Ils en ont gros sur le cœur ! Les agents des Eaux et Forêts sont en ce moment très remontés contre leur Régie qui ne fonctionne, selon eux, comme ils le souhaitent. Jeudi dernier, au cantonnement des Eaux et Forêts, situé à Adjamé, ils ont exigé, au cours d’une rencontre avec la presse, l’ouverture d’une enquête diligentée par la Direction de la police économique et financière d’Abidjan sur la gestion de la Régie des Eaux et Forêts, la mise en place d’un audit de cette régie. « Nous exigeons le départ d l’Ordonnateur de la régie. Il faut que des mesures urgentes soient envisagées pour mettre fin au pillage de la forêt ivoirienne » a martelé, le Commandant Kouma Boguet, porte-parole du Synatefci(Syndicat National des Agents Techniques des eaux et Forêts de Côte d’Ivoire) et du Catefci(Collectif des Agents Techniques des Eaux et Forêts », les deux structures syndicales de la corporation. A l’origine de ce courroux, le solde du relevé bancaire de la Régie, estimé à 39 321 171 FCFA, d’octobre 2009 au 17 juin 2010. Un montant qui doit être reparti le 30 juin prochain aux 2719 agents des Eaux et Forêts, au titre de leurs primes, soit un peu plus de 6000 FCFA par personne. « Ce solde ne reflétant pas la réalité constitue une grave humiliation voire une infantilisation de la corporation », s’est insurgé le Commandant Kouma. Pour lui, il est clair qu’il y a eu une « très mauvaise gestion ». Pour preuve, a-t-il argumenté, « lorsque nous prenons en compte les recettes en 8 mois pour la seule activité au niveau des résidus et dérivés de sciage sur les corridors de Gesco, Dabou et Anyama et pour une moyenne journalière de 108 carnets de circulation de produits secondaires vendus en raison de 12000 FCFA le carnet, nous ressortons une recette moyenne de 1.296 000 FCFA par jour. L’Ordonnateur de la Régie nous a donc communiqué une recette de cinq semaines d’activité de 3 corridors sur les 5 reconnus dans le District d’Abidjan ». C’est pourquoi, a insisté le Commandant Kouma, « les syndicats demandent le remplacement du Régisseur pour incompétence ». Mieux, les agents des Eaux et Forêts, qui dénoncent le mépris de la tutelle quand ils évoquent la question de leurs primes, entendent prendre leurs responsabilités. « Si rien n’est fait, nous allons convoquer une AG et la base décidera de la conduite à tenir », a promis le Commandant Krouma. D’ici là, il n’est pas question pour eux, a asséné le Sous-lieutenant Ezan Pascal(Catefci), de « prendre les 6000 FCFA par agent ».
Y.Sangaré
Y.Sangaré