Pourquoi refusez-vous de loger des policiers?
Les policiers sont persona non grata. Vous remarquerez l'inscription « Tous sauf policiers » sur les immeubles baillés dans les différents quartiers. Les propriétaires ne louent plus leurs maisons aux policiers. Pis, ils sont en train de vider ceux qui occupent déjà des logis. Nous sommes des laissés-pour-compte. L'Etat ne veut pas nous payer correctement. Or 90% d'entre nous sommes des retraités. Nous comptons des veuves parmi nous. Les policiers qui ne veulent pas être expulsés prennent sur eux de payer le loyer. Et cela, à partir de leur maigre salaire. Nous profitons de votre micro pour alerter les responsables de la fluidité routière. Quand les baux ne sont pas payés et que le policier doit sortir 70 mille F cfa de sa poche pour régler cette défaillance, la lutte contre le racket va prendre du plomb dans l'aile.
Avez-vous eu des échanges avec les associations d'épouses de policiers à ce sujet, vu que les menaces d'expulsion les concernent également, elles et leurs enfants?
Nous n'avons jamais été approchés par ces dames. Et pourtant, nous devrions travailler en symbiose. Nous avons prévu de les rencontrer, nous-mêmes pour discuter. Car, nous souffrons tous. L'Etat nous doit 14 milliards de F Cfa pour 17 000 baux. Au niveau des décaissements au trésor, les propriétaires sont sanctionnés.
Est-ce à dire que vous avez le sentiment d'être négligés ?
Nos maisons constituent notre seule source de revenus. Si le paiement traîne, c'est parce que tous les responsables de la Police sont logés dans leurs propres maisons. Ils n'ont pas la même pression que les jeunes policiers qui habitent les maisons baillées. Le stress peut expliquer les bavures policières.
A quand remontent les difficultés de paiement des baux de police?
Les problèmes ont commencé depuis longtemps. Mais c'est à partir de 2007 qu'ils ont atteint le paroxysme. Les 17 000 baux ne reflètent pas la réalité. Des baux ont été suspendus pour des problèmes internes à la police. Après le règlement de ces problèmes, certaines des maisons suspendues ont été réhabilitées et baillées et d'autres ne le sont pas encore. Nous dénonçons ce procédé. Les propriétaires de maisons baillées ne sont pas logés à la même enseigne. Et parmi les 3000 baux réhabilités, l'Etat n'a pas pris en compte les mois de suspension alors que les policiers dormaient dans ces maisons pendant ce temps. Etant suspendus, certains propriétaires se retrouvent sans propriétés reconnues dans les baux.
Quelles sont les démarches que vous avez entreprises pour régler la question?
Quand nous contactons les autorités compétentes, on nous répond que le nécessaire sera fait.
Quelles sont les raisons que l'autorité évoque pour justifier le retard des baux ?
On nous dit simplement qu'il n'y a pas de liquidité. Le trésor nous laisse entendre que les souches sont budgétisées et il nous demande toujours de patienter. Nous décrions une absence de volonté politique parce que les autres baux (gendarmerie, douane, Forces armées nationales de Côte d'Ivoire, etc.), sont réglés de façon relativement correcte tous les mois. Nos maisons qui sont occupées par les militaires et les douaniers ne nous causent pas de soucis.
A quel niveau de négociations êtes-vous, après les différents sit-in organisés dans ce mois ?
Dans le temps, nous avions décidé d'une plate-forme avec le cabinet du ministre de l'Intérieur. Nous n'avions rien obtenu de concret. C'est ainsi que nous avons organisé un sit-in sur le parking en face de l'hôtel du district. La primature a estimé qu'elle n'était pas officiellement informée de nos problèmes. Or, nous avions écrit à toutes les institutions. Nous avons donc organisé un autre sit-in en face de l'immeuble Ciam quelques jours après. En l'absence du ministre de l'Economie et des Finances, son chef de cabinet nous a reçus dans l'objectif de nous apaiser. Il nous a confié qu'il y a des chances que des techniciens se réunissent bientôt pour réfléchir à un mode de paiement correct et à l'apurement des baux. Le directeur général de la police nous a reçus mardi avec son staff pour exprimer son soutien. Il souhaite que la situation s'apaise. Que les policiers sachent que notre action n'est pas dirigée contre eux. Nous voulons un schéma nouveau pour que nos loyers soient correctement payés.
Que comptez-vous faire à cette étape des démarches ?
Nous aviserons au cours d'une réunion le dimanche 4 juillet. Retenez que nous irons jusqu'au bout du combat. C'est-à-dire l'expulsion en masse.
