’a communiqué ni le nombre de personnes touchées par l’opération, ni ce que cela va coûter à l’Etat ivoirien. Comme en 2009, le préfet des Lagunes se contente de quelques actions d’éclat. C’est à croire que malgré les belles paroles de son coordonateur, le plan ORSEC est toujours une coquille vide. Et l’on continue de se poser toujours cette question, pourquoi attendre les pluies pour commencer un déguerpissement ?
Dao Maïmouna