Interview réalisée par Nesmon De Laure
Les policiers sont persona non grata. Vous remarquerez l'inscription « Tous sauf policiers » sur les immeubles baillés dans les différents quartiers. Les propriétaires ne louent plus leurs maisons aux policiers. Pis, ils sont en train de vider ceux qui occupent déjà des logis. Nous sommes des laissés-pour-compte. L'Etat ne veut pas nous payer correctement. Or 90% d'entre nous sommes des retraités. Nous comptons des veuves parmi nous. Les policiers qui ne veulent pas être expulsés prennent sur eux de payer le loyer. Et cela, à partir de leur maigre salaire. Nous profitons de votre micro pour alerter les responsables de la fluidité routière. Quand les baux ne sont pas payés et que le policier doit sortir 70 mille F cfa de sa poche pour régler cette défaillance, la lutte contre le racket va prendre du plomb dans l'aile.
Avez-vous eu des échanges avec les associations d'épouses de policiers à ce sujet, vu que les menaces d'expulsion les concernent également, elles et leurs enfants?
Nous n'avons jamais été approchés par ces dames. Et pourtant, nous devrions travailler en symbiose. Nous avons prévu de les rencontrer, nous-mêmes pour discuter. Car, nous souffrons tous. L'Etat nous doit 14 milliards de F Cfa pour 17 000 baux. Au niveau des décaissements au trésor, les propriétaires sont sanctionnés.
Est-ce à dire que vous avez le sentiment d'être négligés ?
Nos maisons constituent notre seule source de revenus. Si le paiement traîne, c'est parce que tous les responsables de la Police sont logés dans leurs propres maisons. Ils n'ont pas la même pression que les jeunes policiers qui habitent les maisons baillées. Le stress peut expliquer les bavures policières.
A quand remontent les difficultés de paiement des baux de police?
Les problèmes ont commencé depuis longtemps. Mais c'est à partir de 2007 qu'ils ont atteint le paroxysme. Les 17 000 baux ne reflètent pas la réalité. Des baux ont été suspendus pour des problèmes internes à la police. Après le règlement de ces problèmes, certaines des maisons suspendues ont été réhabilitées et baillées et d'autres ne le sont pas encore. Nous dénonçons ce procédé. Les propriétaires de maisons baillées ne sont pas logés à la même enseigne. Et parmi les 3000 baux réhabilités, l'Etat n'a pas pris en compte les mois de suspension alors que les policiers dormaient dans ces maisons pendant ce temps. Etant suspendus, certains propriétaires se retrouvent sans propriétés reconnues dans les baux.
Quelles sont les démarches que vous avez entreprises pour régler la question?
Quand nous contactons les autorités compétentes, on nous répond que le nécessaire sera fait.
Quelles sont les raisons que l'autorité évoque pour justifier le retard des baux ?
On nous dit simplement qu'il n'y a pas de liquidité. Le trésor nous laisse entendre que les souches sont budgétisées et il nous demande toujours de patienter. Nous décrions une absence de volonté politique parce que les autres baux (gendarmerie, douane, Forces armées nationales de Côte d'Ivoire, etc.), sont réglés de façon relativement correcte tous les mois. Nos maisons qui sont occupées par les militaires et les douaniers ne nous causent pas de soucis.
A quel niveau de négociations êtes-vous, après les différents sit-in organisés dans ce mois ?
Dans le temps, nous avions décidé d'une plate-forme avec le cabinet du ministre de l'Intérieur. Nous n'avions rien obtenu de concret. C'est ainsi que nous avons organisé un sit-in sur le parking en face de l'hôtel du district. La primature a estimé qu'elle n'était pas officiellement informée de nos problèmes. Or, nous avions écrit à toutes les institutions. Nous avons donc organisé un autre sit-in en face de l'immeuble Ciam quelques jours après. En l'absence du ministre de l'Economie et des Finances, son chef de cabinet nous a reçus dans l'objectif de nous apaiser. Il nous a confié qu'il y a des chances que des techniciens se réunissent bientôt pour réfléchir à un mode de paiement correct et à l'apurement des baux. Le directeur général de la police nous a reçus mardi avec son staff pour exprimer son soutien. Il souhaite que la situation s'apaise. Que les policiers sachent que notre action n'est pas dirigée contre eux. Nous voulons un schéma nouveau pour que nos loyers soient correctement payés.
Que comptez-vous faire à cette étape des démarches ?
Nous aviserons au cours d'une réunion le dimanche 4 juillet. Retenez que nous irons jusqu'au bout du combat. C'est-à-dire l'expulsion en masse.
Interview réalisée par Nesmon De Laure